«Pas un hôtel» pour Daesh : Ankara compte renvoyer dans leurs pays les djihadistes capturés en Syrie
- Avec AFP
Le ministre turc de l'Intérieur a affirmé que son pays n'avait pas l'intention de garder éternellement les djihadistes étrangers, notamment européens, capturés en Syrie.
La Turquie a affirmé ce 2 novembre qu'elle ne garderait pas «jusqu'à la fin des temps» les prisonniers étrangers du groupe Etat islamique capturés en Syrie, et finirait par les renvoyer dans leurs pays d'origine, notamment européens.
Nous ne sommes pas un hôtel pour les membres de Daech
«En ce qui concerne les [djihadistes] étrangers, nous allons les garder sous notre contrôle pendant encore un certain temps. Ensuite, nous les renverrons dans leurs pays», a déclaré à la presse le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu. «Nous n'allons pas pouvoir les garder jusqu'à la fin des temps [...] Nous ne sommes pas un hôtel pour les membres de Daech», a-t-il insisté.
Le ministre turc a, en outre, accusé plusieurs pays européens, comme les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, de déchoir certains de leurs ressortissants de leur nationalité pour empêcher Ankara de les expulser.
«Ils ont trouvé une solution facile [...] Ils disent : "Je l'ai déchu de sa nationalité, débrouillez-vous." C'est inacceptable de notre point de vue. C'est totalement irresponsable», a déclaré le ministre turc.
La Turquie a lancé le mois dernier une offensive dans le nord-est de la Syrie contre une milice kurde qu'elle qualifie de «terroriste». Dans le cadre de cette incursion, stoppée après la signature d'accords avec les Etats-Unis et la Russie, les forces turques ont mis la main sur des membres de Daesh qui avaient été faits prisonniers par les combattants kurdes. Selon plusieurs pays, comme les Etats-Unis, d'autres prisonniers de Daesh se sont échappés de prison en Syrie en profitant du chaos causé par l'offensive turque.
Ankara appelle régulièrement les pays européens à reprendre leurs ressortissants qui ont intégré les rangs de l'EI en Syrie, mais ceux-ci sont peu enclins à les récupérer, notamment pour des raisons sécuritaires.