Les chefs du gouvernement français et russe se rencontraient ce 24 juin, en France, dans une ville toute symbolique : Le Havre, cité dont Edouard Philippe a été maire, jumelée à Saint-Pétersbourg... ville natale de Dmitri Medvedev. L'occasion de donner un nouveau souffle à la coopération entre Moscou et Paris – et de rappeler, à cette occasion, que cette coopération n'avait jamais été rompue et était vivement souhaitée par les deux parties.
«Ce qu'on entend parfois en France, ce serait l'idée selon laquelle la France et la Russie ne se parleraient pas», a relevé le Premier ministre Français Edouard Philippe, en conférence de presse avec son homologie russe. Or, le chef du gouvernement français a martelé que cette «musique» ne correspondait à rien. Car si certaines divergences peuvent se manifester entre la France et la Russie, sur des dossiers internationaux tels que l'Ukraine ou la Syrie, cela n'affectait en rien la continuité des échanges, de toutes natures, entre les deux pays.
Ainsi, Edouard Philippe a rappelé que les relations économiques entre les deux pays restaient importantes, malgré les sanctions économiques prises par l'Union européenne contre la Russie, liées à la crise ukrainienne, et les contre-mesures prises par Moscou – des sanctions qui, d'ailleurs, n'ont pas nécessairement vocation à perdurer éternellement. L'importance de ces relations se manifeste tout particulièrement sur le plan économique : comme l'a rappelé le Premier ministre français, les entreprises hexagonales sont les premières entreprises étrangères à employer en Russie.
Une forte présence des milieux économiques français que salue le Premier ministre russe : «Trente très grandes entreprises [françaises], qui représentent des millions de dollars, sont impliquées dans notre marché et nous apprécions cette implication», a souligné Dmitri Medvedev, évoquant également le nombre de 500 entreprises françaises présentes dans le pays. La France constitue l'«un des plus grands investisseurs étrangers en Russie et ça, nous l'apprécions», a-t-il encore souligné.
Si les relations économiques sont étroites entre les deux pays, les deux chefs du gouvernement comptent bien les renforcer. «Je suis convaincu qu'il y a encore des possibilités d'améliorer ces échanges, notamment en impliquant les milieux d'affaires», a déclaré Dmitri Medvedev. Et de citer les domaines de l'énergie, du nucléaire et de l'aéronautique, entres autres, dans lesquels la coopération est d'ores-et-déjà particulièrement développée.
Diplomatie et culture
Mais l'optimisme des deux Premiers ministres ne se limite pas aux liens économiques. Si les diplomaties russe et française manifestent des divergences, les deux chefs de gouvernement tiennent à balayer les discours alarmistes. «Ce n'est pas du tout la fin de notre coopération», rappelle Dmitri Medvedev, à propos notamment du dossier ukrainien, au sujet duquel il a salué les initiatives françaises. «Nous avons tous les deux conscience de la très grande sensibilité» du dossier iranien, a de son côté spécifiquement relevé Edouard Philippe. Et le Premier ministre français de faire valoir, de manière plus générale, l'importance du dialogue franco-russe dans la diplomatie mondiale : «Nous avons la responsabilité de maintenir un dialogue franc [...] pour maintenir la paix et la sécurité internationales.»
Enfin, la profondeur des échanges franco-russes sur le plan culturel n'a pas été négligée ; le Premier ministre russe a rappelé, en ce sens, que des expositions russes étaient organisées en France et vice-versa. Et de citer, en exemple, l'exposition «Collection de la Fondation Louis Vuitton. Morceaux choisis», inaugurée pas plus tard que le 17 juin au musée Pouchkine de Moscou.
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Pendant la conférence de presse de Dmitri Medvedev et d’Edouard Philippe qui s’est tenue le 24 juin au Havre, le Premier ministre français a souligné l’importance d’un dialogue entre les deux pays pour développer la coopération bilatérale dans les domaines où existent des intérêts communs et régler les problèmes.
Entretien du 24/6/2019 avec Pierre-Emmanuel Thomann, fondateur du site Eurocontinent.eu. Pour RT France, il réagit à la rencontre entre le premier ministre français Edouard #Philippe et son homologue russe Dmitri #Medvedev ce 27 juin au Havre.