Lundi 16 septembre
Vladimir Poutine estime que tous les pays de la région, dont la Turquie, ont le droit de se défendre et de défendre leurs intérêts nationaux. Il souligne néanmoins que cela ne doit pas empêcher le retour du respect de la souveraineté nationale syrienne. Le chef d'Etat russe rappelle l'objectif de retrait de «toutes les troupes étrangères» de Syrie.
Hassan Rohani, évoquant brièvement les récentes accusations de Washington à l'encontre de Téhéran, estime que le règlement de la crise syrienne pourrait servir d'exemple pour le Yémen.
Les protagonistes font savoir que la liste des membres du comité constitutionnel syrien a été dressée et qu'elle pourra, sous peu, commencer son travail à Genève.
Vladimir Poutine exprime son espoir que le lancement du travail du comité soit le plus rapide possible, sans toutefois donner de délai précis. Il met d'ores et déjà en garde contre les parties extrémistes qui auraient intérêt à saper le processus de paix.
Vladimir Poutine évoque la présence de troupes américaines en Syrie : «Cette présence est illégale, tout le monde le sait.» Il ajoute espérer que Donald Trump applique sa promesse de retirer les forces étasunienne de ce pays.
Hassan Rohani souligne l'importance de la tenue d'élections en Syrie, mais rappelle que le prérequis est la formation d'un comité constitutionnel afin d'établir une nouvelle constitution, élément majeur du processus de paix.
Après les discussions avec ses deux homologues, Erdogan affirme que jusqu'à 3 millions de réfugiés syriens pourraient retourner dans une «zone sûre» située dans le nord de la Syrie, si celle-ci était étendue de la frontière turque à Deir ez-Zor et Raqqa.
Vladimir Poutine prend maintenant la parole. Il se réjouit d'une rencontre productive. Il affirme que la question de la lutte contre le terrorisme a notamment été évoquée, ainsi que la situation à Idleb, inacceptable selon lui, et où des groupes liés à al-Qaïda sont actifs. Il affirme que Moscou continuera à apporter son aide tactique à l'armée syrienne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Le président iranien, qui a proposé que le prochain sommet sur la Syrie ait lieu en Iran, prend la parole. Il pointe du doigt l'«influence délétère» des Etats-Unis, précisant qu'ils n'ont pas reçu l'autorisation des autorisations syriennes pour agir sur leur territoire. Hassan Rohani affirme : «Nous nous prononçons contre la présence de puissances étrangères [qui n'ont pas] été invitées par les autorités syriennes. Il s’agit notamment des Américains qui, tout au long de cette crise syrienne, n’ont pas contribué à sa résolution. Bien au contraire, ils ont une influence particulièrement délétère sur la situation. Cela contribue à diviser encore plus [la Syrie]. Et nos trois pays considèrent cela comme inacceptable. Les mauvaises intentions des Américains sont évidentes.»
Le dirigeant appelle ensuite à se poser la question du financement et de l'armement des groupes terroristes en Syrie.
La conférence de presse débute. Recep Tayyip Erdogan prend la parole. Le président turc affirme que d'importantes décisions ont été prises en vue d'un processus politique vers la fin de la crise syrienne. Il ajoute que les obstacles à la formation d'un comité constitutionnel syrien ont été levés.
Il estime que Daesh ne représente «pas une menace», contrairement aux «terroristes du PKK». Il ajoute que la Turquie accueillera des réfugiés, mais que son pays refuse de servir de couloir pour les groupes terroristes.
Selon Erdogan, le principal but de la Turquie est la formation d'un «couloir de la paix» dans le nord du pays, pour permettre le retour des réfugiés en Syrie.
Cette première prise de parole, qui doit précéder un entretien des trois dirigeants, est terminée. Après leur réunion, Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani doivent prendre la parole lors d'une conférence de presse.
Vladimir Poutine juge inacceptable de partager la Syrie en zones d'influence. Autre sujet abordé par le président russe, la question de la zone d'Idleb : «La zone de désescalade ne doit pas demeurer une zone de refuge pour les organisations terroristes», a-t-il notamment déclaré.
«Je voudrais exprimer ma confiance que nos discussions seront productives et que les accords obtenus serviront de base à la résolution finale de la crise en Syrie, pour restaurer la paix et la sécurité de ce pays, et renforcer sa souveraineté», a enfin affirmé le président russe.
Hassan Rohani a estimé que «la mise en place d’un régime de remplacement [au gouvernement de Syrie], que certains appellent de leur vœux, ne peut pas fonctionner» dans la résolution du conflit. Le président iranien a ajouté que l'intégrité territoriale du pays devait être respectée.
«La présence illégale de troupes américaines sur le territoire syrien constitue une menace pour la sécurité et l’intégrité de ce pays qui est membre de l’ONU», a par ailleurs souligné le chef d'Etat qui a fustigé le double discours des Etats-Unis sur le retrait des troupes de Syrie.
«Le monde s'est résolu à ce que l'armée syrienne reprenne Idleb», estime Frédéric Pichon, chercheur et spécialiste de la Syrie, alors qu'une première prise de parole des dirigeants russe, turc et iranien, doit commencer sous peu.
Inane Gurbuz, délégué de la Chambre de commerce franco-turque, revient sur le Sommet d'Ankara pour RT France.
Invité du JT de RT France, Didier Destremau, ancien diplomate et ambassadeur de France, décrypte les enjeux de cette rencontre.
Depuis Ankara, notre reporter Thomas Bonnet fait le point avant la conférence de presse qui doit suivre cette rencontre tripartite.
Vladimir Poutine et Hassan Rohani sont reçus ce 16 septembre par Recep Tayyip Erdogan, à Ankara (Turquie), dans le cadre d'un sommet tripartie sur la Syrie, cinquième rencontre sous ce format depuis 2017. Les trois dirigeants ont, en outre, des entretiens bilatéraux avant leur rencontre commune.
Ils doivent accorder une attention spéciale à la situation dans la province d'Idleb et à la frontière turco-syrienne, revêtant des enjeux sécuritaires et migratoires.
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