Dans la soirée du 15 novembre, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes d’Iran pour protester contre la hausse du prix de l’essence décidée par le gouvernement. D'après l’agence de presse iranienne Irna, d'«importantes» manifestations se sont déroulées dans la ville de Sirjan où «des gens ont attaqué un dépôt d’essence de la ville et ont essayé d’y mettre le feu».
Dans cette même ville, située dans le centre du pays, le gouverneur Mohammad Mahmoudabadi a précisé, auprès de l’agence iranienne Isna, qu'une personne avait été tuée, sans pouvoir en donner la cause, et que plusieurs autres avaient été blessées.
Irna a également rapporté des rassemblements tenus à Chiraz (sud), Birdjan (est), Gatchsaran (sud-ouest) ou Mashad (nord-est) mais aussi à Ahwaz (sud-ouest), Khorramchahr (ouest), Bandar-é Mahchahr (ouest), Abadan (ouest) et Bandar Abbas (sud). Les manifestants ont bloqué des routes et ont été dispersés vers minuit selon l’agence de presse.
Cette mobilisation fait suite à la décision prise par le gouvernement iranien, le 15 novembre, d’annoncer une hausse du prix du carburant d’au moins 50%. Fixé à 10 000 rials (environ 27 centimes d’euros), il s’établira désormais à 15 000 rials (environ 41 centimes d’euros) pour une quantité maximale de 60 litres par habitant. Au-delà, le litre sera facturé 30 000 rials (environ 81 centimes d’euros).
Le journaliste iranien Reza Khaasteh a fait savoir, ce 16 novembre sur Twitter, que les responsables perses s’étaient réunis de nouveau dans la matinée pour faire un point sur la situation et que les députés de la République islamique envisageaient désormais «d’annuler la hausse des prix».
Dans le même temps, d’après le média saoudien Al-Ekhbariya, les manifestations se sont poursuivies ce 16 novembre.
Toujours selon la chaîne de télévision, les manifestants ont mis le feu à la «banque nationale dans la ville de Behbahan» dans l’ouest du pays.
Mohammad Bagher Nobakht, responsable de la Planification et du Budget, a déclaré sur la télévision publique que cette mesure devrait rapporter 300 000 milliards de rials par an (environ 8,14 milliards d’euros) et que les montants reversés au 60 millions d’Iraniens qui en bénéficieront s’élèveront de 550 000 rials (environ 14,93 euros) pour les couples à 2 millions de rials (environ 54,9 euros) pour les foyers de cinq personnes et plus.
Alexis Le Meur
Lire aussi : L'Iran assure vouloir la «disparition d'Israël», pas celle du «peuple juif»