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Vladimir Poutine gracie une Israélo-Américaine avant une visite de Benjamin Netanyahou en Russie

Le président russe vient de gracier une Israélo-Américaine condamnée en Russie à sept ans et demi de prison pour «trafic de drogue», après des semaines de tractations avec Israël et une visite prévue de Benjamin Netanyahou en Russie.

Le président russe a prononcé par décret la grâce de Naama Issachar, une jeune Israélo-Américaine condamnée en octobre 2019 à sept ans et demi de prison, a annoncé le Kremlin dans un communiqué du 29 janvier.  

«Guidé par les principes d'humanité, je décrète la grâce de Naama Issachar, née en 1993, condamnée le 11 octobre 2019», indique le décret signé par Vladimir Poutine.

Le sort de la jeune femme avait suscité une vague de sympathie en Israël où le premier ministre Benjamin Netanyahou, en campagne pour les législatives du 2 mars, s'était engagé à tout faire pour obtenir sa libération. La grâce intervient alors que le chef du gouvernement de l'Etat hébreux doit rencontrer Vladimir Poutine le 30 janvier pour lui présenter les détails du plan américain «de paix» pour le Moyen-Orient.

Netanyahou remercie son «ami le président Poutine»

«Je remercie mon ami le président Poutine pour avoir gracié Naama Issachar. J'attends notre rencontre demain au cours de laquelle nous discuterons du plan [américain] et des derniers développements dans la région», a indiqué le Premier ministre israélien dans un communiqué. 

Le chef de l'Etat russe, à l'occasion d'un déplacement en Israël pour les commémorations de la libération du camp d’extermination d'Auschwitz il y a 75 ans, était apparu devant les caméras avec la mère de Naama Issachar ainsi que Benjamin Netanyahou. L'intéressée, Yaffa Issachar, avait affirmé que le président russe lui avait promis de «renvoyer sa fille à la maison». L'avocat russe de Naama Issachar, Vadim Kliouvgant, a indiqué à l'AFP que «sa procédure de libération [était] en cours, conformément au décret».

Naama Issachar, détenue dans une colonie pénitentiaire de la région de Moscou, avait signé le 26 janvier une demande de grâce adressée à Vladimir Poutine. Elle avait, dans un premier temps, refusé de le faire. Selon des médias israéliens, des tractations en vue d'un échange ont été menées pendant des semaines pour garantir la libération. 

Au moment de sa condamnation en octobre, des médias russes et israéliens avaient évoqué la possibilité que Naama Issachar soit échangée contre un citoyen russe, Alexeï Bourkov, détenu en Israël depuis 2015 et accusé de piratage informatique par les Etats-Unis, qui demandaient son extradition. Mais il a été extradé vers les Etats-Unis début novembre. La peine de la jeune femme avait été confirmée en appel en décembre.

Naama Issachar avait été arrêtée en avril au cours de son transit à l'aéroport Cheremetyevo de Moscou, lors d'un vol entre l'Inde et Israël avec correspondance dans la capitale russe. Neuf grammes de cannabis avaient été retrouvés dans son bagage enregistré. Le ministère israélien des Affaires étrangères avait dénoncé une condamnation «sévère et disproportionnée».

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