Le 21 août, Emmanuel Macron a jugé «pertinent qu'à terme la Russie puisse rejoindre le G8» dont elle a été exclue en 2014 sur fond de crise en Ukraine, et de rattachement par référendum à la Fédération de Russie de la Crimée.
S'exprimant au palais présidentiel de l'Elysée devant l'Association de la presse présidentielle (APP), le président de la République a ajouté : «Le divorce a été acté au moment de l'invasion de l'Ukraine. La condition préalable indispensable [à une réadmission de Moscou] est qu'une solution soit trouvée en lien avec l'Ukraine sur la base des accords de Minsk.»
«Dire : "la Russie sans conditions doit demain revenir à la table", c'est en quelque sorte acter la faiblesse du G7», a ajouté le chef d'Etat français qui a prôné lors de la visite de Vladimir Poutine au fort de Brégançon, le 19 août dernier, le dialogue avec Moscou. «C'est dire que les sept pays qui ont décidé, il y a cinq ans, de mettre à l'écart la Russie ont acté que cela n'avait aucune efficacité, donc que la Russie peut revenir sans aucun problème. Ce serait une erreur stratégique pour nous», a-t-il précisé.
Vers une réintégration de la Russie au sein d'un G8 ?
Lors de sa visite fort de Brégançon, Vladimir Poutine avait été interrogé sur l'absence de la Russie au sein du G7. Le président russe a flegmatiquement répondu qu'il ne pouvait pas participer à un format qui «n'existe pas». «Comment pourrais-je revenir dans une organisation qui n'existe pas ? Aujourd'hui c'est le G7 qui existe», a-t-il ainsi affirmé.
Au mois de mars 2014, dans la foulée du rattachement de la Crimée à la Russie, les sept nations se définissant historiquement comme «les plus grandes puissances avancées du monde» (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), décidaient d'exclure la Russie de leurs sommets réguliers, transformant alors le G8 en G7.
Si la perspective d'une réintégration de la Russie divise encore parmi les membres du G7, Donald Trump a toutefois plaidé, le 20 août dernier, pour un retour du G8 auquel la Russie serait réintégrée. Prenant ainsi le contre-pied de ses partenaires occidentaux, le président américain s'est déclaré prêt à soutenir toute initiative allant dans ce sens.
Les membres du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) doivent se retrouver du 24 au 26 août à Biarritz, dans le sud-ouest de la France. Le sommet s'annonce sous haute tension en raison des désaccords entre Donald Trump et ses alliés sur de nombreux sujets (l'Iran, la Syrie, l'accord de Paris sur le climat...)