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«Honte à vous !» : Erdogan accuse certains pays arabes de trahir la cause palestinienne

Ce 31 janvier, lors d’un discours devant les responsables de son parti, le président turc a notamment fustigé une Arabie saoudite «silencieuse» après l’annonce par Donald Trump du plan américain pour régler le conflit israélo-palestinien.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé le 31 janvier certains pays arabes de trahir la cause palestinienne, quelques jours après l’annonce par Donald Trump du plan de paix américain controversé visant à mettre un terme au conflit israélo-palestinien. «Les pays arabes qui soutiennent un tel plan commettent une trahison envers Jérusalem, ainsi que leur propre peuple et, plus important, toute l'humanité», a martelé le président turc devant des responsables de son parti, à Ankara. Avant de surenchérir : «L'Arabie saoudite est silencieuse. Quand vas-tu faire entendre ta voix ? Oman, Bahreïn, pareil. Le gouvernement d'Abou Dhabi applaudit. Honte à vous ! Honte à vous !»

L’Arabie saoudite avait, le 29 janvier, salué cette initiative américaine rejetée avec force par les Palestiniens : «Le royaume apprécie les efforts de l'administration du président Trump visant à œuvrer pour un plan de paix complet entre les parties palestinienne et israélienne», avait commenté le ministère saoudien des Affaires étrangères.

Dans un communiqué diffusé sur Twitter, l’ambassadeur des Emirats arabes unis à Washington, Youssef al-Otaïba, avait également commenté le plan de paix en des termes similaires. Le diplomate émirati était par ailleurs aux côtés de ses homologues d'Oman et de Bahreïn lorsque le président américain a dévoilé son plan à la Maison Blanche, en l'absence des Palestiniens.

En totale contradiction avec le droit international, le plan de paix proposé par le président américain prévoit, entre autres, une reconnaissance des colonies annexées par Israël en Cisjordanie, et la reconnaissance de la souveraineté de l'Etat hébreu sur la vallée du Jourdain. Sans surprise, l'Etat hébreu a exprimé son entière adhésion au projet. 

Erdogan appelle les chrétiens à «protéger» Jérusalem 

Dans la foulée, le président turc a également appelé «les chrétiens, qui eux aussi ont des droits sur Jérusalem, à protéger» Jérusalem, ville sainte des trois religions monothéistes. «Si nous ne parvenons pas à protéger la mosquée al-Aqsa, demain les mauvais regards se tourneront vers la Kaaba», lieu le plus sacré du culte musulman situé au cœur de la Grande mosquée de la Mecque, en Arabie saoudite, a-t-il prévenu.  

Jérusalem constitue un point de tension dans les relations entre Ankara et Washington. La Turquie avait énergiquement condamné la reconnaissance par les Etats-Unis en 2017 de cette ville comme capitale de l'Etat d'Israël, suivie du transfert de leur ambassade. 

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