International

Salvini préfère voir la Russie intégrer l'UE plutôt que la Turquie

En déplacement en Sicile, le ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil des ministres italien Matteo Salvini a déclaré aux journalistes qu'il préférerait voir la Russie intégrer l'Union européenne plutôt que la Turquie.

Alors que la formation politique eurosceptique et anti-immigration qu'il dirige caracole en tête des sondages pour les élections européennes, le chef de la Ligue, Matteo Salvini, n'a pas mâché ses mots contre la Turquie le 26 avril. 

Interrogé par une journaliste de Sputnik Italie sur une possible levée des sanctions contre la Russie lors de son passage à Motta Sant'Anastasia, une étape de sa tournée sicilienne, le ministre de l'Intérieur a qualifié ces mesures de nuisibles pour l'Italie. 

La Turquie n'a absolument rien à voir avec l'Europe

«Ma position a toujours été et reste explicite, bien que certains médias continuent à chercher ces roubles que les Russes m'auraient donnés pour cette position à laquelle je me tiens gratuitement, parce que les sanctions contre la Russie sont inutiles, voire néfastes pour l'économie italienne et pour la résolution des problèmes sur le continent européen», a plaidé le ministre avant d'opposer Russie et Turquie. 

«Plutôt que d'envisager l'entrée de la Turquie dans l'Europe, je préférerais que la Russie entre dans l'Europe, si je devais tout dire. Il y a des gens qui dépensent des milliards d'euros depuis des décennies pour convaincre les Turcs d'entrer dans l'Europe, or la Turquie n'a absolument rien à voir avec l'Europe», a-t-il déclaré.

Pour le leader populiste, la Russie a plus d'affinités culturelles avec les pays de l'Union européenne que la Turquie. «Il me semble qu'il y a beaucoup plus de proximité avec notre histoire, avec notre culture, avec notre économie, avec nos traditions chez un pays comme la Russie qu'un pays comme la Turquie», a-t-il enchaîné. 

La Turquie a déposé une demande d'adhésion à la Communauté européenne en 1987, mais les négociations n'ont jamais abouti. Cette candidature est critiquée aussi bien pour des raisons culturelles qu'économiques et démocratiques.

La répression du coup d'Etat avorté de 2016, la réforme constitutionnelle entreprise par le président turc pour renforcer son pouvoir, ou encore son projet de rétablir la peine de mort ont été autant de clous dans le cercueil du projet qui semble de plus en plus compromis dans un futur proche. 

Lire aussi : «L'Amérique et l'Europe devraient rester à leur place», se plaint Erdogan