Multirécidiviste du radicalisme djihadiste, Sudesh Amman, 20 ans, a été abattu par la police après avoir agressé trois personnes au couteau en pleine capitale britannique le 2 février. La mort de ce jeune islamiste au CV particulièrement chargé, pourrait marquer le début d'une prise de conscience outre-Manche, où des députés avaient déjà demandé de mieux appliquer les peines pour les délinquants terroristes.
Une attaque commise au nom de Daesh
L'organisation terroriste Daesh a revendiqué l'attaque ce 3 février, via son organe de propagande, affirmant vouloir «cibler les ressortissants des pays de la coalition [internationale antidjihadiste]».
Sudesh Amman venait de sortir de prison et il faisait l'objet d'une surveillance policière lorsqu'il est passé à l'attaque. Il avait seulement purgé la moitié de sa peine avant d'être libéré puisqu'il avait été condamné à trois ans de réclusion au mois de novembre 2018, notamment pour avoir encouragé sa petite amie à décapiter ses parents, selon Reuters.
Lorsqu'il a été interpellé, les enquêteurs ont trouvé en sa possession des documents à caractère terroriste. Il a plaidé coupable à l'accusation de diffusion de publications faisant la promotion des actes terroristes, ainsi qu'à 12 autres chefs d'inculpation, selon les informations du Guardian.
Selon les informations de l'agence Reuters, Sudesh Amman a commencé à faire la promotion de Daesh dès l'âge de 17 ans avant d'être repéré en avril 2018 par les services de renseignement, puis interpellé un mois plus tard. Après analyse de ses données informatiques (ordinateur et téléphone), les enquêteurs ont trouvé des traces de téléchargement de documents destinés à fabriquer des bombes et fomenter des actes à caractère terroriste, ainsi que l'a fait savoir le parquet.
Selon cette même source, le djihadiste en herbe avait finalement porté son choix sur l'arme blanche et en avait fait part à ses proches. C'est l'arme qu'il a choisie pour attaquer et blesser trois personnes en plein Londres le 2 février.
En décembre 2017, Sudesh Amman avait déjà publié sur internet une photographie représentant Abou Bakr al-Baghdadi en précisant à l'adresse de son frère : «L'Etat islamique [Daesh] n'est pas près de disparaître», selon le Guardian.
Dans ses communications, le jeune terroriste islamiste avait également décrit les femmes yézidies comme des esclaves que le Coran permettait, selon lui, de violer. Selon les enquêteurs de la police britannique, ce dernier avait également partagé avec sa famille un exemplaire numérique du magazine de propagande d'al-Qaïda.
En réaction à cette nouvelle attaque en territoire britannique, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé que le Royaume-Uni se pencherait sur une nouvelle série de mesures (dont il n'a pas donné les détails précis) destinées à durcir les conditions de surveillance et de détention pour les personnes condamnées en raison d'actes terroristes : «Nous allons annoncer de nouvelles dispositions pour apporter des modifications fondamentales au système concernant les personnes condamnées en relation avec des faits de terrorisme», a déclaré l'ancien maire de Londres devenu Premier ministre. Et d'ajouter : «Mes pensées vont aux blessés et à leur proches.»
Les élus britanniques ont déjà plaidé à plusieurs reprises pour un cadre légal plus strict concernant les personnes suspectées de velléités terroristes, surtout après l'attaque islamiste de novembre 2019 qui avait fait deux morts et trois blessés à Londres, près du London Bridge. Boris Johnson a ainsi souligné que les mesures initiées à l'époque avaient mené à un renforcement des fonds alloués au contre-terrorisme et à un allongement des peines de prison pour les personnes condamnées.