Grèce : 650 migrants débarquent en une heure à Lesbos, première arrivée massive depuis trois ans
Plus de 600 migrants sont arrivés le 29 août sur l'île grecque de Lesbos en provenance des côtes turques proche à l'aide de 16 canots, sans aucune réaction de la police. «Une hausse sans précédent», selon une source diplomatique grecque.
Environ 650 personnes ont débarqué à bord de 16 canots en l'espace d'une heure sur l'île grecque de Lesbos le 29 août, en provenance de la Turquie voisine. Une arrivée massive de migrants, la première depuis trois ans ont déclaré les autorités grecques citées par l'agence Reuters.
«Cela nous a surpris. Nous n'avions plus constaté ce type d'arrivées simultanées depuis 2016», a déclaré Boris Tchechirkov, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Grèce.
La plupart de ces nouveaux arrivants seront hébergés dans le camp de Moria, le plus grand centre d'accueil des migrants en Europe, où le nombre de personnes – plus de 10 000 – est quatre fois supérieur à la capacité initiale des installations.
Une poignée d'îles de la mer Egée ont accueilli cette année près de la moitié des 56 000 arrivées de migrants et réfugiés en Europe, selon les chiffres du HCR.
Le HCR a appelé le gouvernement à prendre des mesures pour mettre fin à la surpopulation dans ces camps, source d'importantes tensions. «C'est une situation urgente», a déclaré Boris Tchechirkov. «Nous avons des personnes âgées, des mères célibataires, des enfants non accompagnés, des handicapés physiques, des victimes de la traite et des abus sexuels», a-t-il détaillé en appelant au nom du HCR le gouvernement grec à prendre des mesures pour mettre fin à la surpopulation.
Le nombre de ces arrivées va croissant depuis plusieurs semaines. Au mois d'août, il s'est élevé à 7 000 environ. La majorité de ces réfugiés venaient d'Afghanistan.
Au plus fort de la crise migratoire de 2015, des milliers de personnes arrivaient chaque jour en Grèce mais un accord conclu en mars 2016 entre l'Union européenne et la Turquie a fait baisser le nombre de départs de demandeurs d'asile à partir des côtes turques.
Le ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, a convoqué le 30 août l'ambassadeur de Turquie pour «exprimer le profond mécontentement de la Grèce» face à la montée des flux en provenance de son voisin turc, ont indiqué des sources diplomatiques. De son côté, l'ambassadeur a fait savoir que la Turquie était «attachée» à l'accord UE-Turquie et que sa politique n'avait pas changé.
De l'autre côté de l'Europe, le lendemain de cette arrivée massive en Grèce, plus de 150 migrants ont forcé la frontière terrestre entre Maroc et Espagne en franchissant les clôtures de Ceuta, une des deux enclaves espagnoles au Maroc.