Vladimir Poutine souhaite réformer la Constitution russe. Et y introduire notamment deux amendements : l'un fixant le principe qu'un mariage n'est possible qu'entre un homme et une femme, l'autre introduisant la mention de Dieu dans le texte. Ces amendements constitutionnels ont été adoptés à l'unanimité par les députés en première lecture. Vladimir Poutine a en outre soumis 24 pages supplémentaires d'amendements avant la seconde lecture, la plus importante, prévue le 10 mars, a annoncé ce 2 mars le président de la Douma, Viatcheslav Volodine.
«Les amendements du président sont le résultat de son dialogue avec les représentants de toutes les factions et de la société civile», a-t-il indiqué dans un communiqué publié par la Douma, la chambre basse du Parlement russe. Ces amendements prévoient que la mention de «la foi en Dieu» des Russes soit introduite dans la Constitution et stipulent qu'un mariage est l'union d'un homme et d'une femme, a précisé à l'AFP le vice-président du parlement, Piotr Tolstoï. Le président russe avait déjà évoqué l'idée de fixer le principe de l'interdiction du mariage entre personnes du même sexe mi-février, lors d'une rencontre avec un groupe de travail chargé de plancher sur les changements.
Vote populaire le 22 avril
Ces nouveaux amendements interdisent aussi que des portions de territoire russe soit donnés à des Etats étrangers et rendent illégal tout appel ou action en ce sens. Selon l'acteur Vladimir Machkov, membre du groupe de travail formé par le Kremlin pour plancher sur la réforme constitutionnelle, cet amendement permettrait de garantir que la péninsule de Crimée – rattachée à la Russie par référendum en 2014 – ou les îles Kouriles qui font l'objet d'un contentieux avec le Japon, restent russes même après le départ de Vladimir Poutine.
Un vote populaire doit être organisé le 22 avril pour adopter ces changements. «Je juge nécessaire de soumettre au vote des citoyens du pays l’ensemble des révisions de la Constitution proposées», avait-il fait savoir devant les membres de la Douma (chambre basse) et du Conseil de la Fédération (chambre haute), le 15 janvier à Moscou, lors de la présentation des contours de sa réforme constitutionnelle.
«Pas de parent 1 et de parent 2»
«Un mariage, c'est une union entre un homme et une femme», avait expliqué le chef de l'Etat russe en février. Il s'était aussi dit contre toute réforme de la filiation. «Tant que je serai président, nous n'aurons pas de parent numéro un et [parent numéro deux] – il y aura toujours un père et une mère», avait ajouté Vladimir Poutine.
Une promesse également formulée le 29 novembre 2019. «Dans certains pays, ils [les mots "père" et "mère"] ont été remplacés par "parent numéro un" et "parent numéro deux". J'espère que cela ne se produira jamais ici», expliquait-il lors d'une réunion du Conseil pour les relations interethniques, organe consultatif du Kremlin.