Après avoir empoisonné sa présidence pendant près de trois ans, c'est un chapitre qui se referme par un succès éclatant pour le président américain Donald Trump : contrairement aux espoirs des démocrates, Robert Mueller, l'ancien procureur spécial en charge de l'enquête russe, n'a apporté aucun élément nouveau lors de son audition au Congrès le 24 juillet, reprenant simplement les conclusions de son rapport, selon lesquelles il n'y a eu ni collusion entre l'équipe de campagne de Donald Trump et Moscou, ni obstruction de la part du chef d'Etat.
«Ce fut une très bonne journée pour notre pays, une grande journée pour le parti républicain et, on peut le dire, une grande journée pour moi», a réagi Donald Trump dans la foulée. Après s'être réjoui du désastre de cette audition pour le camp démocrate, Robert Mueller paraissant indécis et demandant à de nombreuses reprises à ses interlocuteurs de répéter leurs questions, le locataire de la Maison Blanche a amorcé sa contre-attaque. Dans une interview accordée à Fox News le 26 juillet, il a employé des termes très forts pour qualifier cet épisode de sa présidence.
«Espérons que nous pourrons comprendre comment tout ceci a commencé. C'était une honte pour notre pays. C'était une honte à tous points de vue. [...] Ils créent un crime bidon, et ensuite, disent-ils, "il fait obstruction". Ils ont dit qu'il n'y avait pas de collusion mais "il a fait obstruction". Il n'y a jamais rien eu de tel dans ce pays», a-t-il fait valoir, estimant qu'une telle «chasse au sorcière» ne devrait «plus jamais arriver à un autre président des Etats-Unis». «C'est une catastrophe absolue pour notre pays», a-t-il poursuivi, avant d'employer un vocabulaire qui a de quoi inquiéter les principaux protagonistes à l'origine de l'affaire : «C’était une trahison. C’étaient des crimes graves.»
Sur ce point Robert Mueller s'est d'ailleurs montré très évasif durant son audition, affirmant «ne pas connaître» Fusion GPS, l'entreprise à l'origine du fameux dossier Steele – largement discrédité – sur lequel reposait l'accusation. Un point qui semble pourtant capital, Fusion GPS ayant été payé par le cabinet d’avocats du parti démocrate Perkins Coie pour lui fournir le dossier en question...
Si le président américain tient parole et cherche vraiment à éviter qu'une tel épisode ne puisse se reproduire à l'avenir, l'affaire est donc loin d'être close, mais le banc des accusés risque d'être bien différent.