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Macron veut une «haute autorité de la vie publique» européenne après le camouflet Goulard

A l'issue du sommet européen, le président français s'est déclaré favorable à la création d'une «haute autorité de la vie publique» européenne. Un moyen pour lui d'évacuer le revers subi quelques jours plus tôt sur la nomination de Sylvie Goulard.

S’exprimant le 18 octobre à Bruxelles à l’issue d'un sommet européen, Emmanuel Macron s'est dit favorable à la création d’une «haute autorité de la transparence de la vie publique» au sein même de l’Union européenne (UE), après le rejet par les eurodéputés de la candidature de Sylvie Goulard au poste de commissaire responsable du marché intérieur, de l’industrie, du numérique, de la défense et de l’espace, le 10 octobre dernier.

Le locataire de l’Elysée a réagi, mettant en lumière ce qu’il considère être un «dysfonctionnement» mais plus encore une «crise politique» au sein même de l’UE. «Si on politise ce processus, on va le détruire», a ajouté celui qui doit soumettre de nouveaux noms à la présidente élue de la Commission Ursula von der Leyen.

«Certains ont proposé, je soutiens cette proposition, une haute autorité de la transparence de la vie publique européenne», a-t-il affirmé, précisant que celle-ci devrait être «indépendante» et «pas politisée».

«Il y a eu des règlements de compte politiques entre les familles au Parlement», s’est-il encore désolé, alors qu’il a rencontré, dans la matinée du 18 octobre, Ursula von der Leyen ainsi que des chefs d’Etat et de gouvernement représentant les trois grands courants politiques européens.

Emmanuel Macron a en outre estimé que les «vulnérabilités» de l’ancienne ministre des Armées avaient «été utilisées à des fins politiques».

Le 10 octobre, les députés européens avaient recalé Sylvie Goulard du poste de commissaire européen en raison de «doutes» sur l’intégrité de la candidate. Elle avait notamment dû s’expliquer sur sa démission, en juin 2017, de son poste de ministre des Armées après sa mise en cause dans une enquête judiciaire en France sur des emplois présumés fictifs d'assistants des eurodéputés du Mouvement démocrate (MoDem).

Par ailleurs, des interrogations avaient également été émises sur ses activités ayant justifié d'importantes rémunérations obtenues entre 2013 et 2016 de l'institut Berggruen, un think tank fondé par le milliardaire germano-américain Nicolas Berggruen, alors qu'elle était députée européenne. En tant que consultante, elle aurait ainsi touché plus de 10 000 euros mensuels entre octobre 2013 et janvier 2016.

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