Erdogan et Poutine inaugurent un gazoduc alimentant la Turquie et l'Europe en gaz russe
- Avec AFP
Les présidents turc et russe ont mis de côté leurs différends géopolitiques pour inaugurer à Istanbul le gazoduc TurkStream, qui permettra notamment à la Turquie de s'imposer comme un carrefour énergétique majeur.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont officiellement inauguré ce 8 janvier le gazoduc TurkStream, qui symbolise leur rapprochement bilatéral et acheminera en Turquie et en Europe du gaz extrait en Russie.
Lors d'une cérémonie en grande pompe à Istanbul, le président turc a qualifié l'ouverture de ce gazoduc, qui pourra acheminer chaque année 31,5 milliards de mètres cube de gaz, d'«événement historique pour les relations turco-russes et la carte énergétique régionale». Vladimir Poutine a déclaré pour sa part : «Le partenariat entre la Russie et la Turquie se renforce dans tous les domaines malgré les efforts de ceux qui s'y opposent».
Après leurs discours, les deux chefs d'Etat ont symboliquement ouvert la vanne du gazoduc. Cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2017, symbolise le rapprochement entre la Turquie et la Russie, après une crise diplomatique en 2015. Avec ce nouveau gazoduc, la Turquie sécurise l'alimentation de ses grandes villes énergivores de l'ouest et s'impose un peu plus comme un carrefour énergétique majeur.
Pour la Russie, il s'agit d'alimenter l'Europe du sud et du sud-est en contournant l'Ukraine, initialement principal pays de transit du gaz russe livré à l'Europe. Le gazoduc est formé de deux conduites parallèles longues de quelque 930 km qui relient Anapa en Russie à Kiyiköy en Turquie (nord-ouest).
TurkStream a déjà commencé la semaine dernière à alimenter la Bulgarie, frontalière de la Turquie, et est en train d'être prolongé en direction de la Serbie et de la Hongrie. L'inauguration du gazoduc intervient également au moment où les tensions se renforcent en Libye et en Syrie, deux pays où Ankara et Moscou ont des intérêts divergents. Mais ainsi que l'a souligné Recep Tayyip Erdogan : «Avec la Russie, nous n'avons pas laissé nos récentes divergences de points de vue prendre le dessus sur nos intérêts communs.»
Au cours de cette cérémonie, les présidents turc et russe se sont également mis d'accord pour appeler à un cessez-leu-feu en Libye à partir du 12 janvier, selon le chef de la diplomatie turque. «Notre président Recep Tayyip Erdogan et le chef d'Etat russe Vladimir Poutine lancent aujourd'hui un appel au cessez-le-feu à partir du 12 janvier, c'est-à-dire dans la nuit de samedi à dimanche», a déclaré Mevlüt Cavusoglu à la presse à Istanbul.