Venezuela : Guaido appelle à la grève, Maduro promet de punir les «traîtres» (EN CONTINU)
Apparaissant entouré de militaires, l'opposant et autoproclamé président par intérim Juan Guaido a appelé les Vénézuéliens et l'armée à le soutenir pour mettre fin «définitivement à l’usurpation», relançant la crise politique dans le pays.
Le gouvernement vénézuélien a demandé aux Etats-Unis de protéger son ambassade à Washington, peu après un incident entre partisans et adversaires du président Nicolas Maduro devant la représentation diplomatique.
«Nous exigeons au Département d'Etat américain de remplir ses obligations en tant que signataire de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et de protéger le bâtiment de l'ambassade du Venezuela à Washington, comme notre gouvernement protège [les installations des Etats-Unis à Caracas]», a écrit le ministre des Affaires étrangères vénézuélien Jorge Arreaza sur Twitter.
Exigimos al Departamento de Estado de EEUU cumplir con sus obligación como signatarios de la Convención de Viena sobre Relaciones Diplomáticas y proteger el edificio de la antigua embajada de Venezuela en Washington, tal como nuestro Gobierno protege sus instalaciones en Caracas
— Jorge Arreaza M (@jaarreaza) 2 mai 2019Donald Trump a appelé à la fin de la «répression brutale» au Venezuela où le président Nicolas Maduro a appelé l'armée à «combattre tous les putschistes».
«Nos prières accompagnent le peuple du Venezuela dans son juste combat pour la liberté», a déclaré le président américan depuis les jardins de la Maison Blanche à l'occasion de la «Journée nationale de prière». «La répression brutale du peuple vénézuélien doit s'achever et doit s'achever rapidement», a-t-il ajouté.
«Oui, nous sommes en plein combat, le moral doit être au maximum dans cette lutte pour désarmer tous les traîtres, tous les putschistes», a déclaré Nicolas Maduro qui s'exprimait, entouré de soldats, dans un discours radio-télévisé tôt dans la matinée.
L'opposant Juan Guaido a appelé à une grève générale et à une poursuite des manifestations au Venezuela dans l'espoir de chasser du pouvoir le président Nicolas Maduro, lequel a promis de châtier les «traîtres» responsables du soulèvement militaire raté du 30 avril.
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Si les habitants de Caracas sont sortis en masse en soutien à Juan Guaido, ce dernier ne semble pas avoir réussi son pari de faire du 1er-Mai la «plus grande manifestation de l'histoire du Venezuela». «Demain, nous allons accompagner la proposition de grève tournante pour arriver à la grève générale», a-t-il déclaré devant quelques milliers de ses partisans.
🇻🇪 Au #Venezuela, les citoyens sont descendus dans la rue, répondant à l'appel de Juan Guaido. Ses soutiens ont défilé pour le deuxième jour de "l'opération liberté", visant à déloger Nicolas Maduro. Une manifestante a été tuée par balle. pic.twitter.com/MVlNDUr2Cm
— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) 2 mai 2019«Je m'engage à faire en sorte que ceux qui ont voulu tirer contre un peuple qui a décidé d'être libre se repentent de la mort. Tout cela doit s'arrêter», a en outre réagi Juan Guaido sur Twitter après l'annonce, par l'Observatoire vénézuélien des conflits sociaux.
Une femme de 27 ans est morte le 1er mai au soir à l'hôpital, après avoir reçu une balle dans la tête pendant une manifestation contre le président vénézuélien Nicolas Maduro à Caracas, selon l'Observatoire vénézuélien des conflits sociaux.
Des partisans de Maduro et de Guaido se sont affrontés le 1er mai, et ont été vus en train de jeter des bombes lacrymogènes sur l'autoroute Francisco Fajardo à Caracas.
Lors du même entretien téléphonique, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré à son homologue russe que «l'intervention de la Russie et de Cuba était déstabilisante pour le Venezuela et pour la relation bilatérale Etats-Unis/Russie», a fait savoir la porte-parole du département d'Etat Morgan Ortagus.
Le diplomate américain a également «pressé la Russie à mettre fin à son soutien à Nicolas Maduro et à rejoindre le rang des nations, y compris l'écrasante majorité des pays occidentaux, qui souhaitent un futur meilleur pour le peuple vénézuélien».
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé ce 1er mai «l'influence destructrice» des Etats-Unis au Venezuela auprès de son homologue américain Mike Pompeo. Quelques heures avant, Washington avait déclaré qu'une action militaire était «possible si nécessaire».
Le chef de la diplomatie russe a estimé que «l'ingérence de Washington dans les affaires du Venezuela est une violation flagrante du droit international». Il a en outre déclaré que «cette influence destructrice n'a rien à voir avec la démocratie». «La poursuite de ces étapes agressives est lourde de conséquence», a encore déclaré Sergueï Lavrov au cours de sa conversation avec Mike Pompeo.
Il a ajouté que «seul le peuple vénézuélien a le droit de décider de son destin, réclamant pour cela le dialogue de toutes les forces politiques du pays, ce que reconnait depuis longtemps le gouvernement».
Venezuela : une intervention militaire américaine serait «possible si nécessaire» selon le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo. «Nous préférerions une transition pacifique au pouvoir, avec le départ de Maduro et la tenue d'une nouvelle élection, mais le président a clairement fait savoir qu'à un certain moment il faut savoir prendre des décisions», a poursuivi Mike Pompeo, ajoutant : «Il est prêt à faire ce qui s'impose.»
L'Union européenne a réagi par la voix de Federica Mogherini, dans la soirée du 30 avril. «L'Union européenne suit de près les derniers événements au Venezuela. Nous réaffirmons qu'il ne peut y avoir qu'une solution politique, pacifique et démocratique pour sortir des crises multiples qu'affronte le pays», a déclaré le chef de la diplomatie européenne dans un communiqué.
Le Venezuela est de nouveau en ébullition après que l'opposant Juan Guaido, reconnu président par intérim par les Etats-Unis et une cinquantaine de pays, a lancé un appel à la défection de l'armée dans une vidéo où il apparaît en compagnie de militaires, diffusée sur les réseaux sociaux.
Des troubles ont touché la capitale, marquée par des échauffourées et secouée par des coups de feux, tandis que plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont d'ores et déjà réagi. «Aujourd'hui, le président par intérim Juan Guaido a annoncé le début de l'Opération Liberté», a tweeté le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. «Le gouvernement américain soutient pleinement le peuple vénézuélien dans sa quête de liberté et de démocratie», a-t-il ajouté.
Today interim President Juan Guaido announced start of Operación Libertad. The U.S. Government fully supports the Venezuelan people in their quest for freedom and democracy. Democracy cannot be defeated. #EstamosUnidosVE
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) 30 avril 2019
De son côté le commandant stratégique opérationnel de l'armée nationale bolivarienne Remigio Ceballos a réaffirmé la loyauté de l'armée envers le président vénézuelien, évoquant la défection d'un «groupe minuscule de [soldats] désorientés et trompés».
ALERTA!! DIFUNDIR!!! FANB!!! UNIDA COHESIONADA LEAL A NUESTRO CMDTE EN JEFE NICOLÁS MADURO MOROS, ESTAMOS VENCIENDO CONTRA UN MINÚSCULO GRUPO DE DESORIENTADOS Y ENGAÑADOS!! LUCHAREMOS PARA GARANTIZAR LA PAZ TODOS UNIDOS!!! Leales Siempre Traidores Nunca!!!! pic.twitter.com/obR6iyQjPn
— A/J REMIGIO CEBALLOS (@CeballosIchaso) 30 avril 2019
Le camp présidentiel a appelé de son côté à une manifestation de soutien à Nicolas Maduro.
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