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Comment Theresa May a échappé de justesse à une motion de censure

En pleine tourmente du Brexit, Theresa May échappe de peu à une motion de censure proposée par ses opposants politiques. Elle doit à présent proposer un plan B pour sauver le Brexit et sortir de la crise.

Le Premier ministre britannique Theresa May, après avoir survécu de justesse à une motion de censure, doit retourner ce 17 janvier à la difficile mission qui lui est assignée : sauver le Brexit.

Les députés du Royaume-uni ont repoussé le 16 janvier la motion de censure par 325 voix contre 306, soit une marge de seulement 19 voix. Il s'agissait de la première contre un gouvernement britannique depuis 26 ans.

La veille, la Chambre des communes avait beaucoup plus franchement rejeté, par 432 voix contre 202, l'accord négocié avec Bruxelles pour sortir le Royaume-uni de l'Union européenne. Place maintenant au «plan B», qui selon la presse britannique, est difficile à cerner : «La prochaine étape pour le gouvernement doit être de consulter les auteurs de plans alternatifs en vue du Brexit et de les présenter au Parlement comme un menu parmi lequel faire son choix», estime ainsi le Guardian publié ce 17 janvier. Tandis que le Daily Telegraph s'interroge : «Après deux ans et demi, le plan B est de laisser le Parlement prendre la main. Au moins c'est un plan. Mais le Parlement est-il capable d'avoir des résultats conforme au résultat du référendum, ou est-ce le début d'une grande trahison du vote populaire ?»

Theresa May a fait une traditionnelle déclaration à la presse devant les locaux du 10 Downing street dans la soirée du 16 janvier : «Il est maintenant temps de mettre nos intérêts personnels de côté.» Elle venait de rencontrer le chef de file des libéraux démocrates, celui des nationalistes écossais du SNP au Parlement et celui du parti nationaliste gallois Plaid Cymru et s'est dite «déçue» que son principal opposant travailliste Jeremy Corbyn ait refusé le dialogue, mais a assuré que sa porte restait «ouverte». Les discussions redémarrent ce 17 janvier.

Des élections anticipées plutôt qu'un nouveau référendum

Contrairement aux autres opposants politiques de Theresa May qui préféreraient un second référendum sur le Brexit, Jeremy Corbyn a privilégié le scénario de législatives anticipées, tout en gardant «toutes les options ouvertes», dont une nouvelle consultation populaire, mais ses espoirs ne se sont pas concrétisés. La centaine de députés du camp conservateur de Theresa May qui avaient voté contre l'accord de Brexit le 15 janvier, contribuant à son humiliante défaite, ont cette fois serré les rangs derrière leur chef. Le petit parti unioniste nord-irlandais DUP (10 députés), qui assure une majorité absolue au Parlement, a maintenu en vie le gouvernement. 

Mais face à une situation qui semble inextricable, Theresa May a jusqu'au 21 janvier pour proposer un «plan B». Elle pourrait tenter de retourner négocier avec les dirigeants de l'UE, mais ceux-ci ont jusqu'à présent répété que l'accord conclu en novembre après 17 mois de difficiles négociations était le seul sur la table. Pour sortir de cette crise, le Premier ministre britannique pourrait donc se trouver obligée de revenir sur «les lignes rouges» qu'elle a elle-même tracées.

Elle avait notamment exclu de respecter les conditions d'accès au marché unique européen, qui incluent notamment la libre circulation des personnes, et elle avait exigé de retrouver une liberté commerciale totale.

Elle pourrait aussi demander un report de la date de sortie du Royaume-Uni de l'UE, fixée au 29 mars 2019, ce qu'elle a exclu jusqu'ici.

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