Vladimir Poutine participe à la séance plénière du Forum économique de Saint-Pétersbourg
Aux côtés de ses homologues chinois et bulgare, le président russe prend part ce 7 juin à la séance plénière du Forum économique de Saint-Pétersbourg. Cette année, le Forum accueille environ 17 000 participants.
«C'est un bon comédien, j'espère que nous nous rencontrerons un jour», a glissé Vladimir Poutine à propos de son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, ancien comédien devenu président.
«Incarner quelqu'un c'est une chose, être quelqu'un c'en est une autre. Pour jouer, il faut du talent pour se réincarner, mais pour faire des affaires publiques, il faut de l’expérience, des connaissances, il faut être capable de voir les problèmes principaux et trouver des outils pour les résoudre, bâtir une équipe de gens compétents et leur donner la possibilité de penser et de prendre des décisions en toute liberté, d’expliquer à des millions de personnes les motivations de son comportement. Et surtout, d’avoir le courage et la moralité d’assumer la responsabilité des conséquences de ses décisions», a poursuivi le chef d'état russe
«Je ne dis pas que Zelensky n'a pas ces qualités. En a-t-il d'autres? Il se pourrait bien. Mais je ne sais pas. Pour le moment, nous voyons des déclarations contradictoires : avant les élections, il disait une chose, après d'autres. On verra», a-t-il conclu sur la question.
Concernant l'homme d'affaires américain Michael Calvi, accusé de détournement de fonds à grande échelle, Vladimir Poutine a rappelé l'importance de se conformer à la législation russe. «Ne volez pas, comportez-vous correctement et voilà», a-t-il souligné.
«S'il existe une possibilité de ne pas mettre une personne derrière les barreaux, nous devons bien entendu nous efforcer de parvenir à cela. Nos actions visant à humaniser ces processus seront orientées en ce sens», a-t-il toutefois précisé.
«Il y a la position de l'UE et de la Slovaquie, un membre de l'UE. Mais il y a aussi une position de la République: nous ne croyons pas que les sanctions aident quelqu'un. Cela ne profite ni à l'UE ni à la Russie», a déclaré le Premier ministre slovaque Peter Pellegrini à propos d'un éventuel vote contre la prolongation des sanctions contre Moscou.
Roumen Radev a de son côté confié qu'en tant que président de la Bulgarie, il ne votait pas sur cette question au Conseil de l'Europe, cette tâche étant dévolue au Premier ministre.
La question a été posée à Vladimir Poutine de savoir si les relations commerciales avec la Chine pourraient remplacer celles avec l’Occident. Réponse du président russe : «Nous ne faisons pas une union militaire avec la Chine, nous ne travaillons pas contre quelqu’un. Nous travaillons ensemble pour notre bien et celui de nos partenaires. Nous sommes prêts à travailler avec tout le monde.»
«Pour ce qui est de la relation entre la Chine et la Russie ce ne sont pas que des paroles mais aussi des choses concrètes. Avec le président Xi Jinping nous avons de très bonnes relations personnelles. Nous avons traité tout un tas de questions jusqu’à tard dans la nuit. Le volume de nos échanges ne cesse d'augmenter et nous avons dépassé l'objectif de 100 milliards grâce à nos efforts commun et à l'implication du président chinois», a expliqué le président russe Vladimir Poutine.
«Notre devoir est d’éviter de tomber dans le même piège que pendant la guerre froide. Nous devons faire le maximum pour restaurer la confiance et le respect du droit international. Cela passe par la mise en place d’un système multipolaire. Le monde ne se compose pas uniquement des Etats-Unis. L’inde, la Chine, l’UE, le Pakistan doivent avoir une égalité des droits. Et cela ne peut se faire que dans le respect mutuel afin d’éviter une nouvelle guerre froide commerciale», a indiqué Antonio Gueterres, secrétaire général des Nations unies.
A la question «quelle est la place de la Russie dans cette lutte pour la primauté économique?», Vladimir Poutine a rétorqué : «Quand les tigres se battent dans la vallée, le singe intelligent s'assied et regarde comment cela va se terminer.»
«C’est une question de rapport entre la mondialisation et l’anti-mondialisation. En fait, nous préconisons fermement la mondialisation, la position de la Chine ne change pas. L’anti-mondialisation est aussi une tendance du monde moderne, mais ce n’est qu’une petite partie de la vague générale qui n’arrêtera pas le processus dans son ensemble», selon Xi Jinping, président de la République populaire de Chine.
«Nous devons suivre une politique économique verte. Il faut apprendre à générer de l’énergie, à construire des villes selon des nouveaux modes de production, arrêter les subventions du charbon ou du pétrole. La résolution de ces problèmes doit être réalisée aujourd’hui. En septembre prochain j’appelle à organiser un sommet global afin de mettre sur le papier nos intentions et nos déclarations pour prendre des mesures concrètes car le changement climatique est un risque systémique qui menace le monde », a déclaré Antonio Gueterres, secrétaire général des Nations unies.
«La mondialisation a débouché sur beaucoup d’acquis et d’avantages, mais en même temps la prospérité n’est pas arrivée dans tous les endroits du monde. Nous devons avoir une économie globale qui fonctionne au profit de tout le monde et créer un monde meilleur et plus sécurisé afin que tout le monde soit au même niveau», a expliqué Antonio Gueterres, secrétaire général des Nations unies.