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Après la visite d'Erdogan en Russie, Ankara annonce la fin de son offensive dans le nord-est syrien

Ankara poursuit son opération militaire contre la milice kurde en Syrie des YPG. Lâchée par son allié américain, celle-ci a conclu un accord avec Damas pour que les forces syriennes soient déployées dans la zone.

Mercredi 23 octobre

Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants kurdes, a remercié la Russie pour avoir sauvé son peuple du «fléau» de la guerre après la conclusion d'un accord entre la Russie et la Turquie, qui a mis fin à son offensive. Lors d'une conversation téléphonique avec le ministre russe de la Défense, Mazloum Abdi a également déclaré qu'il avait des «réserves» sur certains aspects de cet accord, tout en appelant à un «dialogue» approfondi avec la Russie, selon un communiqué des FDS.

«Un petit nombre de soldats» américains resteront en Syrie pour protéger les champs pétroliers, a également annoncé Donald Trump.

Donald Trump a annoncé ce 23 octobre la levée des sanctions imposées mi-octobre à la Turquie après le lancement de l'offensive militaire d'Ankara contre les Kurdes en Syrie.

«J'ai demandé au secrétaire au Trésor de lever toutes les sanctions imposées le 14 octobre en réponse à l'offensive de la Turquie», a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche.

Plus de 100 prisonniers du groupe Etat islamique (EI) se sont échappés en Syrie depuis l'offensive turque contre les Kurdes dans le nord du pays a indiqué ce 23 octobre un haut responsable américain. «Nous dirions que leur nombre est maintenant supérieur à 100. Nous ne savons pas où ils se trouvent», a indiqué James Jeffrey émissaire américain pour la Syrie devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine.

Des forces russes ont franchi ce 23 octobre l'Euphrate, en Syrie, en direction de la frontière avec la Turquie dans le cadre de l'accord russo-turc de la veille sur le retrait des forces kurdes, ont annoncé l'agence de presse Tass et la chaîne Rossia 24.

La police militaire russe a franchi cette rivière à midi (09H00 GMT) et «avance vers la frontière syro-turque», selon un message du ministère russe de la Défense, alors que selon l'accord du 22 octobre Russes et Syriens doivent «faciliter» le retrait et le désarmement kurde dans cette région du nord-est syrien.

Le Kremlin a jugé ce 23 octobre que Washington avait «trahi» son allié kurde en se retirant du Nord-Est syrien, l'abandonnant face à la Turquie.

«Ces dernières années, les Etats-Unis étaient les alliés les plus proches des Kurdes. Mais, à la fin, les Etats-Unis ont abandonné les Kurdes et les ont de facto trahis», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.

«Désormais, ils préfèrent laisser les Kurdes à la frontière, les forçant presque à faire la guerre aux Turcs», a-t-il ajouté.

Mardi 22 octobre

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti ce 22 octobre que l'offensive dans le nord de la Syrie reprendrait «avec une plus grande détermination», faute d'un retrait des forces kurdes avant 19h GMT (21h).

Le chef d'Etat turc a également une proposition faite par son homologue français Emmanuel Macron auprès de la Russie pour une «prolongation du cessez-le-feu» en Syrie. «Je n'ai pas reçu une telle proposition de Macron. Macron rencontre des terroristes et il a choisi ce moyen pour nous communiquer la proposition des terroristes», a déclaré Recep Tayyip Erdogan.

Lundi 21 octobre

Le président Recep Tayyip Erdogan a accusé lundi les pays occidentaux de s'être rangés «aux côtés des terroristes» contre la Turquie en critiquant l'offensive lancée par Ankara contre les forces kurdes en Syrie.

«Vous arrivez à y croire ? Tout l'Occident s'est rangé aux côtés des terroristes et ils nous ont attaqués tous ensemble. Parmi eux, les pays de l'Otan et les pays de l'Union européenne. Tous», a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Istanbul.

Dimanche 20 octobre

Un convoi transportant des blessés et des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominée par les Kurdes, a quitté la ville de Ras al-Aïn, dans le nord syrien, assiégée par les forces turques et leurs supplétifs, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Le convoi composé de plus de 50 véhicules, dont des ambulances, a quitté l'hôpital de la ville qui fait office de ligne de démarcation entre les belligérants. Des flammes s'élevaient de l'hôpital après le départ du convoi.

Les forces américaines se sont retirées ce 20 octobre de leur plus grande base dans le nord de la Syrie, dans le cadre du retrait d'environ 1 000 soldats de cette région annoncé par Washington, selon un correspondant de l'AFP sur place.  

Plus de 70 véhicules blindés arborant un drapeau américain transportant du matériel militaire et escortés par des hélicoptères ont traversé la route internationale en passant par la ville de Tal Tamr, a constaté le correspondant de l'AFP.  

Selon le ministère turc de la Défense, un soldat turc a été tué et un autre blessé dans une attaque le 20 octobre par des forces kurdes syriennes malgré une trêve entre les deux parties négociée par les Etats-Unis.

«L'un de nos héroïques camarades est tombé en martyre et un autre a été blessé dans une attaque aux armes légères et antichars perpétrée par des terroristes lors d'une mission de reconnaissance et de surveillance» dans la zone de Tal Abyad, a indiqué le ministère de la Défense, en précisant que l'armée avait riposté pour se défendre.

Les forces kurdes et Ankara se sont mutuellement accusées la veille de violer cette trêve dans le nord-est de la Syrie, le président turc Recep Tayyip Erdogan menaçant d'«écraser les têtes» des combattants kurdes, à trois jours de l'expiration du délai pour leur retrait.

Vendredi 18 octobre

Dans son interview donnée à l’agence de presse russe Interfax et publiée le 18 octobre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie aiderait la Turquie et la Syrie à établir des contacts.

Selon Sergueï Lavrov, la Russie reconnaît «l’existence d’inquiétudes légitimes de la part de la Turquie et suggère leur règlement dans le cadre d’accords entre les parties intéressées». La Russie tentera de faire fonctionner l'accord d'Adana de 1998. Le traité d'Adana, conclu entre la Turquie et la Syrie en 1998, avait pour objectif à engager les autorités syriennes à lutter contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sur le territoire syrien.

«À cette fin, nous aiderons à établir entre les parties de cet accord les contacts qui n’existent pas encore. Nous feront en sorte que la question kurde, dans le cadre de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la Syrie, soit résolue par la voie du dialogue entre les dirigeants kurdes et les autorités légitimes à Damas», a expliqué le chef de la diplomatie russe.

Sergueï Lavrov a ensuite ajouté que «cela devrait mener à un rétablissement complet de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie dans le cadre desquelles vivront les Kurdes et les autres groupes ethno-confessionnels de la Syrie». «Cela sera réglé de manière à ce que la Turquie ressente la sécurité à ses frontières», a ajouté le ministre Lavrov.

Emmanuel Macron a annoncé ce 18 octobre une «initiative commune» avec Angela Merkel et Boris Johnson pour rencontrer «prochainement» le président turc Recep Tayyip Erdogan à propos de l'offensive de la Turquie dans le nord-est de la Syrie.

A l'issue d'un sommet européen à Bruxelles, le président français a précisé qu'il prévoyait avec la chancelière allemande et le Premier ministre britannique de «voir» dans «les prochaines semaines» le président Erdogan, «sans doute à Londres».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé ce 18 octobre que l'offensive dans le nord-est de la Syrie reprendrait dès le 22 octobre si les forces kurdes ne se retirent pas de ce secteur comme prévu dans l'accord de trêve.

«Si les promesses sont respectées d'ici mardi soir, la question de la zone de sécurité aura été résolue. Faute de quoi, l'opération Source de Paix reprendra dès que le délai de 120 heures expirera», a déclaré le dirigeant turc lors d'une conférence de presse, se référant à la suspension de l'offensive pour cinq jours aux termes d'un accord conclu le 17 octobre avec le vice-président américain Mike Pence.

Des bombardements aériens et des tirs d'artillerie de la Turquie ont visé ce 18 octobre des positions des forces kurdes et des civils dans le nord de la Syrie, en «violation» du cessez-le-feu, a estimé un porte-parole des forces kurdes Mustafa Bali.

La veille, les Etats-Unis ont annoncé avoir obtenu une suspension pendant cinq jours de l'offensive turque contre une milice kurde syrienne lancée le 9 octobre dans le nord de la Syrie, frontalier de la Turquie. Les forces kurdes avaient dit être prêtes à respecter la trêve.

Jeudi 17 octobre

Dans une série de tweets, le président des Etats-Unis Donald Trump s'est félicité de l'annonce du cessez-le-feu temporaire de la Turquie. «Des millions de vies vont être sauvées !», s'est-il notamment exclamé. 

A l'issue de sa rencontre avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, le vice-président américain Mike Pence a annoncé que la Turquie suspendrait son offensive dans le nord de la Syrie pendant cinq jours et mettrait fin à son offensive en Syrie après un retrait des forces kurdes. 

Le parti unioniste nord-irlandais DUP, allié clé des conservateurs au Parlement britannique, a annoncé qu'il ne voterait pas l'accord de Brexit, qui devrait être soumis au vote des députés le 19 octobre.

Confirmant sa position exprimée plus tôt dans la matinée, le DUP a précisé dans un communiqué qu'il ne serait «pas en mesure de soutenir ces propositions au Parlement».

Daesh a annoncé ce 17 octobre avoir «libéré un certain nombre» de femmes qui étaient détenues par les forces kurdes dans le nord de la Syrie, d'après un communiqué posté sur les chaînes Telegram de l'organisation djihadiste.

Une unité «des soldats du califat» a attaqué la veille un QG des forces kurdes près de la ville de Raqa, «libérant des femmes musulmanes enlevées» par les combattants kurdes, selon le communiqué. Les Kurdes syriens, confrontés à une offensive turque, ont rapporté ces derniers jours la fuite de centaines de proches de Daesh d'un camp de déplacés et l'évasion de cinq djihadistes d'une prison.

Les autorités kurdes en Syrie ont réclamé ce 17 octobre un «couloir humanitaire» pour évacuer les civils et les blessés de la ville de Ras al-Aïn, encerclée par les forces turques engagées dans une offensive contre une milice kurde dans le nord syrien.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, rencontrerait son homologue russe, Vladimir Poutine, le 22 octobre à Sotchi.

«Le président turc [Recep Erdogan] a une responsabilité immense devant l'Histoire et cette responsabilité, il devra l'assumer», a estimé le secrétaire d’Etat français à l'Europe et aux Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne sur la chaîne de télévision française Pulic Sénat.

«Ce qui se passe dans le nord-est de la Syrie n'est pas acceptable [...] Il ne faut pas se résoudre à l'impuissance. Le conseil de sécurité va continuer à être saisi», a-t-il dit. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants kurdes, «nous sont reconnaissantes d'être particulièrement forts pour faire savoir le caractère inacceptable de cette attaque et, moralement, se sentent soutenues par la France», a assuré Jean-Baptiste Lemoyne.

Mercredi 16 octobre

Le président turc Recep Tayyip Erdogan sera en Russie le 22 octobre pour rencontrer Vladimir Poutine, selon la présidence turque.

Le président des Etats-Unis Donald Trump a déclaré ce 16 octobre, depuis la Maison-Blanche : «La Syrie peut avoir l’aide de la Russie, ce n’est pas un problème. Il y a beaucoup de sable là-bas, il y a beaucoup de sable avec lequel ils peuvent s’amuser.»

Retournement de situation diplomatique : le président turc va bien rencontrer le 16 octobre le vice-président américain Mike Pence, dépêché par Donald Trump pour arracher un cessez-le-feu sur la Syrie, a affirmé ce jour la présidence turque.

Erdogan, qui avait déclaré à la chaîne Sky News que Pence et le secrétaire d'Etat Pompeo ne seraient reçus que par leurs homologues turcs, «prévoit bel et bien de rencontrer la délégation américaine», a déclaré le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, sur Twitter.

Des soldats syriens auraient pénétré dans la ville de Raqqa pour la première fois depuis 2014. Selon la chaîne de télévision al-Mayadeen, il y auraient construit des postes d'observation.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé qu'il ne s'entretiendrait pas avec le vice-président américain Mike Pence et le secrétaire d'Etat Mike Pompeo attendus à Ankara pour exiger l'arrêt de l'offensive turque en Syrie. «Je ne les rencontrerai pas», a déclaré Recep Tayyip Erdogan à Sky News à l'issue d'une réunion au Parlement avec les députés du parti au pouvoir. Il a ajouté : «Ils rencontreront leurs homologues. Moi, je ne parlerai qu'à Trump, s'il vient.»

La Maison Blanche avait pourtant annoncé le 15 octobre que Mike Pence rencontrerait le chef d'Etat turc le 17 octobre lors de sa visite à Ankara, avec l'objectif affiché d'obtenir un «cessez-le-feu immédiat» dans le nord de la Syrie où Ankara a lancé une offensive militaire visant les forces kurdes des YPG.

Mike Pence ira à Ankara malgré le refus du président turc de le rencontrer, selon une communication de son porte-parole.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, sommé par les pays occidentaux ainsi que la Chine de mettre fin à l'offensive turque dans le Nord-Est de la Syrie, a exigé ce 16 octobre que les forces kurdes déposent leurs armes et s'en retirent.

«Notre proposition est la suivante : tout de suite, ce soir, que tous les terroristes déposent leurs armes et leurs équipements, détruisent toutes leurs fortifications et se retirent de la zone de sécurité que nous avons fixée», a-t-il déclaré.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exclu ce 16 octobre toute négociation avec les forces kurdes en Syrie, considérées comme «terroristes» par Ankara, en vue de mettre fin à l'offensive turque en cours.

«Certains dirigeants essayent de mener une médiation. Il n'y a rien de tel dans l'histoire de la République turque que de s'asseoir à une même table avec une organisation terroriste», a déclaré le dirigeant turc lors d'un discours devant le groupe parlementaire du parti au pouvoir.

Pour la première fois, la police militaire russe – à bord de véhicules blindés Tigre – a organisé une patrouille dans la ville de Minbej, dans l'est de la province d'Alep.

«Notre patrouille a parcouru les rues de cette ville pour la première fois. Il y a une semaine, nous ne pouvions pas nous permettre de nous rendre à Minbej ouvertement, avec une démonstration de drapeau. Les troupes américaines nous empêchaient constamment [de circuler], nous interceptaient sur la route en raison de conceptions différentes des zones de responsabilité», a déclaré à la presse Safar Safarov, porte-parole de la police militaire de la Fédération de Russie.

Le chef de la diplomatie française a affirmé ce 16 octobre qu'il fallait «discuter» avec le président russe Vladimir Poutine sur la situation en Syrie. Et pour cause : «La Russie a des intérêts communs avec la France», a estimé Jean-Yves Le Drian.

Les camps sous contrôle kurde où sont détenus des djihadistes dans le nord-est de la Syrie ne sont pas actuellement menacés par l'offensive turque en cours dans cette région, selon le chef de la diplomatie française.

«A ma connaissance, à l'heure actuelle, l'offensive turque et le positionnement des FDS [alliance kurdo-arabe] n'ont pas abouti à ce que ces camps-là, qui sont essentiellement dans l'est du nord-est syrien, soient menacés dans [leur] sûreté et sécurité indispensables», a relevé Jean-Yves Le Drian sur la chaîne BFMTV et la radio RMC.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a annoncé ce 16 octobre qu'il allait discuter avec les autorités irakiennes à Bagdad de la création d'un «dispositif» pour juger les djihadistes de Daesh.

«Il [faut] faire en sorte, avec les autorités irakiennes, que l'on puisse trouver les moyens d'avoir un dispositif judiciaire susceptible de juger l'ensemble de ces combattants, y compris a priori les combattants français», a-t-il affirmé.

Ce 16 octobre, le Kremlin a annoncé que le président russe Vladimir Poutine avait abordé au téléphone le conflit syrien avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, et l'avait invité en Russie «dans les prochains jours».

«Vladimir Poutine a invité Recep Tayyip Erdogan pour une visite de travail dans les prochains jours. L'invitation a été acceptée», a en effet annoncé le Kremlin dans un communiqué, ajoutant que les deux leaders avaient souligné «la nécessité de prévenir un conflit entre les unités turques et syriennes» dans le nord de la Syrie, où Ankara a lancé une offensive.

Mardi 15 octobre

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan se sont entretenus au téléphone dans la soirée du 15 octobre au sujet de la situation en Syrie, selon un communiqué publié sur le site du Kremlin. Leur discussion a notamment porté sur la nécessité d'empêcher les conflits entre les unités de l'armée turque et les forces armées du gouvernement syrien.

Le chef de l'Etat russe a également attiré l'attention de son interlocuteur sur l'aggravation de la situation humanitaire dans les zones situées le long de la frontière syro-turque.

Vladimir Poutine a aussi estimé qu'il était «inacceptable que des membres d'organisations terroristes, notamment l'Etat islamique, qui sont détenus par des milices kurdes, puissent profiter de la situation actuelle».

Le président russe a enfin invité Recep Tayyip Erdogan à effectuer une visite de travail en Russie dans les prochains jours, invitation que son homologue a acceptée.

Le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé ce 15 octobre que le vice-président Mike Pence et le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo se rendraient le lendemain en Turquie afin de négocier un cessez-le-feu en Syrie. «Nous demandons un cessez-le-feu», a martelé Donald Trump qui avait appelé la veille son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à mettre fin à son offensive militaire visant des groupes kurdes dans le nord de la Syrie.

La Turquie a affirmé qu'elle poursuivrait son opération militaire dans le nord de la Syrie «avec ou sans le soutien» du monde et dénoncé le «sale marché» conclu entre les forces kurdes et le régime de Damas.

«Nous allons continuer à combattre tous les groupes terroristes, y compris Daech, que le monde accepte ou pas de nous soutenir», a déclaré à l'AFP le directeur de communication de la présidence turque, Fahrettin Altun. 

Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian a annoncé, au détour d'une réponse au député Jean Lassalle, qu'il allait se rendre dans «peu de temps» en Irak pour discuter de «la réalité de la situation sécuritaire et de notre propre sécurité».

La coalition internationale antidjihadistes emmenée par les Etats-Unis a confirmé avoir quitté la ville de Minbej, dans le nord de la Syrie, où l'armée syrienne est entrée la veille.

«Les forces de la coalition effectuent un retrait délibéré du nord-est syrien. Nous avons quitté Minbej», a expliqué le colonel Myles Caggins, le porte-parole de la coalition internationale. Damas a pris le contrôle de la ville la veille pour prévenir un assaut des forces turques, engagées dans une offensive dans le nord syrien.

L'armée syrienne a pris le contrôle de la totalité de la ville syrienne de Minbej et de ses environs, dans le cadre d'un déploiement destiné à contrer une offensive turque, a affirmé l'armée russe.

«Les forces gouvernementales syriennes ont pris le contrôle total de la ville de Minbej et des localités avoisinantes», a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

La Russie ne permettra pas des affrontements entre les armées turque et syrienne, en pleine opération militaire d'Ankara dans le nord-est syrien contre une milice kurde, a fait savoir ce 15 octobre l'envoyé spécial russe.

«Je pense non seulement que des affrontements (turco-syriens) ne sont dans l'intérêt de personne mais en plus qu'ils seraient inacceptables. Et c'est pourquoi, bien entendu, nous ne laisserons pas (les choses) en arriver là», a déclaré Alexandre Lavrentiev, cité par l'agence publique TASS depuis Abou Dhabi, où le président russe Vladimir Poutine est en déplacement.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a annoncé ce 15 octobre la suspension des exportations vers la Turquie d'armes «qui pourraient être utilisées» dans l'offensive lancée par Ankara en Syrie.

«Les armes militaires destinées à la Turquie qui pourraient être utilisées dans cette opération ont été suspendues sous réserve d'un examen qui aura lieu», a déclaré Dominic Raab devant la Chambre des Communes.

Un soldat turc a été tué par des obus depuis la région de Minbej, dans le nord de la Syrie, où de violents combats ont opposé dans la nuit les forces d'Ankara à des combattants kurdes, a fait savoir le ministère turc de la Défense.

Huit soldats auraient en outre été blessés, a précisé la même source, sans préciser où se trouvaient les militaires turcs au moment où ils ont été touchés. L'armée turque a répliqué en bombardant des positions des forces kurdes, selon le communiqué.

Selon les autorités locales turques, deux civils ont été tués ce 15 octobre dans le sud-est de la Turquie par des obus tirés depuis la Syrie.

Les tirs, imputés aux forces kurdes des YPG par Ankara, auraient fait deux morts et 12 blessés à Kiziltepe, une ville frontalière de la Syrie dans la province de Mardin, a indiqué le gouvernorat local, cité par l'agence de presse étatique Anadolu

La Chine a appelé la Turquie à stopper son intervention militaire en Syrie, disant redouter que cette action ne se traduise par l'évasion de «terroristes».

«Nous appelons la Turquie à cesser son action militaire et à retrouver la voie correcte d'une résolution politique», a déclaré devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé ce 15 octobre que l'offensive turque dans le nord de la Syrie se poursuivrait jusqu'à ce que ses «objectifs soient atteints», en dépit des appels de Washington à y mettre fin.

«Nous allons poursuivre notre lutte [...] jusqu'à ce que nos objectifs soient atteints», a-t-il déclaré dans un discours télévisé depuis Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan.

Les autorités kurdes en Syrie ont annoncé «l'arrêt total» de l'aide humanitaire dans les régions sous leur contrôle dans le nord du pays, où la Turquie a lancé une offensive contre une milice kurde.

«La situation des déplacés a empiré dans les régions visées par l'agression (turque), avec l'arrêt total de l'aide humanitaire, l'arrêt des activités de toutes les organisations internationales et le retrait de leurs employés», d'après un communiqué de l'administration semi-autonome kurde.

Le groupe automobile allemand Volkswagen a annoncé avoir suspendu sa décision sur la construction d'une nouvelle usine en Turquie, se disant «préoccupé» après le début de l'offensive turque en Syrie.

«La prise de décision relative à la nouvelle usine a été repoussée par le directoire», a indiqué un porte-parole du constructeur. «Nous observons la situation de près et voyons l'évolution actuelle avec préoccupation», a-t-il ajouté. Le groupe avait décidé «ces derniers mois» d'installer en Turquie son nouveau site de production d'Europe de l'Est, et non en Roumanie ou en Bulgarie, selon le quotidien Handelsblatt.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé dans une tribune publiée ce 15 octobre que son pays empêcherait les combattants de Daesh de quitter le nord-est de la Syrie où l'armée turque mène une offensive contre les forces kurdes.

«Nous nous assurerons qu'aucun combattant de l'EI ne pourra quitter le nord-est de la Syrie», a écrit le président turc dans cette tribune dans le Wall Street Journal.

Le dirigeant turc cherche ainsi à apaiser les inquiétudes des Occidentaux qui craignent une résurgence de Daesh et la fuite de ses combattants détenus par les forces kurdes des YPG qui sont visées par l'offensive lancée mercredi par Ankara.

«Nous sommes prêts à coopérer avec les pays d'origine et les organisations internationales pour la réhabilitation des femmes et des enfants de combattants terroristes étrangers», a-t-il ajouté. La Turquie avait accusé la veille les forces kurdes d'avoir délibérément relâché des membres de Daesh qu'elles détenaient dans le nord-est de la Syrie afin de «semer le chaos» dans cette région.

Emmanuel Macron a insisté auprès de Donald Trump, au cours d'un entretien téléphonique cité par l'Elysée, sur la «nécessité absolue d'empêcher une résurgence» du groupe terroriste Etat islamique, à l'occasion de l'opération turque contre une milice kurde et du départ des Américains du nord de la Syrie.

Le chef du Pentagone a déclaré que Washington demanderait à l'OTAN de prendre des «mesures» contre la Turquie. Mark Esper tient la Turquie responsable de la «libération de nombreux détenus dangereux de l'EI».

Lundi 14 octobre

Donald Trump a annoncé un décret autorisant des sanctions contre des dirigeants turcs, ainsi qu'une hausse des taxes douanières sur l'acier en provenance de Turquie.

Les sanctions, selon un communiqué diffusé par le président américain sur Twitter, visent des personnes «contribuant aux actions déstabilisatrices de la Turquie dans le nord-est syrien».

Le chef d'Etat s'est dit, ni plus ni moins, prêt à «détruire l'économie turque» si Ankara ne change pas d'attitude en Syrie.

«Des unités de l'armée [syrienne] sont entrées dans Manbij», a indiqué l'agence nationale syrienne Sana.

Un responsable local de cette ville contrôlée par un conseil militaire affilié aux autorités kurdes a confirmé à l'AFP l'entrée des troupes dans la ville et leur «déploiement sur les lignes de front».

La Turquie a vivement rejeté les critiques de l'Union européenne sur son offensive en Syrie contre une milice kurde, y voyant une «approche qui protège les terroristes».

«Le fait que l'UE adopte une approche qui protège les éléments terroristes est inacceptable», a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

La Turquie a accusé les forces kurdes syriennes d'avoir vidé une prison où étaient enfermés des détenus liés au groupe Etat islamique, après avoir qualifié de «désinformation» leurs déclarations sur une évasion massive de proches de djihadistes.

Le 13 octobre, les autorités kurdes avaient affirmé que près de 800 proches de membres de Daesh s'étaient enfuis du camp d'Aïn Issa, profitant du chaos sécuritaire créé par l'offensive turque.

L'Union européenne condamne l'opération militaire turque dans une déclaration.

«L'UE condamne l'action militaire de la Turquie qui compromet gravement la stabilité et la sécurité de l'ensemble de la région», précise la déclaration adoptée par les ministres des Affaires étrangères à Luxembourg.

Les Etats membres ne sont en revanche pas parvenus à imposer un embargo sur les ventes d'armes à la Turquie, selon des sources diplomatiques citées par l'AFP.

Ils se sont simplement engagés à «adopter des positions nationales fermes concernant leur politique d'exportation d'armements vers la Turquie».

L'AFP rapporte que Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, aurait annulé sa présence au match France-Turquie prévu ce soir au Stade de France.

«La présence du ministre était prévue à son agenda, il a décidé de ne pas y aller», a fait savoir une source de son entourage à l'agence de presse.

Depuis Londres, le chef de l'OTAN Jens Stoltenberg, dont les propos sont rapportés par Reuters, estime que l'opération en Syrie de la Turquie (pays membre de l'Alliance atlantique) risque de mener à une escalade dans la région.

«Nous ne devons pas mettre en péril les gains que nous avons obtenus contre notre ennemi commun», a-t-il affirmé, rappelant l'importance de la Turquie dans l'OTAN.

Dans un communiqué, Paris condamne l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie et assure prendre des mesures pour «assurer la sécurité» de ses forces spéciales sur place. Mais sur qui la France s'appuiera-t-elle après le retrait américain ?

En savoir plus : Après le retrait des Etats-Unis, que va faire la France dans le nord-est-de la Syrie ?

Après avoir franchi l'Euphrate aux alentours de Raqqa, les forces armées syriennes sont entrées dans le village de Tell Tamer, dans la région d'Hassaké, dans l'est du pays. De son côté, l'armée turque annonce avoir pris le contrôle des villages de Ain al-Aroos, d'Al-Badeea et de Jassim Al-Ali, dans le sud de Tal Abayd et au nord de la région de Raqqa.

Selon une déclaration des autorités kurdes rapportée par Reuters, les problèmes d'ordre politique n'ont pas encore été discutés avec Damas et le seront plus tard, c'est à dire quand la crise engendrée par l'offensive de l'armée turque sera réglée.

Opérationnellement, les forces armées syriennes pallient le retrait américain autour des villes de Manbij et de Dérik dans le nord du pays.

Lundi 14 octobre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, a appelé à un embargo militaire contre Ankara et à la tenue d'une réunion de crise de la coalition contre Daesh. De son côté, l'Union européenne réfléchit à un train de sanctions, question qui sera débattue les 17 et 18 octobre lors du Conseil européen.

Dimanche 13 octobre

D'après l'agence de presse nationale syrienne Sana, les autorités du pays ont décidé d'envoyer des troupes dans le nord pour contrer l'«agression» turque. Ankara a lancé il y a plusieurs jours une opération en Syrie contre une milice kurde.

Emmanuel Macron réunit ce 13 octobre au soir un conseil restreint de défense, à propos de la Syrie.

«Notre conviction [avec Angela Merkel] est que cette offensive prend le risque d'une part, et nous le constatons d'ores et déjà sur le terrain, de créer des situations humanitaires insoutenables et, d'autre part, d'aider Daesh à réémerger dans la région», a affirmé Emmanuel Macron avant un dîner des deux dirigeants européens à l'Elysée.

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont appelé ensemble la Turquie à cesser son opération.

«Nous avons échangé, qui avec le président [américain] Trump qui avec le président [turc] Erdogan et nous avons passé le message clair de notre volonté commune que cette offensive cesse», a déclaré le président français avant un dîner des deux dirigeants européens à l'Elysée.

«J'ai parlé un heure avec le président Erdogan, nous devons tenir compte des intérêts et de la sécurité de la Turquie. Mais nous pensons aussi qu'il faut mettre un terme à cette invasion turque, car il y a des raisons humanitaires et on ne peut pas accepter cette situation contre les Kurdes», a ajouté Angela Merkel. 

D'après notre confrère de France Televisions Stéphanie Perez, actuellement en Syrie, le convoi dans lequel elle se trouvait a été «pris pour cible par les forces turques ou leurs alliés à Ras al-Aïn». «Notre équipe va bien mais des confrères sont morts», a-t-elle fait savoir sur son compte Twitter.

Le ministère turc de la Défense a affirmé que l''armée turque et ses supplétifs syriens avaient pris le contrôle le 13 octobre d'un important axe routier dans le nord-est (l'autoroute M-4) de la Syrie reliant des territoires contrôlés par une milice kurde.

Dans un tweet, le président américain Donald Trump a déclaré traiter avec «de nombreux membres du Congrès, dont les démocrates, de l'imposition de puissantes sanctions contre la Turquie.»

Samedi 12 octobre

«La France a décidé de suspendre tout projet d'exportation vers la Turquie de matériels de guerre susceptibles d'être employés dans le cadre de l'offensive en Turquie», ont annoncé le 12 octobre les ministère français des Armées et des Affaires étrangères.

«Cette décision est d'effet immédiat», ont précisé les deux ministère dans un communiqué. «Le conseil des Affaires étrangères de l'UE qui se réunira le 14 octobre à Luxembourg sera l'occasion de coordonner une approche européenne en ce sens», ont-ils poursuivi..

Les forces kurdes en Syrie ont appelé ce 12 octobre Washington à «assumer ses responsabilités morales» et à «respecter ses promesses», les Etats-Unis étant accusés d'avoir abandonné leurs alliés, sous le coup d'une offensive de la Turquie.

«Nos alliés nous avaient garanti leur protection [...] mais soudain [...] ils nous ont abandonnés avec une décision injuste de retirer leurs troupes de la frontière turque», ont indiqué les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans un communiqué lu devant des journalistes.

L'Allemagne a annoncé ce 12 octobre stopper la livraison à la Turquie d'armes «qui pourraient être utilisées dans le nord-est de la Syrie» contre les Kurdes.

«Dans le contexte de l'offensive militaire turque dans le nord-est de la Syrie, le gouvernement ne délivrera aucun nouveau permis (de vente) pour tous les équipements militaires qui pourraient être utilisés en Syrie par la Turquie», a précisé ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, dans le quotidien Bild, sans préciser le type d'armements concernés, ni leur montant.

Le Pakistan a apporté le 11 octobre son soutien à l'offensive menée par la Turquie contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie. Le Premier ministre Imran Khan s'est entretenu par téléphone avec le président Recep Tayyip Erdogan, lui assurant que «le Pakistan comprend tout à fait les inquiétudes de la Turquie liées au terrorisme» et lui apportant «son soutien total et de sa solidarité», d'après les services du Premier ministre pakistanais. «Nous prions pour que les efforts de la Turquie pour promouvoir la sécurité, la stabilité régionale et une résolution pacifique de la situation en Syrie soient couronnés de succès», a-t-il ajouté.

Ce 12 octobre, la Turquie a annoncé avoir pris possession de la ville frontalière de Ras al-Aïn. «Au terme d'opérations couronnées de succès dans le cadre de l'opération Source de Paix, la ville de Ras al-Aïn est passée sous contrôle» des forces turques et leurs alliés locaux, a déclaré le ministère turc de la Défense dans un communiqué.

Néanmoins, un responsable des Forces démocratiques syriennes (FDS) cité par l’AFP a fermement démenti l’information quelques heures après l’annonce. «Ras al-Aïn résiste toujours et les affrontements se poursuivent […] Les forces des FDS ont partiellement reculé en raison de la violence des bombardements, mais elles ont lancé une contre-attaque pour obliger les Turcs à battre en retraite. Il y a des combats actuellement», a-t-il assuré.

Un correspondant de l’AFP sur place a lui affirmé que les forces turques et des supplétifs syriens avaient conquis une zone industrielle située à la périphérie de Ras al-Aïn, sans toutefois réussir à prendre le contrôle de toute la ville. «Nous avons conquis la zone industrielle et nous avons fermé les routes principales qui mènent à Ras al-Aïn. Il y a une résistance féroce des YPG […] Il y a un nombre très élevé de tireurs embusqués, ce qui ralentit notre progression», a précisé un responsable des supplétifs syriens à l’AFP, sous couvert d’anonymat.

Vendredi 11 octobre

Alors que le président américain, Donald Trump, a autorisé des sanctions contre la Turquie – sans les activer pour l'instant – son secrétaire du Trésor, Steven Mnuchin, a fait savoir que les Etats-Unis pouvaient «neutraliser» l'économie turque «si nécessaire». «Ce sont de très fortes sanctions. Nous espérons que nous n'aurons pas à les utiliser», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

La Turquie «ne stoppera pas» l'opération qu'elle mène en Syrie contre une milice kurde soutenue par l'Occident, a affirmé ce 11 octobre le président Recep Tayyip Erdogan, rejetant les «menaces» en ce sens.

«Peu importe ce que certains disent, nous ne stopperons pas cette» opération qui vise les Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord-est de la Syrie, a déclaré le président turc lors d'un discours à Istanbul.

La Turquie a accusé ce 11 octobre une «milice kurde» d'être responsable de la mort de huit civils qui auraient succombé à des tirs d'obus.

Daesh a revendiqué ce 11 octobre l'attentat à la voiture piégée dans la ville à majorité kurde de Qamichli ayant fait six morts dont des civils, selon un nouveau bilan.

L'offensive menée par la Turquie contre les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie a forcé environ 100 000 personnes à fuir le secteur, ont fait savoir les Nations unies.

Les forces kurdes ont affirmé que cinq djihadistes de Daesh s'étaient échappés ce 11 octobre d'une prison près de la ville de Qamichli – dans le nord-est de la Syrie – après des raids aériens turcs ayant visé ses environs.

Le chef du Pentagone a jugé que les Turcs ne montraient aucun signe laissant penser qu'ils soient prêts à arrêter leur offensive. «Je n'ai aucune indication qu'ils veuillent mettre fin» à leur opération, a déclaré lors d'une conférence de presse à Washington le secrétaire d'Etat à la Défense Mark Esper, qui a dit se fonder notamment sur un entretien téléphonique avec son homologue turc Hulusi Akar.

L'offensive turque au sol dans le nord de la Syrie contre les Kurdes est «relativement limitée», a estimé le général américain Mark Milley.

«Dans l'attente de l'évolution de la situation», les Pays-Bas ont annoncé suspendre toute nouvelle exportation d'armements vers Ankara après le lancement de offensive militaire turque dans le nord-est de la Syrie, a déclaré le ministère néerlandais des Affaires étrangères.

Une voiture piégée a explosé dans la ville à majorité kurde de Qamichli dans le nord-est de la Syrie, a fait savoir un porte-parole des forces sécuritaires kurdes, sans pouvoir fournir de bilan dans l'immédiat.

«Selon les premières investigations, une voiture piégée a explosé» dans un quartier animé de Qamichli, a donc déclaré un porte-parole des Assayech, la police locale kurde.

D'après un communiqué du ministère de la Défense américain, Washington avertit que l'offensive pourrait avoir de «graves conséquences» pour la Turquie.

Le président russe a dit craindre, ce 11 octobre, que l'opération anti-milice kurde de l'armée turque dans le nord-est de la Syrie provoque une résurgence du groupe Etat islamique (EI) dans la région car des milliers de combattants de l'organisation détenus par les Kurdes risquent de recouvrer la liberté. «C'est une menace réelle pour nous, pour vous, [car] où vont-ils aller et comment ?», s'est demandé Vladimir Poutine lors d'un sommet de pays anciennement soviétiques. «Je ne suis pas sûr que l'armée turque puisse contrôler la situation», a-t-il insisté.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, en visite en Turquie, a exhorté ce 11 octobre Ankara à agir «avec retenue» lors de l'offensive menée contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie. «Bien que la Turquie ait des préoccupations sécuritaires légitimes, nous nous attendons à ce que la Turquie agisse avec retenue», a ainsi déclaré Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse avec le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.

Un premier soldat turc a été tué dans les combats contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) selon un communiqué du ministère turc de la Défense : «Notre frère d'arme est tombé en martyr le 10 octobre dans un affrontement contre des terroristes des YPG dans la zone de l'opération Source de Paix».

Jeudi 10 octobre

La France a demandé une «réunion d'urgence» de la coalition internationale sous commandement américain engagée dans la lutte contre Daesh, au lendemain du lancement de l'offensive turque dans le nord de la Syrie.

«Il faut que cette coalition internationale se réunisse parce qu'on est dans une situation nouvelle et parce que le combat contre Daesh risque de reprendre, parce que Daech n'attend que cette opportunité pour sortir», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur la chaîne publique France 2.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa «profonde inquiétude» devant l'escalade de violence dans le nord-est de la Syrie, au lendemain de l'offensive lancée par Ankara. 

La Norvège, pays de l'OTAN tout comme la Turquie, suspend toute nouvelle exportation d'armes vers cette dernière.

«Etant donné que la situation est complexe et change rapidement, le ministère des Affaires étrangères, par mesure de précaution, ne traitera pas de nouvelles demandes de licences d'exportation de matériels de défense et de matériels à usages multiples [...] vers la Turquie jusqu'à nouvel ordre», a déclaré le chef de la diplomatie norvégienne, Ine Eriksen Soreide.

L'Italie a convoqué jeudi l'ambassadeur de Turquie à Rome, au lendemain de l'offensive lancée par Ankara dans le nord-est de la Syrie. «A la suite des initiatives militaires turques dans le nord-est de la Syrie, le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio a ordonné la convocation de l'ambassadeur de Turquie en Italie», a annoncé le ministère italien des Affaires étrangères.

Au moins deux civils, dont un bébé, ont été tués et 46 blessés par des projectiles tirés sur des villes frontalières turques par une milice kurde de Syrie, selon les autorités locales.

La télévision publique turque a fait état de la mort de deux autres civils en Turquie, tués par des obus tirés depuis la Syrie par une milice kurde. 

Le président de la République française, Emmanuel Macron, a appelé la Turquie à «mettre un terme le plus rapidement possible» à son offensive en Syrie.

Selon le chef d'Etat, Ankara prend le «risque d'aider Daesh à reconstruire son califat».

«Israël condamne vigoureusement l'invasion turque des régions kurdes en Syrie et met en garde contre un nettoyage ethnique des Kurdes par la Turquie et ses supplétifs [syriens]», fait savoir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou dans un communiqué, ajoutant qu'Israël est prêt à fournir une «aide humanitaire» aux Kurdes.

Lire aussi : «Ils ne nous ont pas aidés en Normandie» : Trump explique le revirement américain envers les Kurdes

L'ambassadeur de Turquie en France, Ismail Hakki Musa, a été convoqué en début d'après-midi, selon une source diplomatique à l'AFP.

Selon des propos rapportés par Reuters, Recep Tayyip Erdogan affirme que 109 combattants ont été tués depuis le début, la veille, de l'offensive turque en Syrie. Il ajoute que les prisonniers de Daesh sur le territoire de l'intervention resteront emprisonnés.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan menace d'ouvrir les portes de l'Europe à des millions de réfugiés en réponse aux critiques européennes contre l'offensive turque en cours dans le nord-est de la Syrie.

«Ô Union européenne, reprenez-vous. Je le dis encore une fois, si vous essayez de présenter notre opération comme une invasion, nous ouvrirons les portes et vous enverrons 3,6 millions de migrants», a déclaré le chef d'Etat turc lors d'un discours à Ankara devant des officiels de l'AKP.

En savoir plus : Erdogan menace l'Europe d'un flux de migrants, après les critiques sur l'offensive turque en Syrie

Moscou tente pour sa part de mettre en oeuvre un dialogue entre les gouvernement syrien et turc.

«Nous allons désormais défendre la nécessité d'établir un dialogue entre la Turquie et la Syrie», a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lors de déclarations retransmises par son ministère en marge d'une visite au Turkménistan. 

Sergueï Lavrov a affirmé que Moscou, qui soutient le gouvernement syrien dans sa lutte contre les groupes terroristes islamistes, allait aussi chercher à établir des contacts entre Damas et les organisations kurdes. Le ministre russe a néanmoins dit «comprendre l'inquiétude de la Turquie concernant la sécurité de ses frontières».

L'Iran appelle à une «cessation immédiate» de l'offensive turque, qui se poursuit à la frontière du côté syrien. Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, Téhéran appelle ainsi à «un retrait des unités militaires turques déployées sur le territoire de la Syrie».

Des résidents de la ville syrienne de Ras al-Aïn ont été vus portant des sacs de provisions alors qu’ils quittaient le 9 octobre cette ville située à la frontière turque alors que l'opération militaire turque commençait dans la région.

Les forces turques seraient rentrées dans la ville de Tell Abyad sur la frontière syrienne, et auraient pris les villages de Tabatin et de Mashrefe à l'est de la ville.

L'armée turque aurait également rompu le front kurde à proximité d'Al Ayn, prenant les villages de Tel Arkam et de Aluq ash Sharqi.

Mercredi 9 octobre

«L'offensive terrestre des forces turques a été repoussée par les combattants des FDS» dans la région frontalière de Tal Abyad, a écrit sur Twitter Mustafa Bali, le porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG).

«Je condamne l'opération unilatérale lancée par la Turquie en Syrie», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, ajoutant : «Elle doit cesser.» 

«Elle remet en cause les efforts sécuritaires et humanitaires de la coalition contre Daesh et risque de porter atteinte à la sécurité des Européens», a ajouté dans un tweet le chef de la diplomatie française. 

Le ministère turc de la Défense a annoncé le début de la phase terrestre de son offensive en Syrie.

L'Arabie saoudite condamne «l'agression de l'armée turque lancée dans le nord-est de la Syrie» contre les forces kurdes.

L'offensive turque risque d'avoir des «répercussions négatives sur la sécurité et la stabilité de la région» et de «saper les efforts internationaux de lutte contre le groupe terroriste Etat islamique», a écrit le ministère des Affaires étrangères saoudien sur Twitter.

«Ce matin, la Turquie, membre de l'OTAN, a envahi la Syrie. Les Etats-Unis ne soutiennent pas cette attaque et ont clairement indiqué à la Turquie que cette opération était une mauvaise idée», a indiqué le président américain Donald Trump, précisant qu'aucun soldat américain ne se trouvait dans la zone.

Le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab a exprimé sa «sérieuse préoccupation» après l'offensive «unilatérale» de la Turquie contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie. 

Cette opération «risque de déstabiliser la région, exacerber la crise humanitaire et saper les progrès accomplis dans la lutte contre Daesh», a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères dans un communiqué,

Bassam Tahhan, politologue et islamologue, réagit pour RT France au lancement d’une opération militaire turque contre la milice kurde des YPG en Syrie.

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Stef Blok a annoncé avoir convoqué l'ambassadeur turc aux Pays-Bas après le lancement de l'offensive militaire d'Ankara. «Les Pays-Bas condamnent l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie. J'ai convoqué l'ambassadeur de Turquie. Appelons la Turquie à ne pas poursuivre sur la voie choisie», a déclaré Stef Blok dans un tweet.

Une réunion en urgence et à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU a été demandée pour le 10 octobre par les membres européens de celui-ci, rapporte l'AFP citant des sources diplomatiques.

Cette réunion a été réclamée par la Belgique, la France, l'Allemagne, la Pologne et le Royaume Uni. La rencontre, en fin de matinée, interviendra dans la foulée de consultations à huis clos du Conseil de sécurité sur la Colombie, selon les mêmes sources.

Au moins deux civils ont été tués et deux autres blessés dans les bombardements turcs qui ont visé un village à l'ouest de Ras al-Aïn, région frontalière du nord de la Syrie, a annoncé l'alliance de combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a appelé la Turquie à la «retenue» dans son opération en Syrie et à ne «pas compromettre les succès réalisés» contre le groupe terroriste Daech.

«Je compte sur la Turquie pour agir avec retenue et veiller à ce que les progrès que nous avons réalisés dans la lutte contre l'Etat islamique ne soient pas compromis. Je discuterai de cette question avec le président Erdogan vendredi [11 octobre]», a-t-il déclaré dans un message sur son compte Twitter.

Le gouvernement allemand a «condamné avec la plus grande fermeté» l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie, qui «risque de déstabiliser davantage la région et de provoquer une résurgence» du groupe terroriste Daech.

«Nous exhortons la Turquie à mettre fin à son offensive et à défendre ses intérêts sécuritaires de manière pacifique», a ajouté dans un communiqué le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.

Les raids aériens de la Turquie ayant visé plusieurs secteurs du nord de la Syrie ont fait «des victimes parmi les civils», a annoncé la coalition de combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Il y a eu des «bombardements intensifs des avions turcs sur des positions militaires et des villages de civils» à Tal Abyad, Ras al-Aïn, Qamichli ou encore Ain Issa, ont annoncé sur Twitter les FDS. «Selon les premiers rapports il y a des victimes parmi les civils», a affirmé cette coalition sans donner plus de détails.

Le sénateur américain républicain Lindsey Graham a déclaré sur Twitter entendre «mener les efforts aux Congrès pour que [Recep] Erdogan paie très cher», après le lancement de l'offensive militaire turque contre des forces kurdes en Syrie.

La France condamne «très fermement» l'offensive turque lancée dans le nord de la Syrie et saisit le Conseil de sécurité de l'ONU, selon la secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin.

«La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni sont en train de finaliser une déclaration commune qui sera extrêmement claire sur le fait que nous condamnons très fortement et très fermement ce qui est rapporté», a-t-elle affirmé devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

Vladimir Dzhabarov, vice-président de la commission des Affaires étrangères à la chambre haute du parlement russe, a déclaré, dans des propos rapportés par RIA Novosti, que la Russie n'interviendrait pas face à l'offensive turque : «Les troupes russes ne se trouvent pas sur le territoire syrien pour cette raison, leur objectif : la coopération pour libérer la Syrie du terrorisme international.»

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a exigé l'arrêt de l'offensive Turque en Syrie, menaçant de couper les financements européens à Ankara «pour une zone de sécurité».

«La Turquie doit cesser l'opération militaire en cours. Elle ne donnera pas de résultat. Et si le plan de la Turquie est la création d'une zone de sécurité, n'attendez pas de financement de l'Union européenne», a-t-il affirmé devant le Parlement européen réuni à Bruxelles.

Avant le lancement de l'opération turque, une source du ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué citée par l'agence de presse syrienne Sana, avait déclaré : «La Syrie réitère sa détermination [...] à contrecarrer l'agression turque, et ce par tous les moyens légitimes.» 

L'ambassadeur américain en Turquie a été convoqué au ministère des Affaires étrangères à Ankara afin d'être informé de l'offensive militaire, a annoncé la branche turque de la chaîne CNN, quelques minutes après le lancement de l'opération.

Suite à l'annonce du retrait des troupes américaines de Syrie, le président américain Donald Trump avait menacé la Turquie de lourdes représailles économique si elle venait à «dépasser les bornes».

Le même jour que le déclenchement d'une opération militaire dans le nord de la Syrie, Ankara a appelé les pays européens à «reprendre» leurs ressortissants ayant intégré les rangs du groupe terroriste Daech, et qui sont aujourd'hui détenus par les forces kurdes.

«L'origine du problème [...] c'est que leurs pays d'origine ne veulent pas les reprendre», a déclaré le porte-parole du président Recep Erdogan, dans un entretien avec la BBC. «Les pays comme l'Allemagne, la France, l'Italie, la Grande-Bretagne, la Belgique ne veulent pas les reprendre, mais il s'agit de leurs ressortissants. Ils doivent les reprendre, les juger et laisser la justice suivre son cours», a-t-il poursuivi.

Un porte-parole des forces démocratiques syriennes (FDS), dont les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) sont le fer de lance, a déclaré sur Twitter : «Des avions de guerre turcs ont commencé à mener des frappes sur des zones civiles. Il y a une forte panique parmi les gens.»

L'AFP rapporte qu'une explosion a été entendue dans la région syrienne de Ras al-Ain, frontalière de la Turquie. Rapportant la fuite de dizaines de civils, un correspondant de l'AFP a pu voir des colonnes de fumée s'élever tout près de la frontière tandis que des avions survolaient le secteur.

Juste avant que la Turquie ne lance son offensive en Syrie, le président russe Vladimir Poutine avait appelé son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à «évaluer la situation avec soin».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé ce 9 octobre le début d'une nouvelle opération militaire contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) soutenue par les pays occidentaux, mais bête noire d'Ankara.

«Les Forces armées turques et l'Armée nationale syrienne [des rebelles syriens soutenus par Ankara] ont débuté l'opération "Source de paix" dans le nord de la Syrie», a déclaré le chef d'Etat sur Twitter. «Notre mission est d'empêcher la création d'un couloir terroriste via notre frontière sud et rétablir la paix dans la région», a-t-il fait valoir.

Lors d'un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine ce 9 octobre, le président turc Recep Erdogan avait assuré qu'une offensive turque dans le nord de la Syrie contribuerait à apporter «la paix et la stabilité» dans le pays, laissant ainsi peu de doute quant à ses intentions.

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