Le 1er octobre, sur l'avenue de la Paix éternelle à Pékin, un défilé militaire à pris place pour commémorer les 70 ans de la République populaire de Chine. 15 000 hommes, 160 avions, et plus de 500 engins militaires ont participé à ce défilé devant le balcon de la porte Tian'anmen, d'où Mao Tsé-toung a proclamé la République populaire de Chine le 1er octobre 1949.
Xi Jinping, s'est avancé à la tribune et a prononcé un discours inaugural marquant le début de la parade. Le président chinois, également premier secrétaire du Parti communiste chinois (PCC), et président de la Commission militaire centrale, a notamment affirmé : «Rien ne peut ébranler les fondations de notre grande nation. Rien ne peut empêcher la nation et le peuple chinois d’aller de l’avant».
Pour l'occasion, les forces militaires chinoises, deuxième budget mondial en terme de Défense (même si les dépenses militaires de Pékin ne représentent qu'un tiers de celles des Etats-Unis), ont aligné des armes modernes et sophistiquées, comme le Dongfeng-17 (DF-17), un missile balistique hypersonique avec une portée maximale de 2500km et capable d'accueillir une tête nucléaire. Au stade de prototype, le missile devrait être livré pour l'année 2020.
De même, un nouveau drone a été dévoilé à l'occasion de la parade militaire. Le drone DR-8 a été conçu pour servir de plateforme de relais pour les système de guidage balistiques, et pour détecter les appareils aériens adverses.
En 2019, la hausse des dépenses allouées aux forces militaires chinoises a diminué par rapport à 2018 : +7,5% en 2019 contre +8.1% en 2018. Un budget de 1 190 milliards de Yuan (156 milliards d'euros) est prévu pour cette année. Le pays s'est toutefois défendu de toute tentative d'intimidation, affirmant, selon le porte-parole de l'armée chinoise cité par l'AFP : «Depuis 70 ans, le développement et la croissance de l'armée chinoise [ont été] évidents pour tous. Nous n'avons aucunement [eu] l'intention et encore moins le besoin de montrer les muscles lors d'un défilé militaire.»
Le contexte international dans lequel ce défilé a lieu est particulièrement tendu, notamment avec les Etats-Unis de Donald Trump, qui s'estime être «l'Elu» pour mener à bien une guerre commerciale avec l'Empire du Milieu.
Protestations à Hong Kong
Ce même 1er octobre, les protestataires à Hong Kong ont promis une «journée de colère» contre le gouvernement chinois. Le chef de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, a annoncé l'annulation du feu d'artifice prévu sur le front de mer pour célébrer l'anniversaire de la République populaire de Chine. La police a décidé d'interdire tout défilé dans la ville, en pleine éruption depuis le mois de juin. La décision du pouvoir central chinois de retirer son projet de loi concernant l'extradition des citoyens hongkongais vers la Chine continentale n'a pas calmé les manifestants. Au contraire, leurs revendications ont évolué vers cinq autres exigences majeures, dont l'introduction du suffrage universel.
Des groupes de manifestants, parfois armés, se sont toutefois rassemblés à plusieurs endroits du territoire. De violents heurts ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants. L'un d'entre eux a été blessé par un tir à balle réelle émanant d'un policier qui aurait été attaqué.
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