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Après des manifestations, le Kremlin défend sa loi pour un Internet souverain

Au lendemain de protestations, le Kremlin a défendu ce 11 mars une proposition de loi visant à se doter d'un internet indépendant, en assurant ne pas vouloir «couper» le web russe mais le protéger d'attaques extérieures.

Le Kremlin a souhaité dissiper les craintes soulevées par le projet de loi visant à doter la Russie d'un internet indépendant qui a mobilisé contre lui plusieurs milliers de manifestants dans l'ensemble du pays.

«Tous sont pour la liberté sur Internet : les auteurs de la loi, l'administration présidentielle et le gouvernement», a déclaré ce 11 mars le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. «Personne ne soutient l'idée de couper Internet ou de limiter les possibilités de travailler sur le web», a-t-il poursuivi. 

«[Ceux qui manifestent] ne craignent pas d'être coupés d'Internet sur la décision de quelqu'un de l'autre côté de l'Atlantique», a ironisé Dmitri Peskov en faisant référence aux serveurs américains. «Mais ils ont tort [...], car c'est exactement ce qu'ils devraient craindre, alors que les mesures que prend le pouvoir [russe] visent justement à s'assurer que nos citoyens ne subissent pas des coupures de la sorte», a-t-il ajouté.

«[Le projet de loi] vise à garantir la survie d'Internet en cas d'éventuelles cyberactions agressives contre notre pays», a rappelé le porte-parole de Vladimir Poutine.

Manifestations et accusations de contrôle des contenus

Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue le 10 mars en Russie contre le projet de loi visant à doter le pays d'un internet souverain. Une manifestation a été organisée, avec l'accord des autorités, à Moscou, et des rassemblements de plus petite envergure se sont tenus à travers le pays. La mobilisation dans la capitale a rassemblé 6 500 personnes selon la police, et 15 000 selon White Counter, une ONG de décompte.

Le projet de loi pour un internet indépendant prévoit, au nom de la lutte pour la sécurité informatique, d'empêcher les sites russes de fonctionner grâce à des serveurs étrangers. Cette proposition est considérée par ses détracteurs comme une tentative de contrôler les contenus, voire d'isoler progressivement l'internet russe.

Voté en première lecture par les parlementaires en février, le projet de loi devra encore être étudié plusieurs fois par les deux chambres du Parlement.

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