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Gaza : l'armée israélienne abat deux adolescents palestiniens et bombarde l'enclave

Deux jeunes palestiniens de 14 et 17 ans ont été tués par des snipers israéliens en marge de la Marche du retour le 6 septembre. L'armée israélienne a bombardé le lendemain des «positions du Hamas» après la chute de roquettes dans des champs.

Deux adolescents palestiniens ont été tués par des snipers israéliens le 6 septembre en marge de la traditionnelle Marche du retour et contre le blocus qui a lieu les vendredis à la frontière entre la bande de Gaza et Israël depuis plus d'un an. A la suite de cela, des roquettes ont immédiatement chuté sur le territoire israélien et l'armée israélienne a bombardé le 7 septembre des «positions du Hamas».

Ali Al-Ashqar, 17 ans, a été tué d'une balle dans le cou à l'est de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans l'enclave palestinienne, Achraf Al-Qoudra. Le jeune Khaled al-Rabaï, 14 ans, a lui été tué d'une balle dans l'estomac à l'est de la ville de Gaza.

Le ministère a en outre fait savoir que 46 personnes avaient été blessées par des tirs israéliens le même jour. Contactée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas souhaité commenter les circonstances des décès. Elle a affirmé dans un communiqué que «6 200 émeutiers et manifestants s'étaient rassemblés en différents points de la frontière, lançant des bombes incendiaires et des engins explosifs».

L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolaï Mladenov a qualifié la mort des deux Palestiniens d'«épouvantable». «Israël doit mesurer son usage de la force», a-t-il exigé sur Twitter, tout en exhortant les manifestants palestiniens à être «pacifiques», et en appelant à la fin du «cycle de violence».

Ces meurtres ont eu pour conséquence des tirs de roquettes lancés depuis l'enclave palestinienne en direction du territoire israélien. Un communiqué de l'armée fait état de «cinq projectiles» tirés depuis la bande de Gaza vers Israël. «Ils sont tombés dans des champs dans le sud du pays» limitrophe de l'enclave palestinienne, selon un porte-parole militaire. Aucune victime n'était à déplorer.

308 victimes palestiniennes depuis mars 2018

Poursuivant l'escalade de violences, le 7 septembre, les forces israéliennes ont fait savoir qu'elles avaient bombardé des «positions du mouvement palestinien Hamas» dans la bande de Gaza. 

«Un avion et un char ont bombardé des cibles du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, y compris un poste et des positions militaires», a précisé l'armée dans son communiqué. 

Ce bombardement n'aurait pas fait de nouvelles victimes dans la bande de Gaza, une langue de terre durement éprouvée par les conflits, la pauvreté et l'enfermement.

Depuis le 30 mars 2018, la bande de Gaza est le théâtre, le long de la barrière frontalière avec Israël, de manifestations hebdomadaires baptisées la Marche du retour, pour réclamer notamment la levée du strict blocus israélien imposé depuis plus de dix ans à l'enclave ainsi que le retour des Palestiniens sur leur terre.

Depuis cette date, au moins 308 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens dont des journalistes, photographes, et du personnel soignant. Des centaines de blessés sont à déplorer dont de nombreux handicapés. Pléthore de civils palestiniens sont morts dans des frappes israéliennes d'une grande violence, notamment des femmes et des bébés.

Une commission de l'ONU a affirmé le 28 février que la réponse d'Israël aux manifestations à Gaza en 2018 «p[ouvait] constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité». Les enquêteurs soulignant à cet égard que des snipers avaient visé des civils, dont des enfants. Sept Israéliens ont été tués dans le cadre de ces violences, dont trois soldats.

Meriem Laribi

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