Washington a décrété ce 1er mars des sanctions financières contre plusieurs généraux et responsables militaires proches de Nicolas Maduro pour entrave à la livraison d'aide humanitaire, ainsi que l'a fait savoir le Trésor américain. Le gouvernement vénézuélien a en effet refusé l'entrée de tout ravitaillement venant des Etats-Unis sur son territoire, redoutant une ingérence politique voire militaire.
Le blocage par le Venezuela de camions et de navires chargés d’aide humanitaire «est le dernier exemple de l'instrumentalisation par son régime illégitime de la livraison de vivres et d'approvisionnements indispensables pour contrôler les Vénézuéliens vulnérables», a déclaré le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin. «Nous sanctionnons les membres des forces de sécurité de Maduro en réponse à la violence répréhensible, aux morts tragiques et aux incendies inconcevables de produits alimentaires et de médicaments destinés aux Vénézuéliens malades et affamés», a-t-il ajouté.
La Russie poursuit l'acheminement de son aide
Le gouvernement vénézuélien a en revanche accepté l'aide humanitaire venant de Russie. Moscou promet d'ailleurs ce 1er mars de poursuivre ses livraisons.
«La Russie va continuer d'aider les autorités du Venezuela à résoudre les difficultés économiques et sociales, y compris par l'octroi d'aide humanitaire légitime», a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov après un entretien avec la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez, précisant que Moscou étudiait un nouvel envoi de médicaments demandé par Caracas.
Plus en détails, Sergueï Lavrov a assuré que la Russie avait envoyé «un premier lot de 7,5 tonnes de médicaments» à destination du Venezuela. «Nous avons reçu une liste supplémentaire de médicaments que le gouvernement vénézuélien souhaiterait obtenir. Nous l'examinons, clarifions les détails et vérifions les détails logistiques», a poursuivi le ministre des Affaires étrangères.
Côté alimentaire, il a ajouté que la Russie procédait à «des livraisons massives de blé» à destination du Venezuela, «qui aident grandement le gouvernement vénézuélien à relever les défis humanitaires actuels».
Sergueï Lavrov a jugé «inadmissible la politisation du sujet de l'aide humanitaire», estimant que cette question devait se régler «par les pratiques internationales, et non servir de prétexte à une manipulation de l'opinion publique, à la mobilisation des forces antigouvernementales et pour justifier des desseins interventionnistes».
La semaine dernière, la diplomatie russe avait accusé Washington d'utiliser l'aide humanitaire qui doit être livrée au Venezuela comme «prétexte pour une action militaire» visant à écarter du pouvoir le président actuel du pays, Nicolas Maduro.
Lire aussi : Le Venezuela remercie la Russie pour son aide humanitaire (VIDEO)