Les Etats-Unis envisageraient de retirer leurs troupes d'Afrique de l'Ouest
- Avec AFP
Selon le New York Times, les Etats-Unis pourraient bientôt réduire considérablement le nombre de leurs soldats présents en Afrique de l'Ouest, voire tous les retirer. Le Pentagone voudrait réorienter son dispositif vers la Chine et la Russie.
Vers la fin des troupes militaires américaines déployées en Afrique de l'Ouest ? Selon le New York Times, citant des responsables américains, Washington envisage sérieusement de réduire sa présence dans ces pays, voire de retirer complètement les troupes engagées dans la lutte antiterroriste. Pour l'heure, rien n'est confirmé, mais selon le journal new-yorkais, la question est pour l'heure discutée en interne au département de la Défense, dans le cadre d'un redéploiement général des troupes américaines. Aucune décision ne devrait donc être prise avant janvier 2020.
Objectif Chine et Russie ?
Le secrétaire à la Défense Mark Esper voudrait ainsi revoir le dispositif américain à travers le monde en se désengageant de ses missions de contreterrorisme pour mieux se focaliser sur ses deux priorités : la Chine et la Russie.
La première étape de cette réduction des opérations extérieures concernerait l'Afrique, où les Etats-Unis comptent entre 6 000 et 7 000 soldats dans l'Ouest du continent mais aussi à l'Est, notamment en Somalie.
Un retrait américain d'Afrique de l'Ouest constituerait un coup dur pour les forces françaises qui combattent des groupes djihadistes au Mali, au Niger et au Burkina Faso, relève le New York Times. Actuellement, 4 500 soldats français sont déployés au Niger, dans le cadre de l'opération Barkhane. En 2017, la ministre des Armées avait appelé les Etats-Unis à envoyer plus de troupes au Sahel pour soutenir les forces françaises.
Le soutien de Washington à ces opérations, en matière notamment de renseignement et de logistique, coûte environ 45 millions de dollars au Pentagone chaque année, ajoute le journal. Les Français et les pays du Sahel font face actuellement à une flambée des violences djihadistes qui s'est traduite par la mort de 71 soldats nigériens lors de l'attaque du camp d'Inates le 10 décembre. Quelques jours plus tôt, 13 soldats français avaient trouvé la mort dans un accident d'hélicoptères au Mali, dans une zone de combats. Le 22 décembre, Emmanuel Macron s'est rendu à Niamey, la capitale du Niger, pour se recueillir sur la tombe des soldats nigériens décédés lors de l'attaque.
Le président Donald Trump avait promis lors de sa campagne de 2016 de mettre un terme aux «guerres sans fin» des Etats-Unis. Il a déjà annoncé une réduction significative du nombre de soldats américains déployés en Syrie et compte en faire de même en Afghanistan, où les Etats-Unis sont engagés militairement depuis près de 20 ans.