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Emmanuel Macron appelle les Etats-Unis et l'Iran à reprendre des «négociations»

Lors de son allocution à l'Assemblée générale de l'ONU, le 24 septembre, le président français a appelé Washington et Téhéran, entre autres, à reprendre le dialogue. Un propos s'inscrivant à rebours de son accusation portée la veille contre l'Iran ?

«Plus que jamais le temps est à la reprise des négociations entre les Etats-Unis d'Amérique, l'Iran, les signataires du JCPOA [accord sur le nucléaire iranien]  et les puissances de la région concernées au premier titre par la sécurité et la stabilité de celle-ci», a déclaré Emmanuel Macron, le 24 septembre, dans le cadre du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Et ce, afin d'éviter les «risques d'embrasement» dans le Golfe. «Je n’ai aucune naïveté et je ne crois pas non plus aux miracles, je crois au courage de bâtir la paix, et je sais que les Etats-Unis d’Amérique, que l’Iran, que tous les signataires de cet accord ont ce courage», a-t-il également confié aux dirigeants du monde, manifestant donc un espoir en un règlement des tensions à ce sujet.

«Les objectifs de ces négociations doivent être d'abord la pleine certitude que l'Iran ne se dote jamais de l'arme nucléaire, ensuite une sortie de crise au Yémen, troisièmement un plan de sécurité régionale intégrant les autres crises de la région et la sécurité des flux maritimes, enfin une levée des sanctions économiques», a-t-il proposé.

Ces propos s’inscrivaient dans la droite ligne des ambitions françaises, manifestées cet été, de médiation entre Washington et Téhéran. Or, le 23 septembre, le chef d'Etat français avait semblé compromette cette prétention à jouer un rôle d'intermédiaire, en accusant, à l'instar des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, l'Iran d'être «responsable» de l'attaque du 14 septembre contre des installations pétrolières saoudiennes.

Ni «mondialisme», ni «repli national»

A la tribune de l'ONU, le président français s'est également longuement étendu sur le thème de l'écologie, jugeant que les puissances n'étaient pas encore «au rendez-vous» des objectifs qu'elles se sont fixées en matière de lutte contre le changement climatique. En ce sens, Emmanuel Macron a invoqué l'écrivain et dissident soviétique Alexandre Soljenitsyne, lors de son discours prononcé devant les étudiants de Harvard, le 8 juin 1978 : «Il nous manque le courage.»

Le président de la République a, de manière plus générale, livré ses recommandations en matière de gouvernance mondiale. A ce sujet, le chef d'Etat a balayé tout à la fois le mondialisme et le nationalisme : «Je ne crois pas que les problèmes qui sont aujourd'hui les nôtres ne se règlent dans la dilution des responsabilités et en quelque sorte un mondialisme qui oublie les peuples.», a-t-il déclaré, avant d'ajouter : «Je ne crois pas non plus que les crises que nous vivons se règlent davantage par le repli nationaliste.»

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