Commentant la venue du dirigeant philippin dans son pays, Avi Dichter, président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères à la Knesset (Parlement israélien), a recommandé d'ingurgiter «une pilule anti-vomitive» pour tenir jusqu'à la fin du séjour de Rodrigo Duterte en Israël.
Selon ses propos rapportés le 2 septembre par le Jerusalem Post, Avi Dichter s'est en effet montré contrarié par la réception du chef d'Etat philippin : «Nous serions plus à l'aise si nous recevions [en Israël] un président qui n'a pas fait le genre de commentaires que nous avons déjà entendu [dans la bouche de Rodrigo Duterte]. Il se pourrait que nous devions prendre une pilule anti-vomitive pour le recevoir.»
Depuis son élection le 9 mai 2016, le président philippin s'est plus d'une fois illustré à travers des sorties fracassantes, des commentaires fleuris visant directement des personnalités et institutions politiques ou encore des représentants religieux (allant même jusqu'à insulter Dieu), et des références historiques pour commenter certaines de ses ambitions politiques. Ainsi, près de quatre mois après son élection, Rodrigo Duterte n'avait pas hésité à comparer «le massacre de millions de juifs [par Adolf Hitler]» avec «les millions de drogués» aux Philippines qu'il serait également «heureux de massacrer».
Si elle a provoqué l'indignation d'Avi Dichter, la venue en Israël de Rodrigo Duterte correspond par ailleurs à la première visite officielle d'un chef d'Etat philippin depuis l'établissement des relations diplomatiques entre Israël et les Philippines il y a 60 ans.
En outre, la visite en Israël de Rodrigo Duterte reflète sa volonté de réduire la dépendance militaire de son pays vis-à-vis de son allié historique américain. La visite est pour lui une occasion de «visiter un autre marché pour [...] les armes des forces armées et de la police [philippines]», a confié à l'AFP Henelito Sevilla, professeur à l'Université des Philippines Diliman.