Recep Tayyip Erdogan scellera-t-il l'avenir de Daesh en Syrie ? Le président américain, Donald Trump, a expliqué ce 24 décembre que son homologue turc, Recep Tayip Erdogan, lui avait «fermement annoncé qu'il éliminerait tout ce qui restait de l'Etat islamique en Syrie». «C'est un homme qui peut le faire», a encore estimé le locataire de la Maison blanche dans un tweet. «En plus la Turquie est juste "à côté"», a-t-il également noté en référence à la frontière terrestre que partage la Turquie et la Syrie.
Si elle a été saluée par des chefs d'Etat comme Vladimir Poutine, l'annonce le 18 décembre par le chef d'Etat américain du retrait complet des troupes américaines de Syrie, estimant avoir «vaincu le groupe Etat islamique», n’a trouvé que peu d’appui parmi les alliés traditionnels de Washington, au premier rang desquels Emmanuel Macron.
Au sein de la classe politique américaine, la décision a été décrite comme prématurée et certains ont indiqué que cette décision signifierait la perte, sans rien en échange, de l’ancrage américain dans le nord-est de la Syrie. Le président américain s'est plaint d'un traitement injuste de la part des médias, affirmant que tout autre homme politique se serait attiré des éloges pour la fin d'une telle guerre.
Ankara est le seul allié américain de l'OTAN à avoir exprimé son soutien – prudent – à la décision de Donald Trump. Après cette annonce, le président turc a ainsi fait savoir que la Turquie suspendrait une opération prévue dans le nord-est de la Syrie contre les Kurdes, en promettant «d'attendre un peu plus longtemps». Recep Tayyip Erdogan, qui considère comme forces terroristes à la fois Daesh et les milices kurdes soutenues par les Etats-Unis, a toutefois souligné que cela ne signifiait pas qu'une incursion de l'armée turque ne se déroulerait pas à un autre moment.
Quelque 2 000 soldats américains seraient – les chiffres varient – actuellement déployés dans le nord du pays. Si Donald Trump a exprimé, à plusieurs reprises, sa volonté de retirer les soldats américains de ce pays en guerre, plusieurs membres de son administration avaient exprimé des avis divergents sur ce dossier sensible, comme en témoigne la démission, le 20 décembre, du secrétaire d'Etat à la Défense Jim Mattis.