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Le président philippin raconte avoir agressé sexuellement une domestique dans sa jeunesse

Dans un discours sur les abus de l'église catholique, le président philippin a suscité une polémique en expliquant qu'il se serait livré à une agression sexuelle contre sa domestique quand il était adolescent.

Évoquant lors d'un discours sa confession auprès d'un prêtre catholique quand il était au lycée, Rodrigo Duterte, 73 ans, a raconté comment il était entré dans la chambre de sa domestique pendant qu'elle dormait.

«J'ai levé la couverture [...] J'ai tenté de toucher ce qui était dans la culotte», a-t-il raconté dans un discours. «J'étais en train de toucher, elle s'est réveillée, alors je suis sorti.»

Il a ensuite affirmé avoir confessé au prêtre qu'il était retourné dans la chambre de la domestique et avait tenté de l'agresser de nouveau.

Le parti de gauche Gabriela (deux élus sur 287 au parlement), qui défend les droits des femmes, a demandé la démission du président en dénonçant des «propos repoussants», et en l'accusant d'avoir reconnu une tentative de viol.

«S'il s'agit d'un doigt ou d'un objet, c'est également un viol», a déclaré Joms Salvador, secrétaire général de Gabriela.

Devant la polémique, Salvador Panelo, le porte-parole du président philippin a affirmé que le président avait «inventé» l'histoire. «Il a inventé une anecdote risible pour attirer l'attention sur les agressions sexuelles que lui et ses camarades subirent au lycée», a expliqué le représentant de la présidence. 

Le président Duterte, qui affirme avoir été abusé par un prêtre quand il était étudiant à l’Université de Davao, est en effet d'une virulence particulière envers l'Eglise catholique qu'il juge comme étant «l'institution la plus hypocrite». 

Ces évêques, tuez-les !

« Ces évêques, tuez-les ! Ce ramassis d’imbéciles ne sert à rien, ils ne font que critiquer », a-t-il fustigé dans une autre sortie tonitruante le 5 décembre. 

Rodrigo Duterte est en conflit de plus en plus ouvert avec l'institution, qui critique largement sa guerre contre le trafic de drogue.

Depuis son accession au pouvoir il y a deux ans, la police a signalé avoir tué près de 5 000 personnes lors d'opérations antidrogue. Les organisations de défense des droits de l'homme estiment que le bilan réel est trois fois supérieur et que la campagne pourrait relever du crime contre l'humanité.

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