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Le monde salue la libération de l'ancien président brésilien Lula

Après la remise en liberté de Lula, la gauche latino-américaine a unanimement salué la décision de la justice brésilienne. A ces voix sont venues s'ajouter celles de l'Américain Bernie Sanders ou encore de l'ex-président français François Hollande.

Après la libération, le 8 novembre, de l’ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, détenu depuis plus d’un an et demi, la gauche latino-américaine – mais pas seulement – a unanimement salué la remise en liberté de l’ancien ouvrier métallurgiste. Le fondateur du Parti des Travailleurs (PT) a lui mis en ligne, le même jour sur son compte Twitter, une vidéo d’une trentaine de secondes dans laquelle on le voit en pleine séance de musculation, le tout sur l’air de la chanson Eye Of The Tiger, rendu célèbre par le film Rocky.

Le nouveau président argentin, le péroniste Alberto Fernandez, a mis en lumière, sur le même réseau social, le «courage» et l’«intégrité» de Lula. «Nous sommes émus par le courage avec lequel Lula a affronté cette persécution (seule cette définition convient au processus judiciaire arbitraire auquel il a été soumis). Son intégrité montre non seulement son engagement mais aussi la grandeur de cet homme. Vive #LulaLivre!» (#LulaLibre! en portugais), a souligné celui qui sera officiellement investi le 10 décembre prochain.

L’ancienne présidente argentine, Cristina Kirchner, au pouvoir entre 2007 et 2015, élue vice-présidente aux côtés d’Alberto Fernandez, s’est réjouie, toujours sur Twitter, que «l'une des plus grandes aberrations de lawfare en Amérique latine cesse : la privation illégitime de liberté de l'ancien président de la République fédérative du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva».

De son côté, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, s’est félicité sur ses réseaux sociaux de la libération de son «frère» et «ami». «La vérité a triomphé au Brésil ! Au nom du peuple du Venezuela, j'exprime ma plus profonde joie après la libération de mon frère et de mon ami Lula, qui sera à nouveau dans la rue pour mener les Brésiliens et des Brésiliennes dans les justes causes», a-t-il assuré. Lula avait été un soutien important de l’ancien président vénézuélien Hugo Chavez disparu en 2013.

Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, décrivant Lula sur Twitter comme un «lutteur infatigable qui n'a jamais abaissé le drapeau de la dignité», voit dans cette remise en liberté un «triomphe des peuples, de la solidarité, de la vérité» mais aussi une «une défaite de la stratégie impériale et de ses laquais», formule désignant les Etats-Unis et ses alliés dans la région.

Rafael Correa, l’ancien président équatorien a également adressé un message à Lula via le même réseau social. «Tu es un exemple et une inspiration pour nous tous. Les jours des traîtres sont comptés. Jusqu’à la victoire toujours !», a-t-il déclaré.

L’ancien président péruvien de 2011 à 2016, Ollanta Humala, accusé, comme Lula, de corruption, s’est posé la question, sur Twitter des conséquences de cette libération. «La mise en liberté de Lula change sans aucun doute le scénario politique au Brésil et appelle l'attention sur la justice (brésilienne), qui l'a privé de liberté et a utilisé des moyens illégaux pour éviter qu'il soit candidat à la présidence. Utiliser la justice comme une arme politique est un affront pour la démocratie», a-t-il tancé.

Bernie Sanders, sénateur américain, candidat à l’investiture démocrate aux Etats-Unis en vue de l’élection présidentielle de 2020, a lui aussi mis en ligne un message de soutien à Lula sur ses réseaux sociaux : «En tant que président, Lula a fait plus que n'importe qui pour réduire la pauvreté au Brésil et pour défendre les travailleurs. Je suis enchanté qu'il ait été libéré de prison, mais pour commencer rien de tout cela n'aurait dû arriver.»

Enfin, l’ancien président français, François Hollande, a assuré, toujours sur Twitter, que «la place de Lula n’est pas en prison», précisant savoir que «la liberté lui a été rendue» sera mise «au service du Brésil».

Dans son ordre de libération, le juge a expliqué qu'il n'y avait plus «aucun fondement pour l'exécution de la peine» en raison de la décision de la Cour suprême de mettre fin à une jurisprudence permettant l'emprisonnement dès une première condamnation en appel, même si tous les recours ne sont pas épuisés

Lula a été accusé d'avoir bénéficié d'un triplex dans une station balnéaire proche de Sao Paulo en échange de l'octroi de contrats à une compagnie du BTP. Depuis sa cellule de la Police fédérale à Curitiba, il n'a cessé de clamer son innocence, se disant victime d'un complot pour l'empêcher de revenir au pouvoir.

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