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Cédant aux pressions politiques, Theresa May laissera au Parlement le choix de reporter le Brexit

Cédant aux pressions, issues également de son propre camp, le Premier ministre britannique Theresa May a annoncé qu'elle laisserait aux députés le soin de décider d'un éventuel report du Brexit et ce, pour éviter une sortie de l'Union sans accord.

Le Premier ministre britannique Theresa May a annoncé le 26 février qu'elle laisserait aux députés le choix d'un éventuel report du Brexit, pour éviter une sortie sans accord de l'Union européenne le 29 mars. Elle a donc cédé aux pressions qui émanent aussi de son propre camp. Ce report devra toutefois ensuite être accepté par l'Union européenne, qui semble y être disposé. Le 25 février, le président du conseil européen Donald Tusk avait estimé qu'«un délai serait une solution rationnelle».

La dirigeante conservatrice compte procéder en trois étapes. D'abord, elle soumettra au vote du Parlement une version modifiée de l'accord de divorce qu'elle avait signé fin novembre avec Bruxelles et que le Parlement avait massivement rejeté mi-janvier.

Si cette version modifiée devait être rejetée par les députés, elle leur demandera le 13 mars s'ils veulent sortir de l'UE sans accord. S'il refusent, alors elle soumettra le 14 mars au vote une motion demandant «si le Parlement veut une extension courte et limitée de l'Article 50» du Traité de Lisbonne, qui a enclenché le processus de sortie il y a près de deux ans.

Le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a réagi en constatant que Theresa May semblait avoir «écouté tardivement» les députés. Avant de lui reprocher d'en être arrivée là à cause «des négociations chaotiques» qu'elle a menées et «de sa décision de jouer la montre».

Pas au-delà de juin

Theresa May a répété qu'elle était personnellement opposée à un report du Brexit et souligné qu'il ne pourrait intervenir au-delà du mois de juin. Dans le cas contraire, le Royaume-Uni devrait en effet participer aux élections européennes qui auront lieu à la fin mai. Elle s'est cependant pliée à la volonté des membres de son gouvernement qui étaient hostiles à un divorce brutal.

Ce 26 février, trois secrétaires d'Etat ont écrit une tribune dans le quotidien The Daily Mail pour l'«implorer» de prolonger l'article 50 si aucun accord n'est adopté par le Parlement dans les temps, afin d'éviter une sortie brutale de l'UE. Sans engagement du Premier ministre, ils menaçaient de démissionner «pour empêcher un désastre».

Selon le tabloïd, 15 membres du gouvernement seraient prêts à partir pour empêcher un «no deal». En outre, trois ministres de premier plan avaient déjà plaidé au cours du week-end pour un report de la date du Brexit, plutôt que de «sortir de manière désordonnée de l'Union européenne». 

Selon eux, une absence d'accord risque d'affecter «gravement» l'économie britannique et de menacer «l'intégrité» du Royaume-Uni avec le rétablissement d'une frontière terrestre avec l'Irlande, entre un membre de l'UE au sud et la province britannique au nord.

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