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Après sa libération, le journaliste russe Ivan Golounov répond en exclusivité à RT (VIDEO)

Le journaliste d’investigation russe Ivan Golounov revient en exclusivité pour RT sur son arrestation par la police le 6 juin dernier. Suscitant un large mouvement de soutien, il a par la suite été libéré et les charges contre lui abandonnées.

Le 6 juin dernier, Ivan Golounov était interpellé par la police moscovite au motif qu’il détenait, selon les autorités, quatre grammes de méphédrone, une drogue de synthèse, retrouvés dans son sac à dos. Cette arrestation avait provoqué dans la société civile russe une vague de soutien au journaliste d’investigation de 36 ans travaillant pour le média indépendant Meduza.

Une centaine de personnes s’étaient réunies devant le siège du ministère de l’Intérieur dès le lendemain pour protester contre ce qu’ils considéraient être un «coup monté», pour reprendre l’expression employée par un des avocats d’Ivan Golounov, Dmitri Djoulaï.

Le journaliste avait été mis en examen le 8 juin pour tentative de trafic de drogue et risquait jusqu’à 15 ans de prison. «Je voulais vraiment y aller, j’ai commencé à me préparer, mais on m’a dit que ça pourrait être dangereux pour les gens qui y participent, parce que la manifestation n’avait pas été autorisée», se rappelle Ivan Golounov, au micro de RT. Et de poursuivre : «Si les policiers s’approchent de moi, je devais dire que je ne faisais que passer à côté du rassemblement. Et si j’y vais, des gens vont se réunir autour de moi, et ce sera un motif pour procéder à des arrestations.» 

Je suis infiniment reconnaissant à tous ceux qui m'ont soutenu

Par la suite, plusieurs quotidiens de référence – Vedomosti, Kommersant et RBK – s’étaient fait l’écho de cette affaire en publiant, le 10 juin, une Une identique titrée : «Je suis/Nous sommes Ivan Golounov.» Des centaines de journalistes russes, de tous bords politiques, avaient exigé, dans une lettre ouverte, qu’Ivan Golounov soit immédiatement relâché, le présentant comme la victime d’une «grossière et ridicule provocation».

Le journaliste avait finalement été disculpé le 11 juin et les poursuites contre lui levées, le ministère de l’Intérieur annonçant dans la foulée que son assignation à résidence allait prendre fin. «Je suis infiniment reconnaissant à tous ceux qui m'ont soutenu, qui participaient à des meetings et faisaient d’autres choses, ça dépasse l’entendement», salue Ivan Golounov.

Retrouvez l'intégralité de l'interview exclusive d'Ivan Golounov sur RT France.

Marche de soutien et intervention de Vladimir Poutine

Le 12 juin, jour de la fête nationale en Russie, une marche de soutien était organisée à Moscou, rassemblant environ 1 200 personnes d’après les chiffres du ministère russe de l’Intérieur. Selon la même source, plus de 200 personnes avaient été arrêtées lors de cette manifestation, qui n’avait pas été autorisée. «Ils sont descendus dans la rue non seulement pour me protéger moi personnellement, mais aussi eux-mêmes, pour montrer qu’ils ne sont pas prêts à accepter une telle injustice», note Ivan Golounov.

Le lendemain, le président russe Vladimir Poutine signait un décret limogeant deux responsables de la police impliqués dans l’arrestation du journaliste : le général-major Andreï Poutchkov, responsable des forces de l’ordre dans le district ouest de Moscou, et le général-major Iouri Deviatkine, chef du département de lutte contre le trafic de drogue pour la ville de Moscou.

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