Soudan : inculpé, l’ancien président soudanais Omar el-Bechir encourt jusqu’à 10 ans de prison
- Avec AFP
Le 31 août, un tribunal de Khartoum a inculpé Omar el-Béchir de détention illégale de fonds étrangers et utilisation frauduleuse de ces fonds. Devant le juge, l'ancien président soudanais a nié les accusations qui pèsent contre lui.
L'ancien président soudanais Omar el-Béchir, destitué par l'armée le 11 avril après 30 ans au pouvoir, a été inculpé le 31 août par un tribunal de Khartoum pour possession illégale de fonds étrangers et utilisation frauduleuse de ces fonds, a indiqué un juge. Le juge Al-Sadiq Abdelrahman a précisé que le autorités avaient saisi «6,9 millions d'euros, 351 770 dollars et 5,7 millions de livres soudanaises au domicile de Omar el-Béchir, illégalement entrés en sa possession et utilisés». Selon le juge, l'ancien président encourt jusqu'à 10 ans de prison pour l'acquisition de ces fonds et jusqu'à trois ans pour les transactions illégales.
Le procès du président déchu s'est ouvert le 19 août, deux jours après la signature d'un accord sur une période de transition conclu entre les militaires au pouvoir depuis sa chute et les meneurs de la contestation. Omar el Béchir avait alors été informé par le parquet qu'il faisait face à des accusations de «possession de devises étrangères, de corruption» et de trafic d'influence. Durant la première audience, un enquêteur avait affirmé que l'ancien président avait avoué avoir reçu d'importantes sommes d'argent saoudien en espèces, à hauteur de 90 millions de dollars (80 millions d'euros).
Mon chef de cabinet [...] a reçu un appel du bureau du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane disant qu'un "message" allait arriver à bord d'un jet privé
«Mon chef de cabinet [...] a reçu un appel du bureau du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane disant qu'un "message" allait arriver à bord d'un jet privé», a confirmé Omar el-Béchir lors de son audience. «[Le prince prince héritier saoudien] ne voulait pas que son nom apparaisse et on nous a dit que si les fonds étaient déposés à la banque du Soudan ou au ministère des Finances, leur source devrait être identifiée», a-t-il ajouté.
De son côté, l’agence Reuters rapporte que l'ancien chef d’Etat soudanais a déclaré avoir reçu 25 millions de dollars de Mohammed ben Salmane, mais qu'il n'avait pas utilisé cet argent à des fins privées. La prochaine audience a été fixée au 7 septembre.
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