Après deux jours de combats ayant fait plus d'une trentaine de morts dans l'enclave palestinienne, un fragile accord de cessez-le-feu est entré en vigueur ce 14 novembre au matin dans la bande de Gaza, selon une source égyptienne au fait de la médiation et un haut responsable du Jihad islamique cités par l'AFP.
Cet «accord de cessez-le-feu intervient à la suite des efforts de l'Egypte» et a reçu l'aval «des factions palestiniennes incluant le Jihad islamique», a assuré ce haut responsable égyptien. Selon lui, l'accord stipule que les factions palestiniennes doivent aussi s'assurer de «maintenir la paix» lors des manifestations qui ont lieu depuis mars 2018 près de la frontière avec Israël contre le blocus israélien sur Gaza et pour le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres.
Le ministre israélien de la Défense nouvellement nommé, Naftali Bennett, a déclaré à cet égard que ce n'était «pas fini». «Les nouvelles règles du jeu sont claires : l'armée disposera d'une totale liberté d'action, sans restrictions. Un terroriste qui tente de blesser les civils israéliens ne pourra pas dormir en paix», a-t-il affirmé.
De son côté, Israël doit arrêter ses frappes et «s'assurer d'un cessez-le-feu» lors des manifestations de la Marche du retour, qui ont fait plus de 300 morts et des milliers de blessés dans la bande de Gaza, selon le responsable égyptien.
Les combats entre les deux camps avaient éclaté le 12 novembre à l'aube après l'assassinat ciblé par Israël d'un chef du Jihad islamique dans l'enclave, contrôlé par un autre mouvement islamiste, le Hamas. En réponse, quelque 450 roquettes ont été tirées depuis Gaza sur Israël, selon Tsahal. Interceptées à 90% par le système de défense Iron Dome, elle n'ont fait aucune victime côté israélien.
Une famille décimée
Les autorités israéliennes se félicitent d'avoir «atteint les objectifs de l'opération à Gaza, notamment nuire considérablement au Jihad islamique, détruire des infrastructures et éliminer plus de 20 terroristes», selon un responsable dont les propos ont été rapportés par le quotidien Haaretz.
Des propos qui interviennent quelques heures seulement après une frappe israélienne qui a tué huit membres d'une même famille palestinienne, dont cinq enfants, dans le sud de la bande de Gaza, selon les autorités locales.
«Six citoyens de la famille Abou Malhous, incluant trois enfants et deux femmes, ont été tués dans une frappe israélienne sur leur maison familiale à Deir al-Balah dans le sud de la bande de Gaza», a ainsi annoncé dans la nuit le ministère de la Santé de l'enclave. Au matin, les corps de deux autres enfants ont été retrouvés dans les décombres, selon la même source.
Ces décès portent ainsi à 34 le nombre de morts à Gaza dans des frappes israéliennes depuis le 12 novembre. Cet accès de violences est le plus meurtrier depuis des heurts entre soldats israéliens et Palestiniens ayant fait une soixantaine de morts le 14 mai 2018 à Gaza, jour de l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade américaine. Cette décision avait entériné la reconnaissance par les Etats-Unis de cette ville contestée comme capitale d'Israël.
Contrairement au Jihad islamique, le Hamas avait approuvé il y a plusieurs mois une trêve avec Israël négociée par l'entremise de l'ONU, de l'Egypte et du Qatar, prévoyant notamment l'entrée mensuelle de millions de dollars en aide pour l'enclave palestinienne, où le taux de chômage avoisine les 50%.
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