Mercredi 29 janvier
Le président turc Recep Tayyip Erdogan qualifie ce plan d'«absolument inacceptable», a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse étatique Anadolu. «C'est un plan visant à légitimer l'occupation israélienne», a-t-il ajouté.
La France a insiste sur la nécessité d'une solution à deux Etats respectant le droit international. Paris «exprime sa conviction que la solution des deux Etats, en conformité avec le droit international et les paramètres internationalement agréés, est nécessaire à l’établissement d’une paix juste et durable au Proche-Orient», a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
La France «continuera d’agir en ce sens en lien avec les Etats-Unis, ses partenaires européens et tous ceux qui peuvent contribuer à la réalisation de cet objectif», a-t-elle ajouté.
«Les divergences de la Ligue arabe vont conforter la position israélienne», estime Emmanuel Dupuy, président de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE), sur le plateau de RT France.
Interrogé par RT France, l'ancien diplomate français Michel Raimbaud qualifie le plan Trump d'«acte de piraterie diplomatique».
Selon lui, «les Palestiniens sont les grands oubliés de cette affaire».
Mardi 28 janvier
Les Nations unies s'en tiennent aux résolutions onusiennes et aux accords bilatéraux sur la création de deux Etats, Israël et la Palestine, «vivant côte à côte en paix et sécurité dans des frontières reconnues sur la base des lignes définies en 1967», a déclaré son porte-parole.
«Les Emirats arabes unis apprécient les efforts persistants des Etats-Unis pour parvenir à un accord de paix palestino-israélien», a déclaré leur ambassadeur à Washington Youssef al-Otaïba, dans un communiqué diffusé sur Twitter.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, s'est lui aussi exprimé. «La proposition américaine annoncée depuis longtemps est maintenant disponible. Nous allons étudier la proposition de manière intensive et nous partons du principe que tous les partenaires vont le faire aussi», a -t-il indiqué dans un communiqué.
«L'Egypte appelle les deux parties concernées à un examen attentif et approfondi de la vision américaine pour parvenir à la paix et à ouvrir des voies de dialogue, sous les auspices des Etats-Unis, pour une reprise des négociations», afin de parvenir à «une paix juste et globale» et «à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant», a déclaré le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué.
L'Union européenne a réaffirmé son engagement «ferme» en faveur d'«une solution négociée et viable à deux Etats». L'UE «va étudier et évaluer les propositions avancées», assure le chef de diplomatie de l'UE Josep Borrell dans une déclaration faite au nom des 28 pays membres.
La Turquie a jugé que le plan était «mort-né», le qualifiant de «plan d'occupation» voué à détruire tout espoir d'une solution à deux Etats.
«Le prétendu plan de paix des Etats-Unis est mort-né», a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. «C'est un plan d'occupation visant à tuer une solution à deux Etats et à extorquer des territoires palestiniens», a-t-il ajouté.
«Le plan de paix de la honte imposé par l'Amérique aux Palestiniens est la trahison du siècle et est voué à l'échec», écrit le ministère des Affaires étrangères iranien dans un communiqué.
Le Hezbollah libanais a estimé que le plan était une «tentative d'éliminer les droits du peuple palestinien, historiques et légitimes».
Ce «marché de la honte», comme l'appelle le Hezbollah, «n'aurait pas pu se faire sans la complicité et la trahison d'un certain nombre de régimes arabes, partenaires en secret ou au grand jour de ce complot», a asséné le mouvement dans un communiqué.
Au terme d'une réunion des factions palestiniennes, incluant le Hamas, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré que ce plan, qu'il a qualifié de «complot», «ne passera|it] pas».
De son côté, la Russie a appelé Israéliens et Palestiniens à entamer des «négociations directes» pour trouver un «compromis mutuellement acceptable».
L'important, c'est que les Palestiniens et les Arabes expriment leur avis
«Il faut entamer des négociations directes pour aboutir à un compromis mutuellement acceptable. Nous ne savons pas si la proposition américaine est mutuellement acceptable ou non. Nous devons attendre la réaction des parties», a déclaré aux agences russes le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.
«L'important, c'est que les Palestiniens et les Arabes expriment leur avis», a-t-il poursuivi, ajoutant que Moscou allait «étudier» le plan américain.
Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a rejeté le plan. «Aujourd'hui nous disons que nous rejetons ce plan. Nous n'accepterons pas de substitut à Jérusalem comme la capitale de l'Etat de Palestine», a déclaré à l'AFP Khalil al-Hayya, un haut responsable du mouvement.
Ce plan de paix «ne passera pas» et pourrait conduire les Palestiniens vers une «nouvelle phase» de leur lutte, avait prévenu le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avant l'annonce du président américain.
Selon un porte-parole de Boris Johnson, le Premier ministre britannique a estimé que ce plan «pourrait constituer une avancée positive».
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, présent au côté de Donald Trump lors de l'annonce du plan, s'est félicité de ce dernier. Il a qualifié cette journée d'«historique». Selon lui, les Palestiniens devront reconnaître Israël comme «Etat juif», selon ce plan.
Donald Trump a dévoilé, ce 28 janvier, son «plan de paix» pour le Proche-Orient, à la Maison Blanche, en compagnie du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Il s'agit d'un document de 80 pages, «le plus détaillé» jamais présenté, selon le président américain.
«Ma vision présente une occasion gagnant-gagnant pour les deux parties, une solution réaliste à deux Etats qui résout le risque que représente un Etat palestinien pour la sécurité d'Israël», a-t-il expliqué lors d'une déclaration à la Maison Blanche.
Il prévoit notamment : «un Etat palestinien démilitarisé», «Jérusalem [comme] capitale indivisible d'Israël», la capitale d'un futur Etat palestinien à Jérusalem-Est ou encore à la reconnaissance de «la souveraineté israélienne sur des territoires» occupés.
Peu après la présentation de ce plan, de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement ont réagi, et les avis sont contrastés.