Vladimir Poutine et Hassan Rohani sont reçus ce 16 septembre par Recep Tayyip Erdogan, à Ankara, dans le cadre d'un sommet tripartie sur la Syrie, cinquième rencontre sous ce format depuis 2017. Les trois dirigeants auront en outre des entretiens bilatéraux avant leur rencontre commune.
L'objectif de ce sommet, réunissant des puissances impliquées dans le conflit syrien, est d'«examiner les développements en Syrie, à Idleb en particulier [province du nord-ouest syrien], mais aussi les démarches à faire conjointement dans la période à venir pour la cessation du climat de conflit, la mise en œuvre des conditions nécessaires pour le retour volontaire des réfugiés et l'instauration d'une solution politique», a déclaré la présidence turque dans un communiqué cité par l'AFP.
Les chefs d'Etat turc, russe et iranien devraient donc accorder une attention particulière à la situation dans la province d'Idleb, contrôlée essentiellement par des groupes djihadistes dont Hayat Tahrir al-Chams (anciennement Jahbat al-Nosra) et des rebelles soutenus par Ankara. La Turquie dispose par ailleurs, en vertu d'un accord conclu en 2018 avec Moscou, de 12 postes d'observation, dont l'un est désormais encerclé par les forces gouvernementales, alliées de la Russie et de l'Iran.
La province d'Idleb, en tout état de cause, ne connaît pas encore la stabilité : dès le 2 septembre, l'armée russe a accusé les Etats-Unis de mener à Idleb des frappes «sans en notifier à l'avance la Russie», compromettant ainsi un cessez-le-feu déclaré deux jours plus tôt par l'armée russe.
Des zones tampons à la frontière turque pour y renvoyer les réfugiés syriens ?
Autre point à aborder : la partie orientale de l'Euphrate, dans le nord-est du pays. La Turquie a conclu avec les Etats-Unis un accord y prévoyant la mise en place d'une zone tampon qui séparerait la frontière turque des zones syriennes contrôlées par une milice kurde appuyée par Washington mais considérée comme «terroriste» par la Turquie. Pour Ankara, l'un des objectifs de cette «zone de sécurité» est de pouvoir y renvoyer certains des 3,6 millions de réfugiés syriens installés sur le sol turc. Les Etats-Unis et la Turquie ont déjà lancé une première patrouille conjointe, dans le secteur supposé se transformer à terme en cette «zone de sécurité».
Enfin, à l'occasion de cette rencontre tripartite, Moscou souhaite avancer sur la création d'un comité constitutionnel chargé de la rédaction d'une Constitution syrienne pour l'après-guerre.
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