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Pour Berlin, le Conseil de l'Europe et la Russie doivent trouver une solution à leur crise

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, souhaite que Moscou et les partenaires européens s'entendent pour éviter la sortie de la Russie du Conseil de l'Europe et assure que Berlin aidera à résoudre la crise.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a estimé le 15 janvier à Strasbourg que le Conseil de l'Europe et la Russie devaient trouver une solution à leur crise, qui dure depuis plusieurs années, pour éviter que Moscou ne claque la porte de l'organisation.

«Il est clair que le Conseil de l'Europe traverse une période difficile, nous sommes préoccupés par le fait que la Russie continue de prendre ses distances», a déclaré le ministre allemand lors d'une conférence de presse à Strasbourg aux côtés du secrétaire général du Conseil de l'Europe, le Norvégien Thorbjorn Jagland.

Assurant que «la Russie [faisait] partie de l'Europe et donc [appartenait] au Conseil de l'Europe», Heiko Maas a affirmé que «les deux parties [devaient] bouger». Le ministre allemand a assuré que Berlin voulait «apporter une contribution active» au règlement de ce différend et comptait aborder ce sujet avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Moscou cette semaine.

La Russie fait partie de l'Europe et donc appartient au Conseil de l'Europe

Le Conseil de l'Europe, organisme paneuropéen de défense des droits de l'homme et de la démocratie, traverse une crise grave et durable avec la Russie, alimentant l'idée d'un éventuel départ de Moscou de l'organisation, ce qui serait une première depuis la création de cette organisation en 1949 et priverait les citoyens russes d'accès à la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), bras juridique du Conseil de l'Europe.

En sanction au rattachement de la Crimée à la Russie à l'issue d'un référendum en 2014, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), qui rassemble plus de 300 parlementaires des 47 Etats membres, a privé les parlementaires russes de leur droit de vote. 

Moscou a répliqué en n'envoyant plus de parlementaires à l'APCE et en cessant de verser, depuis 2017, ses 33 millions d'euros annuels de contribution au budget du Conseil de l'Europe.

Une tentative de modification des règles de l'APCE, visant à éventuellement permettre une sortie de crise, avait échoué en octobre.

L'APCE tiendra sa première session plénière de l'année à partir du 21 janvier. Si la Russie ne présente pas de délégation parlementaire d'ici là, elle ne participera pas à l'APCE pour l'ensemble de l'année, alors qu'un nouveau secrétaire général du Conseil de l'Europe doit être élu en juin.

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