La justice suédoise a annoncé ce 13 mai la réouverture de l'enquête pour viol contre le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, espérant le voir comparaître devant un tribunal avant la prescription du crime échéant en 2020.
«J'ai décidé aujourd'hui de rouvrir l'enquête», a ainsi annoncé Eva-Marie Persson, procureure adjointe, lors d'une conférence de presse. Elle a ajouté : «Julian Assange étant incarcéré au Royaume-Uni, les conditions sont réunies pour demander sa remise [à la Suède] en vertu d'un mandat d'arrêt européen, ce qui n'était pas le cas avant le 11 avril», date de son arrestation par la police britannique à l'ambassade d'Equateur où il était réfugié depuis 2012.
Selon WikiLeaks, la relance de poursuites pour viol en Suède va permettre à Julian Assange de «se disculper», d'après son rédacteur en chef de Kristinn Hranfsson dans un communiqué. «Julian Assange n'a jamais voulu échapper à la justice suédoise», a-t-il ajouté, estimant qu'il y avait eu «une pression politique considérable pour rouvrir l'enquête» depuis son arrestation le 11 avril à Londres.
Sur son compte Twitter, l'organisation avait fait un récapitulatif des éléments des démêlés de leur fondateur avec la justice le 12 mai. Il est noté que «l'enquête préliminaire suédoise en 2010 avait été abandonnée après que le procureur général de Stockholm a conclu que "les éléments n'avaient révélé aucune preuve de viol" et qu'"aucun crime n'avait été commis"».
Agée d'une trentaine d'années à l'époque des faits, la plaignante avait rencontré Julian Assange lors d'une conférence de WikiLeaks à Stockholm. Elle accuse l'Australien d'avoir engagé un rapport sexuel dans la nuit du 16 au 17 août, pendant qu'elle dormait et sans préservatif alors qu'elle lui avait à plusieurs reprises refusé tout rapport non protégé. Julian Assange a toujours soutenu qu'elle était consentante et avait accepté de ne pas utiliser de préservatif.
Assange également inculpé aux Etats-Unis
Le fondateur de WikiLeaks est également inculpé par la justice américaine d'association de malfaiteurs en vue de commettre un «piratage informatique», passible d'une peine maximale de cinq ans de prison, pour avoir aidé l'ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense. Il refuse d'être extradé vers les Etats-Unis, où selon le représentant de la justice américaine ; la procédure d'examen de la demande d'extradition suit toutefois son cours. Selon le parquet suédois, en «cas de concurrence entre un mandat d'arrêt européen et une demande d'extradition américaine, ce sont les autorités britanniques qui fixent l'ordre de priorité».
En attendant, Julian Assange a été condamné à 50 semaines de prison pour violation de ses conditions de liberté provisoire par un tribunal britannique.
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