Lors d'une déclaration prononcée à l'ouverture d'un défilé militaire à Téhéran, le 22 septembre, le président de la République islamique d'Iran a mis en garde contre une «course aux armements» imminente au Moyen-Orient. Des propos faisant écho aux tensions, au plus haut actuellement, entre l'Iran d'une part, l'Arabie Saoudite et son allié américain d'autre part.
Le chef d'Etat iranien a déclaré, à propos des nations qui manifesteraient des intentions malveillantes à l'encontre de Téhéran : «S'ils [...] cherchent réellement la sécurité dans la région, ils ne doivent pas envoyer d'armes, d'avions de combat [...] dans [celle-ci].» Et d'ajouter que l'Iran ne «tolérera[it] pas que quiconque viole» ses frontières.
Hassan Rohani a également affirmé : «De notre point de vue, la sécurité du golfe Persique vient de l'intérieur. La sécurité du golfe Persique est endogène, la sécurité du détroit d'Ormuz est endogène. Les forces étrangères sont source de problème et d’insécurité pour notre peuple et pour la région.»
L'Iran dénonce la volonté du Pentagone d'envoyer davantage de troupes américaines en Irak tout en vendant à son allié saoudien des armements. Dans le même temps, les Etats-Unis poursuivent leur pression contre l'Iran, qu'ils accusent d'être derrière l'attaque de drones contre des installations pétrolières mi-septembre. Le 20 septembre, les Etats-Unis ont renforcé leurs sanctions contre la Banque centrale iranienne, présentées par le président américain Donald Trump comme «les plus sévères jamais imposées à un pays».
Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo avait accusé la Banque centrale iranienne et le fonds national de développement iranien de financer «le terrorisme», à savoir «attaquer d'autres nations et [...] déstabiliser l'économie mondiale a un prix».
C'est dans ce contexte de tensions extrêmes sur le dossier iranien que le débat de l'Assemblée générale de l'ONU doit s'ouvrir, le 24 septembre. L'occasion d'une désescalade entre Washington et Téhéran ? En tout état de cause, selon la journaliste de CNN Christiane Amanpour, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, a déclaré que Hassan Rohani était disposé à rencontrer son homologue américain à New York, sous certaines conditions.