La Russie et l’Ukraine ont finalement procédé le 7 septembre à l’échange de détenus qui était en préparation depuis plusieurs semaines. Les avions dans lesquelles se trouvaient les 70 prisonniers (35 de chaque côté) ont atterri en début d’après-midi dans les aéroports de Vnoukovo, à Moscou et de Borispol, à proximité de Kiev.
Réagissant au premier échange de prisonniers de cette envergure entre l'Ukraine et la Russie depuis le début du conflit dans l'est de l'Ukraine en 2014, Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangère, a souligné que «bien qu'il y ait eu des provocations et des difficultés objectives, le processus a néanmoins eu lieu». «[C’est] une étape très importante. Il est nécessaire de soutenir au maximum cette attitude pour résoudre les problèmes et non les aggraver. La volonté politique et le travail minutieux systématique portent leurs fruits. De toute évidence, l'habitude de blâmer la Russie pour tous les problèmes de l'Ukraine devrait appartenir au passé. La rhétorique anti-russe constante ne rapprochera pas le pays de la résolution des véritables problèmes politiques et économiques intérieurs. Les étapes concrètes constituent le meilleur algorithme d'action», a-t-elle complété sur sa page Facebook.
De son côté, Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, s’est dit «heureux que les citoyens russes soient rentrés chez eux», précisant que l’ancien rédacteur en chef de RIA Novosti Ukraine, Kirill Vychinski, faisait lui aussi partie des prisonniers relâchés.
Paris et Berlin saluent l'échange
Jean-Yves Le Drian a lui salué sur le site du Quai d'Orsay «un geste qui témoigne de la volonté de la Russie et de l’Ukraine de renouer le dialogue» qui «contribuera à rétablir une atmosphère de confiance entre les parties dans le cadre des négociations en Format Normandie». «Il permet aux populations d’espérer voir mettre un terme à un conflit de cinq ans, qui continue de faire, chaque mois, des dizaines de victimes», a-t-il ajouté.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a qualifié cet événement de «signe d’espoir». «Cet échange de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine est un signe d'espoir [...] Cela vaut la peine de continuer à travailler dur pour mettre en œuvre les accords de Minsk. Le gouvernement fédéral allemand est prêt à le faire», a-t-elle affirmé dans un communiqué diffusé sur Twitter par son porte-parole, Steffen Seibert.
Même son de cloche chez Harlem Désir, représentant de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui a répondu à RT France depuis Vienne, parlant d’un «événement extrêmement important». Il a également tenu à remercier les autorités des deux pays, de la Russie et de l'Ukraine, pour les efforts qu'elles ont accepté de déployer» pour libérer les prisonniers.
Donald Trump : «Félicitations aux deux pays !»
Washington a également salué l’initiative par la voix de l'émissaire américain pour les négociations ukrainiennes Kurt Volker. «Très satisfait de voir les marins ukrainiens rentrer à la maison et l'échange de prisonniers Ukraine-Russie […]J'espère que cela contribue à une nouvelle dynamique pour d'autres échanges de prisonniers, un cessez-le-feu renouvelé et des progrès dans la mise en œuvre complète des accords de Minsk», a-t-il expliqué sur Twitter.
«La Russie et l'Ukraine ont échangé un grand nombre de prisonniers. Très bonne nouvelle, peut-être un premier pas de géant vers la paix. Félicitations aux deux pays !», a pour sa part déclaré Donald Trump, également sur le réseau social.
Enfin, seul Stef Blok, le ministre néerlandais des Affaires, n’a pas semblé se réjouir de cette échange. Dans une lettre adressée à la Chambre Basse, il a révélé que son ministère avait «à plusieurs reprises et au plus haut niveau» demandé à l'Ukraine de ne pas libérer Vladimir Tsemakh, suspect dans l'enquête sur le crash du MH17.
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