«Tu es un minable, Donald Trump.» Le président vénézuélien Nicolas Maduro, dont la tête a été mise à prix par le gouvernement américain le 26 mars, a vivement réagi aux accusations de Washington qui l'accuse de narcotrafic. «[Trump] n'agit pas seulement comme un cowboy, raciste et suprémaciste, il gère les relations internationales comme un escroc», a lancé Nicolas Maduro lors d'une allocution télévisée.
Plus tôt, les Etats-Unis ont annoncé, par la voix de leur procureur général Bill Barr, offrir une récompense pouvant atteindre 15 millions de dollars pour toute information permettant d'arrêter le président vénézuélien Nicolas Maduro qui venait d'être inculpé pour «narco-terrorisme» par la justice américaine.
«Offrir des récompenses, comme le faisaient les cowboys racistes du Far West, montre le désespoir de l'élite suprémaciste de Washington et son obsession envers le Venezuela», a commenté le chef de la diplomatie vénézuélienne Jorge Arreaza qui a qualifié cette attaque de «nouvelle forme de coup d'Etat».
«Le Venezuela détient le record de la lutte contre le narcotrafic depuis 15 ans. C'est en Colombie que s'est formé un narco-Etat», a répondu Nicolas Maduro avant de prévenir : «Si un jour l'impérialisme et l'oligarchie colombienne osent toucher un cheveu de notre tête, préparez-vous à la fureur bolivarienne d'un peuple qui s'en prendra à vous tous.»
Le ministère de Affaire étrangères colombien a publié le même jour un communiqué dans lequel on peut lire : «Nos autorités soulignent depuis longtemps la nécessité de traduire ces personnes protégées par le régime illégitime de Nicolas Maduro en justice.» Le président colombien Ivan Duque est un allié de Washington et soutient ouvertement l'opposant Juan Guaido, autoproclamé président du Venezuela et reconnu comme tel par les Etats-Unis et la Colombie, malgré l'absence de tout mandat populaire.
La gauche latino-américaine réagit
Cette accusation étasunienne a fait réagir de nombreuses personnalités politiques du continent latino-américain, à l'image du chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rordriguez, qui a condamné une «accusation immorale basée sur des mensonges éhontés». «En ces temps de Covid-19, le gouvernement étasunien démontre qu'il constitue la principale menace pesant sur la paix et la tranquillité de notre Amérique», a écrit Bruno Rodriguez sur son compte Twitter.
«Vraiment Trump est fou, ou il cherche seulement à détourner l'attention de sa terrible gestion de la crise sanitaire», a pour sa part commenté l'ancien président équatorien Rafael Correa.
L'ancien président bolivien Evo Morales s'est également indigné des accusations américaines. «Encore une fois, en pleine pandémie, le gouvernement des Etats-Unis violent le droit international et tentent d'intimider le gouvernement légal et légitime du Venezuela. Nous savons tous que son intention est de s'approprier le pétrole du Venezuela», a écrit Evo Morales sur son compte Twitter.