Législatives britanniques : triomphe pour Johnson, les conservateurs obtiennent la majorité absolue
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a remporté la majorité au Parlement britannique. Son parti conservateur a franchi le seuil des 326 sièges sur les 650 de la Chambre des communes, selon les résultats officiels publiés ce 13 décembre.
Les résultats définitifs sont tombés : les conservateurs remportent 365 sièges sur 650, le Labour 203, le SNP (nationalistes écossais) 48 et les Libéraux-Démocrates 11.
Emmanuel Macron a appelé le Royaume-Uni à ne pas devenir un «concurrent déloyal» de l'Union européenne après le Brexit, prévu le 31 janvier : «Mon souhait, c'est que le Royaume-Uni reste un pays allié, ami et un partenaire extrêmement proche. La condition, c'est définir les règles d'une relation loyale [...] On ne veut pas qu'il soit un concurrent déloyal», a-t-il dit, lors d'une conférence de presse à Bruxelles ce 13 décembre.
Le président russe, Vladimir Poutine, a félicité Boris Johnson et dit souhaiter «un dialogue constructif» avec le Premier ministre britannique après sa nette victoire lors d'élections législatives anticipées.
«Je suis persuadé que le développement d'un dialogue constructif et d'une pleine coopération dans différents domaines correspondrait aux intérêts de nos pays et de tout le continent européen», a affirmé le chef d'Etat russe, cité dans un communiqué du Kremlin.
«Le temps de la clarté est venu» sur le Brexit après la victoire électorale de Boris Johnson, a déclaré le président français Emmanuel Macron le 13 décembre à l'issue du sommet européen.
«Je souhaite que l'accord sur le Brexit soit ratifié au plus vite» par le Parlement britannique pour une sortie du Royaume Uni au 31 janvier, a-t-il ajouté, tout en souhaitant que l'UE «garde un lien très spécial» avec Londres.
Ce 13 décembre, la chancelière allemande Angela Merkel a émis des mises en garde vis-à-vis de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, prévue le 31 janvier : «Il y aura un concurrent à notre porte [...] cela peut aussi nous inciter à être plus rapides dans nos décisions», a estimé la femme d'Etat, qui a voulu voir dans cette prochaine situation un «élément» qui pourrait aussi être «vivifiant».
Le président du Conseil européen Charles Michel a affirmé ce 13 décembre que les négociations sur la future relation entre le Royaume-Uni et l'UE ne seraient pas conclues à n'importe quel prix à la fin 2020, malgré un délai «très ambitieux» : «Il n'est pas question de conclure les négociations quel qu'en soit le prix, on peut conclure une négociation quand on considère que les résultats sont équilibrés et garantissent le respect pour les différentes préoccupations», a déclaré Charles Michel, interrogé sur le peu de temps qu'il reste pour négocier un accord commercial après le Brexit, programmé le 31 janvier.
Selon les termes du traité de retrait, qui doit encore être ratifié par les parlements britannique et européen, la période de transition s'achève fin 2020.
La lutte contre le changement climatique sera la «priorité» du Royaume-Uni en 2020, a déclaré à l'AFP la chef de la délégation britannique à la COP25 après le triomphe de Boris Johnson.
«Le Premier ministre a parlé de notre engagement légal à la neutralité carbone sur les marches de Downing Street la nuit dernière. Je suis sous son autorité et ce sera notre priorité mondiale numéro un l'an prochain», a indiqué Claire O'Neill, qui présidera 26e Conférence de l'ONU sur le climat (COP26) en novembre 2020 à Glasgow.
Le délai pour négocier la future relation entre l'UE et le Royaume-Uni après son départ prévu le 31 janvier est «très ambitieux», a averti la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à l'issue d'un sommet à Bruxelles.
Elle s'est dit «prête à travailler» dès le lendemain du Brexit en vue d'une relation «aussi proche que possible» entre les deux parties, qui ont l'objectif de s'entendre d'ici la fin de l'année 2020 sur un accord sur cette nouvelle relation.
Le résultat des élections législatives britanniques «renforce le mandat» pour un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, a déclaré ce 13 décembre le Premier ministre écossaise Nicola Sturgeon.
Le succès du parti nationaliste écossais SNP, qui a remporté 48 sièges (+13) sur les 59 circonscriptions d'Ecosse, «renforce le mandat que nous avons des élections précédentes» de laisser le «choix» aux Ecossais de tenir un tel référendum, a-t-elle dit.
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, est arrivé au palais de Buckingham pour rencontrer la reine Elizabeth II qui doit le charger officiellement de former un nouveau gouvernement après sa victoire écrasante aux législatives.
La voiture de Boris Johnson est arrivée vers 10h55 (heure locale et GMT) à la résidence de la monarque de 93 ans, quelques heures après que les conservateurs eurent remporté une majorité d'une ampleur sans précédent depuis Margaret Thatcher.
Après dépouillement des résultats dans 600 circonscriptions, les Tories disposent de plus de 326 députés, selon les décomptes de la BBC, de Sky News et de l'agence PA, qui confirment la large majorité conservatrice obtenue par Boris Johnson, ouvrant la voie à une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier.
Lire aussi : Brexit : pourquoi le Royaume-Uni va sortir gagnant