Ce 7 janvier, le Parlement iranien a adopté une loi classant officiellement l'ensemble des forces armées américaines dans la rubrique des «organisations terroristes».
L'adoption en urgence de cette loi après une réunion de l'Assemblée consultative islamique, survient quatre jours après l'assassinat par une frappe américaine du général Qassem Soleimani, de la Force al-Qods, unité d'élite du corps des Gardiens de la révolution islamique. Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires pro-iranienne et figure de proue de la lutte contre Daesh en Irak, avait aussi perdu la vie aux côtés de plusieurs autres militaires dans la frappe américaine.
Lors de la session parlementaire de ce 7 janvier, les députés iraniens ont amendé une récente loi qui déclarait «terroristes» les forces américaines déployées de la Corne de l'Afrique à l'Asie centrale en passant par le Moyen-Orient. Le nouveau texte étend cette dénomination au Pentagone, à toutes les forces américaines et à toute personne impliquée dans la mort de Qassem Soleimani.
Initiée en avril 2019, cette loi se voulait une réponse à la décision par Washington de classer les Gardiens de la Révolution (armée idéologique de la République islamique d'Iran) sur la liste des «organisations terroristes étrangères».
La portée de l'amendement est avant tout symbolique.
La frappe décidée par Donald Trump est à l'origine d'une grave crise diplomatico-militaire avec Téhéran mais aussi avec Bagdad. Tandis que le Parlement irakien demande la fin de la «présence des troupes étrangères» dans le pays, l'Iran, où les cérémonies de funérailles auxquelles assistent des millions de personnes se poursuivent, a promis des représailles.
De son côté, le Hezbollah, milice chiite basée au Liban, mais alliée de l'Iran a promis de venger la mort du général Soleimani. Depuis Beyrouth, son leader, Hassan Nasrallah a toutefois fait la distinction entre l'armée américaine et le peuple américain, appelant à ne pas cibler ce dernier lors des représailles. «Le juste châtiment [visera] la présence militaire américaine dans la région : les bases militaires américaines, les navires militaires, chaque officier et soldat dans la région [...] Nous ne voulons pas dire le peuple américain. Il y a beaucoup de civils américains dans notre région : ingénieurs, hommes d'affaires, journalistes. Nous ne les toucherons pas. Toucher n'importe quel civil n'importe où dans le monde ne servirait que la politique de Trump.»
Le chef du Hezbollah avait ensuite promis : «Quand les cercueils des soldats et des officiers américains [...] commenceront à revenir aux Etats-Unis, [Donald] Trump et son administration comprendront qu'ils ont perdu la région.»
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