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Trois membres des forces de l'ordre tués par des «émeutiers» en marge des manifestations en Iran

Un officier des Pasdaran et deux miliciens du Bassidj ont trouvé la mort après être tombés dans une «embuscade» tendue par des «émeutiers» alors que se poursuivent les manifestations dans le pays contre l'augmentation des prix du carburant.

Alors que les manifestations se poursuivent en Iran, à la suite de la la décision gouvernementale d’augmenter les prix de l’essence, l’agence de presse Isna a annoncé que trois membres des forces de l’ordre iraniennes avaient été tués, dans la nuit du 18 au 19 novembre, à proximité de la capitale. Aucun bilan officiel du nombre exact de décès depuis le début du mouvement de contestation, marqué par de nombreux épisodes de violences, n'a été confirmé par les autorités.

Comme le rapporte l’agence semi-officielle de la République islamique, les trois hommes, un membre des Gardiens de la Révolution, identifié comme Mortéza Ebrahimi, et deux autres du Bassidj (milice paramilitaire de volontaires islamistes fondée par l’ayatollah Khomeini en 1979), Majid Cheikhi et Mostafa Rézaï, ont trouvé la mort dans une «embuscade» tendues par des «émeutiers», munis d’«armes blanches», dans la province de Téhéran. Les deux miliciens étaient âgés de 22 et 23 ans. Leurs funérailles ont été fixées au 20 novembre.

D’après plusieurs agences iraniennes, au moins 25 villes du pays ont été touchées par des mouvements de contestation alors que le porte-parole du gouvernement, Ali Rabii, s’adressant à la presse le 18 novembre, a affirmé que la situation était «80% plus calme» que la veille. «Il y a [encore] quelques problèmes mineurs [mais] demain ou après-demain nous n'aurons plus aucun problème d'émeutes», avait-il fait valoir.

Des informations au compte-goutte

Depuis le début du mouvement, dans la soirée du 15 novembre, deux autres décès ont été également été confirmés par les autorités (un policier et un civil), mais les agences iraniennes évoquent d’autres cas, au nombre d’une dizaine de personnes qui pourraient avoir perdu la vie dans ces violences. Toutefois, le peu de sources et de détails avancés ne permettent pas d’établir, à l’heure actuelle, un bilan humain exact et réaliste.

Néanmoins, dans un message sur Twitter, l’ONG Amnesty International a déclaré être «horrifiée par des rapports avançant la mort de dizaines de manifestants en Iran», assurant être en train de «mener des investigations», sans apporter plus de précisions.

Par ailleurs, l’ONG Netblocks, qui évalue la liberté d’accès à l’Internet à travers le monde, a fait état d’une «coupure de l’internet» en Iran depuis la journée du 16 novembre, estimant la «connectivité nationale» à environ «5% de son niveau habituel». Selon elle, ce shutdown a été «imposé par le gouvernement» afin de «viser les manifestations publiques».

Les Etats-Unis apportent leur soutien aux manifestants

Le 16 novembre, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, avait exprimé, sur Twitter, son soutien aux manifestants : «Comme je l'avais dit au peuple iranien il y a presque un an et demi [lors d'une précédente vague de manifestations en Iran] : les Etats-Unis sont avec vous.»

La Maison Blanche avait publié, dans la foulée, un communiqué assurant du «soutien des Etats-Unis aux Iraniens qui manifestent contre le régime qui est censé les diriger», dans lequel l’administration Trump avait condamné «l’utilisation de la force létale et des mesures de restrictions dans le domaine des télécommunications contre les manifestants».

Des déclarations qui avaient immédiatement fait réagir le ministère des Affaires étrangères de la République islamique, qui avait fustigé, dans un communiqué diffusé dans la nuit du 17 au 18 novembre, des remarques «interventionnistes» et «hypocrites» équivalentes à un «soutien […] à un groupe d’émeutiers».

La mobilisation en Iran fait suite à la décision prise par le gouvernement, le 15 novembre, d’annoncer une hausse du prix du carburant d’au moins 50%. Fixé à 10 000 rials (environ 0,27 centimes d’euros), il s’établira désormais à 15 000 rials (environ 41 centimes d’euros) pour une quantité maximale de 60 litres par habitant. Au-delà, le litre sera facturé 30 000 rials (environ 81 centimes d’euros).

Alexis Le Meur

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