Un groupe de Gilets jaunes s'est rendu le 2 mai devant le tribunal londonien de Westminster pour apporter son soutien au fondateur de WikiLeaks Julian Assange, qui comparaissait en vue d'une possible extradition vers les Etats-Unis. Le journaliste de RT France Fabien Rives a fait le déplacement avec eux, pour les interroger sur le sens de leur action.
Si les médias – qu'ils accusent fréquemment de collusion avec le pouvoir – sont dans le collimateur des Gilets jaunes, ceux-ci tiennent pourtant en grande estime le métier de journaliste, dont ils considèrent le fondateur de WikiLeaks comme le plus illustre représentant. «C'est un grand journaliste qui a révélé de nombreux secrets, [...] un journaliste très professionnel, qui a une véritable déontologie du travail [...]. On a besoin de gens comme lui, ce sont des héros de la liberté, des héros de la vérité. C'est ce que devraient faire tous les journalistes», confie ainsi au micro de Fabien Rives une Gilet jaune.
«Les médias filtrent les informations, ont des liens avec le pouvoir. WikiLeaks est un modèle qui permet de se rapprocher le plus possible de l'objectivité, de révéler les crimes des puissants», explique un autre Gilet jaune devant le tribunal, avant de déplorer la diffamation exercée par les médias français vis-à-vis de l'Australien. «Alors qu'ils devraient être en première ligne pour défendre le meilleur d'entre eux, ils l'ont oublié. Soit par jalousie, soit parce qu'ils ne voulaient pas s'exposer face aux puissants», note-t-il.
Lors de sa comparution, Julian Assange a refusé d'être extradé vers les Etats-Unis, qui veulent le juger pour piratage informatique. «Je ne veux pas me soumettre à une extradition pour un travail de journalisme qui a récolté de nombreuses récompenses et protégé beaucoup de gens», a déclaré le lanceur d'alerte âgé de 47 ans par vidéoconférence depuis la prison de Belmarsh où il est détenu depuis le 11 avril.
Les Etats-Unis l'accusent d'association de malfaiteurs en vue de commettre un «piratage informatique» pour avoir aidé l'ex-analyste du renseignement américain, Chelsea Manning, à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense en 2010.
Selon l'avocat spécialiste des extraditions Ben Keith, la bataille judiciaire qu'il a engagée a peu de chance de succès, et pourrait durer entre 18 mois et deux ans. La prochaine audience a été fixée au 30 mai.
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