L’ancien vice-président de Barack Obama, également candidat à la primaire démocrate, Joe Biden, a exhorté, le 20 septembre, le président américain Donald Trump à publier la retranscription d’une conversation téléphonique avec son homologue ukrainien récemment élu, Volodymyr Zelensky, pour déterminer dans quelles conditions il l'aurait incité à enquêter sur le fils de son rival politique. Donald Trump a immédiatement contesté ces accusations initialement émises anonymement par un ancien des services de renseignement outre-Atlantique.
«Si ces accusations sont vraies, alors la volonté du président Trump d’abuser de son pouvoir et d’humilier notre pays n’a pas de limites», a-t-il expliqué dans un communiqué dans lequel il qualifie les faits présumés de «corruption patente». Il a exigé que Donald Trump «publie immédiatement la retranscription de l’appel en question, afin que le peuple américain puisse juger par lui-même».
D’après le Wall Street Journal, lors d’un appel entre les deux chefs d’Etat courant juillet, Donald Trump aurait encouragé son homologue ukrainien «à environ huit reprises» à enquêter sur le fils de Joe Biden, et à recourir pour cela à l’aide de l’avocat personnel de la Maison Blanche, Rudy Giuliani. Toujours selon le quotidien américain, alors que Donald Trump aurait «fait pression» sur son homologue afin de poursuivre l'enquête de manière approfondie, il n'aurait toutefois pas abordé la question de l'aide militaire américaine promise à l'Ukraine, précisant qu'il n'y avait pas eu de «contrepartie explicite à cet appel».
Donald Trump veut une enquête sur Joe Biden
Contestant fermement avoir fait quoi que ce soit d'illégal, Donald Trump a assuré n'avoir rien à se reprocher, et en a profité pour mettre en lumière un épisode troublant de Joe Biden en Ukraine, lorsque ce dernier était encore vice-président.
«C’est ridicule ! C’est un lanceur d’alerte partial […] J’ai eu des conversations avec de nombreux dirigeants, elles ont toujours été irréprochables», a lancé le milliardaire depuis le Bureau ovale, assurant qu’il ne connaissait pas l’identité de celui-ci. «Ce dont j’ai parlé n’a pas d’importance», a-t-il assuré, avant de préciser que «quelqu’un devrait se pencher sur Joe Biden».
Hunter Biden, deuxième fils de l’ancien sénateur, avait travaillé à partir de 2014, alors que son père était encore élu aux côtés de Barack Obama, dans un groupe gazier ukrainien. Or, de son propre aveu, Joe Biden a révélé comment il avait menacé le président ukrainien Petro Porochenko, en mars 2016, de retirer un prêt d'un milliard de dollars à Kiev s'il ne licenciait pas immédiatement le procureur général Viktor Shokin. Ce dernier supervisait une vaste enquête de corruption sur la société de gaz naturel Burisma Holdings, qui employait le fils cadet de Joe Biden en tant que membre du conseil d'administration, rappelait The Hill en janvier dernier.
Si le procureur n'est pas viré, vous n'aurez pas l'argent
«Je leur ai dit : "Vous n'aurez pas le milliard [...] Je pars dans six heures, si le procureur n'est pas viré, vous n'aurez pas l'argent"», avait fait valoir Joe Biden lors d'une intervention au Council of Foreign Relations début 2018. «Eh bien le fils de p***, il s'est fait virer. Et ils ont mis en place quelqu'un qui était solide à l'époque», s'était-il également félicité.
Donald Trump et Volodymyr Zelensky devraient se rencontrer le 25 septembre prochain, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU qui se tiendra à New York. De quoi s’entretiendront-ils ? «Le président félicitera de nouveau Volodymyr Zelensky […] et saluera ses efforts dans la lutte anti-corruption», a simplement assuré un responsable américain sous couvert d’anonymat.