Le nom de Boris Johnson revient sur toutes les lèvres depuis l'annonce de la démission de Theresa May. L'ancien ministre britannique des Affaires étrangères avait quitté ses fonctions en novembre, hostile à l'accord de Brexit négocié par le gouvernement de Theresa May avec l'Union européenne.
Ce personnage flamboyant, connu pour ses provocations, peut aujourd'hui revenir sur le devant de la scène, armé d'une une proposition sans concession. «Si j'entre [au 10 Downing Street], nous sortirons le 31 octobre avec ou sans accord», a-t-il déclaré.
Le parti conservateur devra choisir parmi les 13 candidats qui se sont présentés. Boris Johnson bénéficie du soutien du président américain Donald Trump, en visite officielle depuis le 3 juin au Royaume-Uni pour trois jours. Il est surtout le favori de son parti, comme le démontre un sondage de la formation révélé par The Times, dévoilant que 39% de ses membres le choisiraient.
Le trublion politique, jamais avare de déclarations polémiques, avait marqué ses mandats de maire de Londres puis de chef de la diplomatie britannique, par ses gaffes et autres saillies truculentes. Voici quelques morceaux choisis...
Le premier député en exercice poursuivi pour «mensonge»
Ses arguments en faveur du Brexit pour dénoncer les sommes colossales englouties par le Royaume-Uni pour l'Union européenne avaient sûrement fait mouche lors du vote pour le camp du non. Mais celui qui était à l'époque édile de la capitale avait copieusement menti sur les chiffres, de sorte qu'un tribunal londonien a décidé le 29 mai 2019 de lui demander des comptes. Boris Johnson avait prétendu que le Royaume-Uni versait 350 millions de livres (400 millions d'euros) chaque semaine à Bruxelles, alors que le chiffre réel était d'environ 135 millions de livres hebdomadaires (152 millions d'euros). Ce chiffre surestimé a également été placardé sur les bus du Leave Vote et dans les meetings de campagne.
L'homme d'affaires Marcus Ball a déposé plainte pour «faute grave dans l'exercice de ses fonctions», arguant que le Brexiter savait que son chiffre était faux. La poursuite d'un député en exercice pour «mensonge au public» est sans précédent dans le royaume.
Femmes en burqa ? Des «boîtes aux lettres»
Souhaitant commenter la décision du Danemark de bannir le port du voile intégral de l'espace public en août 2018, Boris Johnson avait rédigé une chronique pour le Daily Telegraph dans laquelle il avait émis une comparaison peu flatteuse. «Je dirais qu'il est absolument ridicule que certaines personnes choisissent de se balader en ressemblant à des boîtes aux lettres», avait-il estimé.
Ces propos avaient fait bondir à l'époque son parti, le Parti conservateur, qui avait ouvert une enquête dans la foulée pour «infraction au code de bonne conduite». Theresa May elle-même avait demandé à son ancien ministre de présenter des excuses. Mais Boris Johnson avait refusé de s'exécuter.
Mondial en Russie = JO nazis ?
Le 21 mars 2018, alors que l'affaire Skripal battait son plein, empoisonnant les relations entre Moscou et Londres, Boris Johnson se fendait d' un point Godwin bien peu diplomatique. «Oui, je pense que la comparaison avec 1936 est juste», avait-il ainsi lancé à Ian Austin, un parlementaire travailliste, qui estimait que le président russe, Vladimir Poutine, allait mettre à profit la Coupe du monde de football en Russie «comme Hitler a utilisé les Jeux olympiques de 1936» !
Un conseil macabre à l'attention de la Libye
Après s'être rendu en août 2017 en Libye, pays en proie au chaos et livré aux milices depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, Boris Johnson a déclaré le 3 octobre 2017 que le pays pourrait devenir une destination touristique s'il parvenait à «se débarrasser des cadavres».
Boris, mouché par une voyante rebelle
En campagne sur le terrain, Boris Johnson s'était essayé à un trait d'humour en demandant à une diseuse de bonne aventure de prédire l'issue du scrutin législatif de juin 2017. Mais sur le seuil de son échoppe, elle lui avait lancé : «Je ne vous dirai rien gratuitement», embarrassant Boris Johnson, forcé de rire jaune tandis que la voyante saisissait la balle au bond et lui portait l'estocade : «Vous nous prenez nos retraites, nos droits et vous me demandez quelque chose gratuitement ?»
Du whisky pour les sikhs
Le 17 mai 2017, lors d'un déplacement à Bristol (sud-ouest de l'Angleterre), le chef de la diplomatie britannique, coiffé d'un turban orange, prônait l'exportation de whisky vers l'Inde dans l'enceinte d'un temple sikh... religion qui prohibe la consommation d'alcool.
L'Afrique, un seul pays !
Le 3 octobre 2016, Boris Johnson, nommé ministre le 13 juillet, déclarait lors d’une convention du Parti conservateur à Birmingham, que le continent africain était... un pays. «A cause de toutes ces difficultés, l'espérance de vie a progressé en Afrique, le pays faisant désormais partie du système économique mondial», avait alors jugé un peu trop globalement le membre du gouvernement.
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