Le Venezuela a obtenu le 17 octobre un siège au Conseil des droits de l'Homme (CDH) pour la période 2020-2022, lors d'une élection organisée par l'Assemblée générale des Nations unies et ce malgré les critiques d'ONG et de pays latino-américains.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a qualifié de «victoire» cette élection intervenue au moment où la justice vénézuélienne annonçait la libération de 24 opposants.
«Victoire à l'ONU ! Avec 105 votes en sa faveur, le Venezuela fait son entrée au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies en tant que pays libre et souverain», s'est félicité sur Twitter le chef de l'Etat, qui se réclame de son prédécesseur et mentor Hugo Chavez.
«Au delà des menaces, notre diplomatie de paix bolivarienne a triomphé ainsi que la libre autodétermination des peuples», a poursuivi Nicolas Maduro que Washington, Paris et de nombreux pays occidentaux ne reconnaissent plus en tant que président du Venezuela depuis qu'ils ont reconnu à sa place son opposant Juan Guaïdo, autoproclamé président du pays fin janvier sans la moindre élection.
Le siège au CDH a été avec 105 voix lors de ce scrutin marqué par des applaudissements à l'annonce du résultat du Venezuela. Une majorité de 97 voix sur les 193 membres des Nations unies était nécessaire pour l'emporter.
C'est une gifle
Deux sièges étaient à pourvoir pour l'Amérique latine. Le Brésil a obtenu le deuxième avec 153 voix. Le Costa Rica, qui avait tenté de faire barrage au Venezuela, n'a eu que 96 voix lors du scrutin qui s'effectuait à bulletin secret.
L'élection du Venezuela est «une gifle» pour ce pays mais aussi pour le monde entier, a réagi Philippe Bolopion de l'ONG Human Rights Watch qui avait fait campagne contre la candidature de Caracas avec une cinquantaine d'autres ONG internationales ou vénézuéliennes. «C'est décourageant de voir une candidature cynique entacher la crédibilité du Conseil des droits de l'Homme», a-t-il déclaré à l'AFP.
Basé à Genève, le Conseil des droits de l'Homme a la responsabilité de renforcer la promotion et la protection des droits humains. Ses 47 membres sont renouvelés chaque année pour environ un tiers d'entre eux.
Créé en 2006, le Conseil des droits de l'Homme respecte pour sa composition le principe d'une répartition géographique, avec 13 sièges pour l'Afrique, 13 pour l'Asie-Pacifique, huit pour l'Amérique latine et les Caraïbes, sept pour l'Europe occidentale et 6 pour l'Europe de l'Est.
L'entrée en fonctions des 14 nouveaux membres élus le 17 octobre est prévue en janvier pour un mandat de trois ans.
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