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Syrie : des djihadistes français auraient été remis aux autorités irakiennes par les forces kurdes

Les forces kurdes ont annoncé avoir remis à Bagdad plusieurs djihadistes présumés de nationalité française. Par la suite, le président irakien a déclaré que 13 Français soupçonnés d'avoir combattu pour Daesh seraient jugés selon la loi de son pays.

D'après des sources gouvernementales irakiennes citées par l'AFP ce 25 février, les forces arabo-kurdes de Syrie auraient remis aux autorités de Bagdad 14 djihadistes présumés de nationalité française. Il n'a toutefois pas été précisé la date à laquelle ces personnes ont été transférées.

Les djihadistes capturés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une milice à forte composante kurde, sont envoyées dans des centres de détention où sont menés des fouilles et des interrogatoires poussés. Les membres de leurs familles sont quant à eux transférés dans le camp de déplacés d'Al-Hol, dans la province syrienne de Hassaké (nord-est du pays).

Plus tard le 25 février, le président irakien Barham Saleh, cité par l'AFP, a fait savoir que 13 Français soupçonnés d'être des combattants du groupe terroriste Etat islamique (EI), remis par les forces arabo-kurdes de Syrie aux autorités irakiennes, seraient «jugés selon la loi irakienne». «C'est dans ce cadre que nous agissons», a-t-il ajouté à l'issue d'un entretien avec le président français Emmanuel Macron à l'Elysée, ce même jour.

La France face au problème d'un rapatriement éventuel des djihadistes 

Le retrait des troupes américaines de Syrie, annoncé par le président américain Donald Trump en décembre dernier, se révèle toujours plus problématique pour les alliés stratégiques de Washington. Et pour cause, Daesh étant en recul dans le nord-est de la Syrie, la coalition arabo-kurde a capturé des centaines de djihadistes. Le 17 février, Donald Trump a pratiquement mis en demeure les Européens de rapatrier leurs ressortissants partis au combat en Syrie dans les rangs du groupe terroriste. Le 29 janvier, le gouvernement français a dû démentir une information de BFM TV selon laquelle 130 djihadistes seraient à terme rapatriés en France. «S'ils viennent en France, ils seront incarcérés», avait alors précisé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, affirmant toutefois étudier «toutes les options».

Le rapatriement des nombreux combattants djihadistes occidentaux n'est pas un problème uniquement pour Paris, mais pour plusieurs autres pays européens aussi.

Les FDS, qui exhortent les pays européens à régler le problème, ont ainsi annoncé le 24 février avoir arrêté «un grand nombre [de combattants de Daesh] de plusieurs nationalités, dont plus de 500 Irakiens», selon un communiqué du service irakien de communication des affaires de sécurité cité par l'AFP. 

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