France

Rapatriement de Français détenus en Syrie : «Ce sont principalement des enfants», rassure Belloubet

Selon le ministère de la Justice, les Français détenus en Syrie dont la France envisage le rapatriement sont en majorité des «enfants de moins de sept ans». La garde des Sceaux n'est en revanche pas en mesure de dévoiler leur nombre exact.

Quel est le profil des ressortissants français détenus par les Kurdes en Syrie, et dont la France envisage le rapatriement après l'annonce du prochain retrait des troupes américaines ? Selon le ministre de la Justice, Nicole Belloubet, ce sont «principalement des enfants mineurs». «Ces enfants soit sont nés là-bas, soit sont partis tout petits de France avec leurs parents», a-t-elle affirmé ce 31 janvier sur RTL.  

Alors que les critiques se multiplient concernant un éventuel retour de djihadistes français sur le territoire national, la garde des Sceaux a précisé ne pas disposer de «chiffre stabilisé», mais être en revanche en mesure d'affirmer que les enfants étaient «plus nombreux que les adultes» et «à 75%, ce [sont] des enfants de moins de sept ans».

La question la plus importante numériquement est celle des enfants qui sont sur site et qui sont accompagnés de leurs mères, voire de leurs pères

Selon l'AFP, qui cite des sources françaises concordantes, environ 130 ressortissants français – une cinquantaine d'adultes (hommes et femmes) et des dizaines d'enfants – sont détenus par les Forces démocratiques syriennes, majoritairement kurdes.

L'ancienne rectrice d'académie a également exposé la stratégie de l'exécutif français pour faire face à cette situation inédite. Le gouvernement a ainsi «la certitude de vouloir prendre en charge des enfants qui sont orphelins» bien que «la question la plus importante numériquement [soit] celle des enfants qui sont sur site et qui sont accompagnés de leurs mères, voire de leurs pères».

Mieux vaut des djihadistes arrêtés que «dans la nature», selon le gouvernement

«Ces personnes, enfants ou adultes, dès qu'elles arriveront en France feront l'objet d'une prise en charge par un juge, un juge des enfants ou bien, pour les adultes, elles seront placées en garde à vue et peut-être mises en examen», a-t-elle souligné, rappelant que «le fait de s'être rendu sur un terrain de combat peut être qualifié d'association de malfaiteur terroriste», et que «plusieurs prisons en France sont en capacité d'accueillir ce type de détenus».

Nous avons collectivement plutôt intérêt à nous assurer de ce qu'ils deviennent plutôt que de les laisser libres sans savoir où ils sont

Paris, jusqu'alors opposé au retour des djihadistes français détenus par les Kurdes en Syrie, n'exclut désormais plus leur rapatriement pour éviter qu'ils ne s'évanouissent dans la nature à la faveur du retrait américain. 

«Si des Français détenus par les Kurdes devaient être remis en liberté, expulsés, je crois que nous avons collectivement plutôt intérêt à nous assurer de ce qu'ils deviennent plutôt que de les laisser libres sans savoir où ils sont», a estimé Nicole Belloubet, reprenant l'analyse étayée la veille par le Premier ministre Edouard Philippe, qui avait commenté sur France Inter : «S’ils sont expulsés, je préfère qu’ils soient jugés et condamnés, sévèrement […] punis en France plutôt qu’ils se dispersent dans la nature pour fomenter d’autres actions y compris contre notre pays.»

L'année 2019 devrait être en outre marquée par la sortie d'une trentaine de djihadistes des prisons françaises. Nicole Belloubet a promis à ce sujet «un suivi extrêmement strict par les services de renseignement».

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