Lors d'un entretien accordé à la chaîne britannique Sky News publié ce 30 juin, le député conservateur Boris Johnson, pressenti pour prendre la succession de Theresa May à la tête du gouvernement britannique, s'est exprimé sur l'échéance du Brexit, actuellement fixée au 31 octobre 2019 après plusieurs reports.
Lire aussi : Boris Johnson laisse planer le doute sur le règlement de la facture du Brexit
Interrogé sur les conséquences d'un potentiel nouveau report de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), l'ancien maire de Londres et chef de la diplomatie britannique s'est montré très inquiet : «Nous pourrions faire face à une extinction politique, littéralement», a-t-il estimé.
Des propos qui n'ont pas échappé à l'un des comptes Twitter pro-Brexit les plus influents outre-Manche, «Leave EU [Quitter l'UE]», qui s'est félicité d'une telle déclaration.
Selon Boris Johnson, les électeurs pourraient en effet «s'éloigner de la vie politique» dans une telle situation, estimant que le phénomène n’exclurait ni son parti, ni ses rivaux. Ainsi, en cas de non-respect de l'échéance actuellement fixée pour le Brexit, le député conservateur prédit «une hémorragie continue de confiance» dans les formations politiques traditionnelles.
Evoquant les conservateurs, il a estimé que son parti politique pourrait «souffrir considérablement [face à] des électeurs ne pouvant plus faire confiance à des hommes politiques qui ne parviennent pas à respecter leurs promesses».
Témoin de la défiance grandissante des citoyens britanniques vis-à-vis des partis politiques traditionnels, le très jeune parti du Brexit (formation de Nigel Farage qui s'est donné pour mission de faire respecter le choix des électeurs britanniques en sortant de l'UE) est arrivé largement en tête aux élections européennes dans le pays, atteignant un score de 31,6%, soit plus que celui cumulé par les travaillistes (14,1%) et les conservateurs (9%)... Les europhiles libéraux-démocrates ont quant à eux décroché 20,3% des voix.