Des milliers de femmes d'Inde, du Népal ou du Bangladesh vendues comme esclaves sexuelles à Daesh
Un véritable marché de jeunes filles indiennes, népalaises et bangladaises auraient été envoyées au Moyen-Orient pour servir d'esclaves sexuelles aux terroristes de l'Etat islamique. Le tout avec la complicité de certains officiels.
C'est un trafic qui fait froid dans le dos. Des milliers de jeunes filles originaires du Népal, du Bangladesh ou de l'Inde seraient régulièrement vendues pour servir d'esclaves sexuelles au Moyen-Orient, mais surtout en Syrie et en Irak, sous la coupe de Daesh.
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Selon un article très fouillé du New Indian Express, New Delhi et Bombay seraient ainsi des points de transit très élaborés de ce marché du sexe. L'Inde a réellement pris conscience de l'ampleur de ce trafic en juillet dernier, lorsque sept jeunes népalaises ont été arrêtées à l'aéroport de Delhi avant d'embarquer pour un vol pour Dubaï. Elles ont alors expliqué avoir été vendues par leurs familles à un intermédiaire, qui les envoyait au Sri Lanka, en Thaïlande ou à Bangkok pour travailler. En réalité, c'est en Syrie qu'elles allaient terminer leur voyage.
Illegal Placement Agencies Work as Front for Sex Slaves
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— Sumit Kumar Singh (@invincibleidea) 13 Septembre 2015
Suite à ces arrestations et plusieurs témoignages, les policiers indiens ont en effet mis à jour un immense réseau, impliquant des employés de compagnies aériennes, et même, selon le journal, des fonctionnaires de l'immigration. Promises à des emplois lucratifs à l'étranger, les jeunes filles étaient en réalité envoyées au Moyen-Orient, puis vendues à Daesh pour servir d'esclaves sexuelles.
Sex Slaves For Middle East And ISIS Smuggled Through India -By Sumit Kumar Singh
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— Sunday Standard (@Sunday_Standard) 13 Septembre 2015
Originaires de familles pauvres, les filles tombaient dans la promesse d'un métier à l'étranger, mais étaient torturées et forcées à avoir des relations sexuelles avec des centaines d'hommes, ont raconté quelques rescapées.
@invincibleidea Problem is that police hardly does anything to prevent the physical exploitation of girls, especially minors.
— Pramod Kumar Singh (@SinghPramod2784) 13 Septembre 2015
Selon les chiffres des autorités indiennes, ce sont ainsi plus de 700 femmes qui auraient été envoyées dans les filets de Daesh depuis le début de l'année. Si certaines ont pu être sauvées lors de perquisition de la police (235 femmes ont ainsi été découvertes en Inde en 2014, prêtes à être envoyées au Moyen-Orient), le travail des policiers reste très difficile, notamment en raison de complicités supposées au sein des services de l'immigration.
Bien souvent en effet, les jeunes filles parviennent à quitter le pays avec de vrais permis de travail pour d'autres pays d'Asie du Sud. Ce n'est qu'après un intermède dans ces pays qu'elles sont envoyées en Syrie. Et le lugubre trafic a tout de l'entreprise, avec ses codes et ses tarifs. Selon le quotidien, les jeunes filles venant Melchi Sindhupal Chowk, à environ 100 km de Katmandou, de la caste Tawang Gurund, sont particulièrement ciblées par les esclavagistes, car vendues plus chères et très demandées au Moyen-Orient.
Malgré la chute de ce réseau, de nombreuses filles originaires du Népal ou du Bangladesh seraient toujours réduites en esclavages par Daesh.
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